Découverte des plus anciens instruments à vent du Proche-Orient

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A Eynan-Mallaha, site archéologique dans le nord de l'actuelle Israël, des archéologues ont découvert les plus anciens instruments à vent du Proche-Orient, de petites flûtes utilisées il y a plus de 12.000 ans pour imiter le cri d'une espèce de rapaces qui jouait un rôle-clé dans la culture des populations locales.

Homo sapiens avait jusque-là toujours été mobile. Les chasseurs-cueilleurs de cette culture amorcent un changement majeur en devenant sédentaires.
L'objet, prélevé sur l'aile d'une poule d'eau, mesure moins de dix centimètres de long, et est percé de petits orifices difficiles à distinguer sur le conduit -qui fait moins d'un demi-centimètre de diamètre.
Les artisans avaient « une certaine notion de l'acoustique », ils avaient compris que « plus le conduit d'air est étroit, plus le son est aigu », raconte l'archéologue Laurent Davin. Avec pour résultat, lorsqu'on souffle dans l'objet, d'« imiter le chant des rapaces ».

L'analyse spectrale a coïncidé exactement avec celle des faucons », indique Laurent Davin. C'est l'instrument imitant le chant d'un oiseau le plus ancien connu à ce jour, selon le scientifique.

Le rapace identifié avait un rôle visiblement important dans la culture des Natoufiens, leurs serres étant utilisées comme ornement de parure. Hypothèse confortée par la découverte de figurines d'oiseaux en argile dont au moins une représente clairement un rapace. Les flûtes ont pu servir d'appeau.
Reste l'hypothèse de leur « intégration dans des pratiques musicales, et ça, c'est quelque chose dont on a énormément d'exemples en ethnographie », explique Laurent Davin. Comme chez les Indiens des plaines, aujourd'hui encore aux États-Unis, qui utilisent dans des cérémonies des flûtes fabriquées à partir d'os d'aigles. C'est aussi par exemple le cas « en Papouasie Nouvelle-Guinée où les chants d'oiseaux de la forêt sont inclus dans les cérémonies », poursuit l'archéologue.

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