Liszt par Martin Haselböck

par

Franz LISZT (1811-1886)
Prometheus-Festklänge-Hamlet-Von der Wiege bis zum Grabe
Orchester Wiener Akademie, dir.: Martin HASELBÖCK
2011-DDD-63'22-Textes de présentation en anglais, français et allemand-Membran 60255
Avouons une certaine appréhension à chaque fois que nous entamons l'écoute d'une galette qui nous propose des poèmes symphoniques de Liszt.

Ces pages à l'orchestration très riche, voire lourde, à la veine mélodique incertaine, aux climats indéfinis, nous ont en effet souvent parus générateurs d'un ennui profond, même sous les baguettes expertes d'un Masur ou d'un Haitink. Il fallait toute l'énergie et l'inconscience (la folie?) d'un Golovanov (accessible sur des sites internet russes, celui de la librairie moscovite Biblio-Globus par exemple) pour nous donner l'impression qu'après tout ces oeuvres sont bel et bien dotées de vie et peuvent se révéler passionnantes. Le disque que nous propose Martin Haselböck à la tête d'un orchestre doté d'instruments « d'époque » ne tranche pas la question tout en nous réservant de bien bonnes surprises. Le tour de force que réussit le chef dans les deux premiers opus proposés, Prometheus et Festklänge (Bruits de fête) est tout à fait remarquable: le geste est alerte, les sonorités s'allègent et révèlent soudain une trame d'une subtilité insoupçonnée. Hamlet est moins réussi, On y retrouve cette grisaille d'où rien ne fait saillie, comme dans la plupart des versions concurrentes. Quant au dernier poème, Von der Wiege bis zum Grabe (Du berceau à la tombe), on avoue s'y être ennuyé, notamment en raison du peu de contrastes entre les trois parties et de cette incapacité, une fois encore, à faire sortir de sa gangue un matériau décidément réfractaire à toute forme de séduction. Un disque intéressant donc, aux propositions ingénieuses, mais qui ne convainc pas totalement, malgré tout.
Bernard Postiau

Son 9 - Livret 9 - Répertoire 10 - Interprétation 7

Les commentaires sont clos.