La riche palette de Goran Koncar

par

Franjo KREZMA
(1862-1881)
Lz Hrvastsklog Primorja (De la côte croate)
Goran KONCAR (violon), Orchestre symphonique de la radio et télévision croates, dir. : Pavle DESPALJ
Karl Amadeus HARTMANN
(1905-1963)
Concerto funèbre
Goran KONCAR, Symphonierorchester des Bayerischen Rundfunks
Boris PAPANDOPULO
(1906-1991)
Elegija (Élégie)
Goran KONCAR, Zagreb Philharmonoc, dir. : Kazushi ONO
Dimitri CHOSTAKOVITCH
(1906-1975)
Concerto pour violon n° 1 op. 77
Goran KONCAR, Orchestre symphonique de la radio et télévision croates, dir. : Vladimir KRANJCEVIC
DDD–2015–74’ 13’’–Texte de présentation en anglais– ZVUCI TISINE (Sons et Silence)

Voici un disque produit et réalisé en Croatie en hommage au violoniste Goran Koncar, lequel est né à Zagreb en 1954 et qui a notamment étudié au conservatoire Tchaïkovski de Moscou avec Leonid Kogan. Sa carrière internationale, il l’a débutée en 1982 et il peut s’enorgueillir d’avoir exercé son art un peu partout à travers le monde. Surtout, il a interprété des œuvres de très nombreux compositeurs, de Jean-Sébastien Bach à Sofia Goubaïdoulina, en passant par Max Bruch, Ernst Bloch, Alexandre Glazounov ou encore Aram Khatchatourian. Ce qui fait l’intérêt du présent CD, c’est qu’il réunit deux œuvres pour violon fort célèbres, le beau Concerto funèbre de Karl Amadeus Hartmann et le vertigineux Concerto pour violon n° 1 de Dimitri Chostakovitch, et deux œuvres pour violon qui, elles, ne sont pas célèbres du tout et qui ont la particularité d’avoir été écrites par des compositeurs croates, Franjo Krezma et Boris Papandopulo (hélas, le texte de présentation du CD ne dit rien à leur sujet !).
Mort dans la fleur de l’âge, Franjo Krezma est en quelque sort de Guillaume Lekeu des Balkans. Le court morceau de lui que joue ici Goran Koncar a quelque chose de brahmsien, mais ne constitue pas pourtant un exercice de style pétri de réminiscences. Quant à celui de Boris Papandopulo, il ne manque lui non plus de qualités lyriques, bien que pour sa part, il fasse un peu songer à Béla Bartók – Béla Bartók dont l’influence, on le sait, a été considérable en Europe centrale, tout au long du XXe siècle.
Dans chacune de ces quatre œuvres, Goran Koncar montre qu’il est un violoniste accompli et parfaitement maître de son instrument, capable, qui plus est, de quelques heureux et inattendus écarts de langage dans l’exécution du Chostakovitch. Les amateurs, à qui cette œuvre dédiée à David Oïstrakh est familière, ne pourront qu’en saluer la vivifiante exécution.
Jean-Baptiste Baronian

Son 9 – Livret 3 – Répertoire 8 – Interprétation 9

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