Weinberg intime

par

Mieczyslaw WEINBERG
(1919-1996)
Quintette pour piano op. 18–Quatuor à cordes n° 10 op. 85–Quatuor à cordes n° 13 op. 118
Nikita MNDOYANTS (piano), Quatuor Zemlinsky
DDD–2015–78’ 47’’–Texte de présentation en anglais et en français–Praga Digitals PRD/DSD 250 296

Dans le vaste catalogue des œuvres de Mieczyslaw Weinberg, la musique de chambre occupe une place de choix, et on peut se demander jusqu’à quel point elle ne serait pas à la fois plus riche et plus captivante que sa musique symphonique. Pour s’en convaincre, il faut notamment écouter son Quintette pour piano op. 18, dont la première exécution publique a eu lieu à Moscou, le 18 mars 1945, par Emil Gilels et des membres du Théâtre Bolchoï. Divisé en cinq mouvements, il dure près de trois quarts d’heure et offre une belle gamme de coloris et de timbres, certains sur un mode mineur, d’autres sur des rythmes vifs et soutenus. Il fait d’ailleurs partie des quintettes pour piano du répertoire moderne le plus fréquemment joués de nos jours, au même titre que celui de Dimitri Chostakovitch, auquel on a pris l’habitude de le comparer, et d’autant plus qu’en composant le sien, Mieczyslaw Weinberg l’a pris pour modèle.
Les dix-sept quatuors à cordes de Mieczyslaw Weinberg sont pareillement fort prisés aujourd’hui, quand bien même ils sont inégaux et donnent parfois l’impression d’avoir écrits à la hâte (c’est le cas du treizième). Le dixième, qui date de 1964, mais qui n’a été créé qu’en 1971, est sans conteste un des meilleurs d’entre eux, surtout parce qu’il est traversé par un puissant souffle lyrique, un peu comme s’il racontait en quatre « périodes » [sic] la vie intime du musicien et qu’il en traduisait les états d’âme (il est dédié à sa future seconde femme). On connaissait cette œuvre grâce aux excellents enregistrements discographiques exécutés naguère par le Quatuor Kopelman et par le Quatuor Danel (dans le cadre d’une intégrale pour le label allemand CPO). Par comparaison, celui du Quatuor Zemlinsky peut paraître plus retenu, plus pudique, mais il n’est jamais fade. Difficile de choisir.
Jean-Baptiste Baronian

Son 8 – Livret 8 – Répertoire 8 – Interprétation 9

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