Szymon Nehring, un pianiste à suivre !

par

Frédéric CHOPIN
(1810 - 1849) 
Concerto en mi mineur Op. 11 – Concerto en fa mineur Op. 21
Szymon Nehring (piano),  Sinfonietta Cracovia, Krzysztof Penderecki, Jurek Dybal, direction
2016-DDD-74’51-textes de présentation en anglais et polonais-Dux-1350C

Il y a des disques que l’on écoute de par leur qualité ou leur intérêt historique. Et puis, certains sortent littéralement du lot et apparaissent comme une évidence tant l’excellence et la bienveillance des artistes réunis pour l’occasion rendent ce moment unique. C’est notamment le cas avec l’enregistrement consacré aux deux Concertos pour piano de Chopin par le jeune pianiste polonais Szymon Nehring et le Sinfonietta Cracovia sous les baguettes de Krzysztof Penderecki et Jurek Dybal. Œuvres de jeunesses, les deux concertos sont créés à Varsovie par le compositeur et se composent de trois mouvements (vif/lent/vif). Le Concerto en mi mineur op.11, en réalité le deuxième d’un point de vue chronologique, est dédié au pianiste Friedrich Kalkbrenner et se dessine au printemps 1830, peu de temps après l’achèvement du fa mineur. Créé le 11 octobre par l’auteur lors de son dernier concert en Pologne avant son départ pour Vienne, le Concerto en mi mineur met en exergue le rôle dominant du soliste avec un orchestre, dont l’effectif reste aussi classique, qui n’a de rôle que d’accompagner. Quelques traits romantiques proche du bel canto où la souplesse de la ligne et la fluidité du propos émergent, notamment avec le second mouvement dans l’esprit du nocturne, se manifestent à diverses reprises. Le Concerto en fa mineur, dédié à la Comtesse Delphine Potocka, se dessine de l’automne 1829 au début du printemps 1830. Œuvre sophistiquée par son ornementation riche et sa liberté apparente malgré une maturité de la ligne expressive frappante, sa création date du 17 mars 1830 même si un cercle restreint d’amis a déjà pu le découvrir le 7 février dans une version réduite.
Artistiquement, la qualité d’interprétation ici ne souffre d’aucune difficulté ou approximation. Dans le Concerto en mi mineur, on reste coi devant le souffle apporté à la ligne par Penderecki dont la phalange orchestrale au cordeau développe un travail sonore conséquent sur ce qu’il se passe entre les notes. Le piano de Nehring se voit doué d’un son, subtil, rond, presque à fleur de peau dans le meilleur sens du terme. Tantôt mélancolique, tantôt nerveux ou sautillant sans aucune agressivité, le pianiste poursuit avec un fa mineur tout aussi bouleversant. Accompagné cette fois par Jurek Dybal, le soliste a plus d’une fois l’occasion de démontrer qu’il maîtrise cette dentelle avec légèreté et souplesse. En réalité, tout coule de source, et plus particulièrement le Larghetto où le dialogue complice avec l’orchestre atteint son paroxysme.
Ayrton Desimpelaere

Son 10 – Livret 10 – Répertoire 8 – Interprétation 10

 

 

 

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