Significatif coffret pour honorer le dixième anniversaire de la disparition de Gustav Leonhardt

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The New Gustav Leonhardt Edition. Johann Sebastian Bach (1685-1750) : Cantates BWV 7, 8, 55, 56, 106, 114, 152, 198, 209 ; Concertos pour clavecin BWV 1053-1058 ; Concertos pour deux clavecins BWV 1060-1062 ; Concertos pour trois clavecins BWV 1063-1065 ; Concerto pour flûte, violon et clavecin BWV 1044 ; Sonates pour violon et clavecin BWV 1014-1019 ; Suites anglaises BWV 806-811 ; Partitas BWV 825-830 ; Variations Goldberg BWV 988 ; Fantaisie chromatique et Fugue BWV 903 ; Sonate BWV 964 ; Toccata BWV 916 ; Suites BWV 996 ; Capriccio BWV 992 etc. Henry Purcell (1659-1695) : Odes for Queen Mary’s Birthday (Love’s Goddess Sure ; Now Does the Glorious Day Appear ; Come Ye Sons of Art Z323, 331-332) ; My heart is inditing Z30 ; Rejoice in the Lord alway Z49 etc. Johann Jakob Froberger (1616-1667). Johann Kuhnau (1660-1722) : Musicalische Vorstellung einiger Biblischen Historien. Claudio Monteverdi (1567-1643) : Il combattimento di Tancredi e Clorinda ; Lamento della Ninfa etc. Jean-Joseph Cassanéa de Mondonville (1711-1772) : Pièces de clavecin en sonates Op. 3. Jean-Philippe Rameau (1683-1764) : Pièces de clavecin en concert. Georg Friedrich Haendel (1685-1759) : six Sonates pour flûte à bec etc. Carl Philipp Emanuel Bach (1714-1788) : Concertos pour violoncelle Wq. 170-172 ; quatre Orchester-Sinfonien mit zwölf obligaten Stimmen Wq. 183 ; Symphonie pour cordes Wq. 182 no 5 etc. Adam Krieger (1634-1666). Heinrich Albert (1604-1651). Heinrich Ignaz Franz Biber (1644-1704). Nicolaus Hasse (c1617-1672). Heinrich Schütz (1585-1672). François Couperin (1668-1733). Alessandro Poglietti (?-1683). Nicolas de Grigny (1672-1703). Johann Adam Reincken (1623-1722). Heinrich Scheidemann (c1595-1663). Georg Böhm (1661-1733). Johann Christian Bach (1735-1782). Girolamo Frescobaldi (1583-1643). Francesco Turini (c1589-1656). Giulio Caccini (c1545-1618). Biagio Marini (1594-1663). Domenico Scarlatti (1685-1757). John Dowland (1563-1626). William Lawes (1602-1645). John Coprario (c1570-1626). William Byrd (c1539-1623). Thomas Simpson (1582-c1630). Thomas Lupo (1571-1627). Thomas Morley (1557-1602). John Bull (1562-1628). Thomas Tomkins (1572-1656). Orlando Gibbons (1583-1625). Giles Farnaby (c1563-1640). William Tisdale (fl. Fin XVIe s). Georg Muffat (1653-1704). Johann Rosenmüller (c1619-1684). Samuel Scheidt (1587-1654). Johann Heinrich Schmelzer (c1620-1683). Wilhelm Friedemann Bach (1710-1784). Gustav Leonhardt & partenaires. Enregistrements septembre 1962 à décembre 1993. Livret en anglais, français, allemand. Warner 35 CDs 0190296467714

Faîtes vos comptes. Si vous aviez acquis la compilation de 15 CDs © 2012 que Sony avait diffusée en piochant aux fonds Vivarte, DHM et Seon, ne craignez aucun doublon avec cette nouvelle parution Warner qui s’alimente à d’autres sources, sur trois décennies (1962-1993). L’essentiel provient des enregistrements déjà réédités en volumes séparés au fil de la « Gustav Leonhardt Edition » de Teldec, à l’occasion du 70e anniversaire du maître néerlandais et rhabillés en 2008 au sein d’un coffret de 21 CDs, lequel se trouve donc ici copié et augmenté. Ce nouveau packaging incorpore notamment les deux albums réalisés pour Emi (J.S. Bach, Suites Anglaises de 1984 et Partitas de 1986), et les quatre albums Virgin (1988-1993) : Symphonies et Concertos (avec Anner Bylsma) de CPE Bach, Odes de Purcell, Concertos à deux clavecins de Bach (avec Bob Van Asperen). Le livret inclut un index par compositeurs, mais pas le tracklisting qu’on devra consulter sur les pochettes cartonnées, qui indiquent les dates et lieux de session. On regrette cependant que les instruments ne soient pas précisés. 

Malgré ce format majoré, on ne retrouve toutefois pas l’intégralité du legs « Das Alte Werk », comme l’attestent ne seraient-ce que les cantates de Bach : sur les quelque soixante-dix gravées (les autres de cette fondamentale intégrale échurent à Nikolaus Harnoncourt), on n’en sauve ici qu’une dizaine. Par ailleurs, si un collectionneur dresse l’inventaire du butin, manquent à l’appel (liste non exhaustive) : Italienische Meister zwischen Barock und Klassik (1962), Frühklassik (LP - AWT 9429-C), Haendel Concerto per organo (LP - SAWT 9441-B), des Concertos de Vivaldi (LP - 6.41321 AG), les Sonates pour flûte de Telemann (LP - SAWT 9435-B) avec Frans Brüggen et Anner Bylsma (alors qu’on nous offre celles de Haendel), Meisterwerke für Flöten (LP - SAWT 9464-B de 1964), les trois double-LPs de la Tafelmusik , l’album Heinrich Schütz (LP - 6.41193 AW), Italienische Solokonzerte um 1700 (LP - 6.41217 AW), Blockflötenmusik auf Originalinstrumenten I-III (LP - 6.41203 AW & LP - 6.41249 AW & LP - 6.41255 AW), Italienische Blockflötensonaten I & II (LP - 6.41233 AW & LP - 6.41137 AS), Französische Blockflötenmusik (LP - 6.41129 AS de février 1970), Arien von Händel - Telemann - Bach (LP - SLT 43101 B) et Lieder des Barock avec Max van Egmond, Solokonzerte der Frühklassik (LP - 6.41241 AW de 1968), Virtuose italienische Cellomusik auf Originalinstrumenten (LP - 6.41108 AS de 1968), Musik am Hofe Friedrichs des Großen (LP - SMT 1307). Les disques avec flûte à bec se glaneront dans la « Brüggen Edition ». Certains (Pariser Quartette de Telemann, Les Nations de Couperin) ont été écartés sur la foi qu’ils « ont pris de sérieuses rides », selon la nourricière notice de Gaëtan Naulleau qui brosse ce paysage discographique et argumente les choix de ce parcours.

Figurent en revanche dans ce boîtier quelques anthologies dont certaines, par comparaison aux vinyles d’origine, ont été redistribuées (parfois partiellement) dans différents CDs : Cembalomusik des Spätbarock (1962), Cembalomusik auf Originalinstrumenten - Vol. 1 (1964, incluant les huit Préludes de François Couperin, trois pièces de Frescobaldi, le Capriccio BWV 992) et Vol. 2 (LP - 6.41076 AS de février 1967), Musik für Consort im 17. Jahrhundert (LP - 6.41063 AS de 1964), Consort Music of England (Lawes, Tomkins, Byrd) d’octobre 1965, Englische Virginalmusik um 1600 (LP - 6.41211 AW de février 1966), Consortmusik auf Originalinstrumenten - Vol. 1 & 2 (LP - 6.41119 AS & LP - 6.41131 AS), Consort-Musik für Streicher und Cembalo (LP - 6.41222 AW) de Purcell, Die Alte Orgel (LP - SAWT 9521-B). L’album Doppelkonzerte der Bach-Söhne auf Originalinstrumenten (LP - 6.41210 AW) est repris, sauf la Sinfonia concertante de Johann Christian Bach.

Ces 35 CDs déploient un panorama représentatif des dilections de l’artiste qui, contrairement à certains « baroqueux » de la première heure (Harnoncourt, Marriner…), resta durant toute sa carrière fidèle à la musique ancienne, certes à large spectre, depuis la fin de la Renaissance jusqu’à l’Empfindsamkeit et au Sturm und Drang. En tant que claviériste (solo ou continuiste), chef d’ensemble. Voire chef d’orchestre, même si dans cette configuration les témoignages ne reflètent pas toujours le meilleur niveau : on pense aux Symphonies de CPE Bach (avec l’Orchestra of the Age of Enlightenment, octobre 1988) dont le potentiel fantasque et la palette chatoyante furent autrement exaltées sous la conduite d’un Ton Koopman (Erato). Parmi les rares et relatives déceptions, les Odes pour la Queen Mary de Purcell sous un angle cartésien et péremptoire qui tirent vers ces « Lumières » dont le chœur et l’orchestre ont fait leur nom (on préférera le Come ye sons of art sous l’impulsion plus nuancée de John Eliot Gardiner chez Erato).

La série des cantates de Bach constitue une pierre angulaire de l’héritage du Néerlandais, et un monument de l’industrie phonographique. L’articulation rythmique historiquement informée, la claire scansion du texte, les instruments anciens, le diapason allemand à 415, les chœurs maîtrisiens (King’s College de Cambridge, Regensburger Domspatzen, Knabenchor de Hanovre) ont marqué leur temps, à l’encontre du geste marmoréen d’un Karl Richter. Des chanteurs émouvants (le ténor Kurt Equiluz, la basse Max van Egmond), l’expressivité des voix d’enfants (que l’histoire de l’interprétation a postérieurement dédaignés au nom de l’insécurité technique) humanisent ces versions qui n’ont rien perdu de leur poésie, leur fraicheur, et rayonnent d’un pouvoir d’affect que l’on associe peu au cliché de sévérité de Leonhardt. On retrouve Van Egmond dans un récital d’arias emprunté au LP 6.41089AS, hélas amputé de son versant français et latin (Constantin Huygens, Lully, Alessandro Scarlatti, Agostino Steffani, Francesca Caccini) alors qu’il restait une dizaine de minutes sur ce CD 16, et que le suivant n’en dure que cinquante : Van Egmond, ainsi que James Bowman et Nigel Rogers, dans un superbe panel d’anthems et songs de l’Orpheus Britannicus. Ce pan vocal du coffret embarque une rareté inédite en CD : Il combattimento di Tancredi e Clorinda, un des pionniers du catalogue (après l’enregistrement luganais d’Edwin Loehrer avec Laerte Malaguti) dans une approche saturnienne et introvertie qui lutte contre l’esprit de l’œuvre, à rebours des contrastes caravagesques qu’illustrera Reinhard Goebel huit ans après (Archiv, 1978). Cette exhumation s’associe à une pincée de madrigaux du même Monteverdi (dont Lamento della Ninfa avec Nelly van der Spek) flanquée d’une cantate italienne, BWV 209, choyée par Agnes Giebel.

Le volet concertant accorde une large part aux concertos de la famille Bach. Le BWV 1044 avec flûte et violon, la panoplie à un, deux, trois, quatre clavecins BWV 1053-1066. Ne cherchez cependant pas le célèbre BWV 1052 en ré mineur car il fut concurremment gravé pour DHM en novembre 1965. Accompagnement réduit à un par partie, pour un jeu tendu et capiteux sans tapis de cordes qui écraserait les plectres. Ces lectures sont prolongées dans le CD 4 par le remake en 1993 des BWV 1060-1062 avec Bob van Asperen et son Melante Amsterdam, d’une trame plus copieuse. On placera au pinacle les Concertos pour violoncelle de Carl Philipp Emanuel de 1988 où l’énergique Bylsma caresse et rudoie comme personne. La fratrie est à l’honneur dans le CD 34 consacré à des double-concertos abordés avec le charisme nécessaire.

La musique pour ensemble documente plusieurs aires : Dowland et quelques compatriotes britanniques dans les CD 29-30. Purcell s’invite dans le CD 18 au sein d’une corbeille particulièrement inspirée : Fantaisies, Ouvertures, Pavanes, Suites et Sonates dont le cénacle d’archets est mené par Madame Leonhardt. Cap vers le consort germanique avec le CD 31 (Biber, Muffat, Schmelzer). Tout cela servi avec goût et style. Le giron chambriste présente les six Sonates pour violon BWV 1014-1019 guidées par le Martin Skowroneck de 1962 (d’après un Dulcken de 1745) avec Lars Frydén sur un Alexander Kennedy de 1767, plus lyrique sur ce spécimen anglais que Sigiswald Kuijken en 1973 chez DHM, où Leonhardt se montrera certes moins rigide. Même duo pour l’opus 3 de Mondonville avec certes un clavecin d’Outre-Manche (Jacobus Kirckman) qui contribue à revisiter le charme italien sous des atours plus corsés que nature. Voici encore Rameau avec ses Pièces en concerts vues en quatuor avec flûte (la précédente version de 1955 pour Vanguard s’en dispensait), violon et viole qui laissent la vedette à un clavier raffiné. La flûte de Brüggen est conviée dans les Sonates de Haendel, toujours un miracle d’équilibre, de plénitude et de subtilité qui refuse de se démoder.

Les contributions solistes explorent les mêmes zones, dans les mêmes proportions. Le Cantor de Leipzig s’y arroge bien sûr la préséance. Au rang des trésors, le Capriccio BWV 992 d’une pureté à pleurer, et le disque incluant la Fantaisie chromatique et une Toccata, abondé par la Suite en mi mineur pour luth et des transcriptions de sonates pour violon, dont le BWV 968 complété par Leonhardt lui-même d’après le BWV 1005. Après les Variations Goldberg de Vienne (juin 1953) peu flattées par les micros de Vanguard, et avant les couleurs idoines du Dowd d’après Blanchet chez DHM (août 1976), voici la mouture intermédiaire sur le Skowroneck d’après Dulcken : sans doute la plus désirable des trois, celle où le contrôle de la forme et du ton s’avère le plus impérieux, et même si toutes les reprises textuelles ne sont pas au rendez-vous. En ces pages, en des termes certes différents, il faudra attendre le théâtre de Bob van Asperen (Emi, 1990) ou le verbe ardent de Pierre Hantaï (Opus 111, 1992) pour rivaliser avec pareille suprématie du propos. On situera sur les mêmes cimes les deux albums Emi : les Suites anglaises de 1984 d’une évidence et d’une élégance souveraines ; et quelques mois avant le miraculeux Scott Ross (Erato, 1988), les Partitas de la Clavier-Übung I sur un Dowd d’après Mietke qui ne demande qu’à chanter, et trace une avenante épure.

Ces gravures de maturité doivent être thésaurisées, montrant à quel point les mains sont éloquentes et surtout déliées : une souple limpidité émancipée de cette froide rhétorique qui grevait certaines réalisations antérieures du Maître. Les Préludes de Couperin captés en 1964 fendront l’armure dans le remake pour Philips en 1987, mais l’on pourra succomber aux pièces de Rameau de 1962, un compositeur hélas trop rare dans la discographie de Leonhardt, ici sur un Gräbner dresdois de 1782 qui convient peut-être mieux aux deux Suites de Georg Böhm. Froberger appartint toujours à la trajectoire de Leonhardt, comme l’atteste un vinyle de de 1962 pour Cambridge Records capté à l’église Saint-Michel de Zwolle et outre-Atlantique. Les deux Suites de février 1970 s’intercalent entre les deux anthologies chez DHM (avril 1962 et juin 1989) et sont jouées sur un délicat Skowroneck d’inspiration italienne, alors que quatre Essercizi de Scarlatti échoient d’un Schütze d’Heidelberg. Lequel est convié dans l’éventaire jacobéen du CD 29 (Dowland, Lawes, Coprario…), alors que Bull, Byrd ou Morley (CD 30) reçoivent les soins d’un virginal et d’un clavecin faits par Skowroneck d’après des originaux flamands. Heureusement, la conscience stylistique de Leonhardt transcende ces débats de facture. Parmi les raretés qui nous reviennent, les six Musikalische Vorstellungen de Kuhnau, précédées d’une mise en situation par la voix de Leonhardt qui replace chacune de ces « sonates bibliques » dans leur contexte narratif.

Leonhardt se distingua aussi comme organiste, depuis les années 1950 chez Vanguard jusqu’au magnifique récital à Sainte-Croix de Bordeaux pour le label Alpha (2001). Le Sweelinck de 1971 pour DHM et le Historic Organs of Austria (Sony, 1995) comptent parmi ses triomphes de ce demi-siècle. Le présent coffret réserve aux tuyaux une place congrue et à vrai dire marginale, néanmoins conforme aux sporadiques florilèges engrangés chez Teldec. Deux chefs-d’œuvre du Baroque français : l’Offertoire de la Messe des Paroisses, le Cromorne en taille de Grigny à la Waalse Kerk, où fut également captée une poignée de Froberger (et non à Bennebroek comme indique la didascalie du CD 21). Dommage d’avoir évincé la Sonate Wq. 70 no 4 de CPE Bach. Outre le majestueux Am Wasserflüssen Babylon de Reincken et un Praembulum de Scheidemann sur le Schnitger de Noordbroek, le CD 24 inclut en plage 3 le BWV 539 fallacieusement coté BWV 554 sur la pochette ! Au demeurant, ce Prélude & Fugue fut enregistré non pas par Leonhardt mais par Albert de Klerk, et de surcroît à la St.Michaelis Kerk de Zwolle ! Quel fouillis de références !

Malgré cette méprise, malgré une ventilation qui ne respecte pas toujours les programmes originaux, malgré les quelques évictions que nous avons signalées, voici un portrait significatif du répertoire et de l’évolution esthétique de Leonhardt avant son style ultime, au gré de son itinéraire artistique, des avancées organologiques, à une fructueuse époque stimulée par la révolution baroqueuse dont il fut une cheville ouvrière. On salue plus qu’une aubaine : une mine, qui permettra aux fans de confronter ces interprétations aux alternatives gravées pour les autres labels. L’objet ne prendra pas la poussière, on y puisera d’abondance : nombre des témoignages que nous y redécouvrons se classent au meilleur de ce que nous laissa le révéré Amstellodamois, voire s’élèvent toujours au sommet de la discographie des œuvres, dix ans après sa disparition qu’honore dignement ce coffret.

Son : 8-9 – Livret : 8 – Répertoire : 8-10 – Interprétation : 9,5 (7,5-10)

Christophe Steyne

 

 

 

 

 

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