Maïa Plissetskaïa s'est envolée

Le directeur du théâtre du Bolchoï Vladimir Ourine a annoncé samedi le décès à 89 ans de la grande danseuse classique Maïa Plissetskaïa.
« Elle est morte d’une crise cardiaque. Les docteurs ont tout essayé, mais ils n’ont rien pu faire », a annoncé M. Ourine cité par l’agence de presse russe TASS, précisant avoir été informé par le mari de la ballerine, le compositeur russe Rodion Chtchedrine.
Née à Moscou  le 20 novembre 1925, Maïa Plissetskaïa était l'une des deux seules ballerines de l'Union soviétique à avoir été consacrée "Prima ballerina assoluta".
Son père, ingénieur, avait été fusillé en 1938 sous Staline, et sa mère, actrice de cinéma, avait été envoyée dans un camp au Kazakhstan comme "membre de la famille d'un traître à la patrie". Elle avait été recueillie par son oncle et sa tante.
Elle est entrée au Bolchoï en 1943 et s'est immédiatemment imposée comme l'une des meilleures danseuses de sa génération. Brillante dans les grands classiques du répertoire du Bolchoï, elle s'est également distinguée pour avoir défié le régime soviétique qui qualifia de scandaleuse son interprétation de certains ballets.
Elle dansera pendant presque 50 ans au Bolchoï, dépassant de loin l'âge habituel de la retraite pour les ballerines russes. En 2005, à 80 ans, elle avait encore interprété au Kremlin l'Ave Maïa que lui avait dédié Maurice Béjart.