Les Concertos du Concours : le n°20, K. 466 de Mozart - Guide d'écoute

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Je ne sais plus qui disait que l'on appréciait toujours plus ce que l'on connaissait mieux...
C'est dans cette optique que nous allons passer en revue les concertos que nous entendrons au cours de cette "session piano" du Concours Reine Elisabeth.
Et nous commençons par les Concertos de Mozart que nous aurons l'occasion d'écouter à 24 reprises au cours des demi-finales, avec une nette préférence des candidats pour les Concertos K. 466 (choisi par 32 candidats sur 76) et K. 467 (choisi 20 fois) devant les K. 503 et 537. Ce sont les quatre concertos qui ont été sélectionnés par le Concours.
Des problèmes de droit nous empêchent bien sûr de proposer l’écoute entière des enregistrements de ces concertos. Nous en avons donc extrait les éléments qui illustrent le propos.
La rubrique a été testée par des personnes de différents niveaux de connaissances musicales pour s'assurer qu’elle est "accessible" pour le plus grand nombre.
Petit mode d’emploi.
Nous vous conseillons de commencer par lire l’article, écouter les extraits et lire éventuellement les extraits de partitions, mais ce n’est pas indispensable.
Ensuite, vous posez un enregistrement du concerto sur votre lecteur (ou vous cliquez sur l'intitulé du mouvement qui vous conduira sur YouTube) et vous suivez l’écoute en re-lisant l’article. Pour que vous puissiez vous appuyer sur les repères courants, nous vous donnons les indications de minutage (écoute) et les n° des mesures (partitions), ainsi qu'une ligne du temps.
Vous n'y arrivez pas tout de suite ? Pas de souci, vous n'êtes pas une exception ! Vous reprenez l'exercice une fois, deux fois,… et vous appréhenderez toujours mieux ce que les jeunes pianistes vont vous proposer la semaine prochaine.
Bonne écoute !

Le Concerto n°20 en ré mineur K. 466 de Wolfgang Amadeus Mozart

Les concertos pour piano occupent les années 1770 de la vie de Mozart avec une apogée de 1784 à 1786. Mozart est alors au sommet de sa gloire de compositeur et de virtuose et, en tant que tel, soumis à l'obligation de fournir sans cesse de nouvelles compositions. Douze de ses vingt-trois concertos datent de ces trois années.
Lorsque Mozart commença à écrire ses propres concertos, ils étaient un genre nouveau que la famille Bach, Jean-Sébastien et ses deux fils, Carl Emanuel et Jean-Chrétien, s'étaient attachés à développer.
Les trois concertos de l'année 1785 marquent un tournant dans la création mozartienne et ouvrent de nouvelles perspectives dans la mise en valeur des richesses orchestrales qui joueront un rôle de plus en plus important et de plus en plus expressif. Le K. 466 est aussi le premier concerto pour piano dans une tonalité mineure. En fait, il n'y en aura que deux sur les 23 concertos pour piano et orchestre, l'autre étant le Concerto en ut mineur K. 491, le 24e de 1786. C'est avec ce Concerto K. 466 que l'on parla de Mozart comme précurseur de Beethoven qui d'ailleurs l'appréciait beaucoup au point de le jouer en public et d'en écrire les cadences. Ce fut aussi le seul concerto qui se maintint au répertoire à une époque où la gloire de Beethoven éclipsait celle de son cadet et durant tout le 19e siècle qui est totalement passé à côté du génie de Mozart.

Instrumentation : 1 flûte, 2 hautbois, 2 bassons, 2 cors en ré, 2 trompettes en ré, timbales, quatuor. Durée : +/- 31 minutes.
Version dont sont tirés ces extraits : Orchestre Mozart, dir.: Claudio Abbado - Martha Argerich (piano) - DG 479 1033

I. ALLEGROK.466-I


A. EXPOSITION
Thème 1
"Le rideau se lève sur la nuit" (Messiaen).
De caractère fiévreux, angoissé, accentué par de mystérieuses syncopes dont va se dégager un contour mélodique, bousculé par un menaçant grondement de basses qui parcourront tout le mouvement ; autant de caractères font de cette exposition une vraie ouverture d'opéra qui n'est pas sans rappeler celle de Don Giovanni (1787), en ré mineur également.

K.466_I_Adef

Les bois s'ajoutent aux cordes, le dessin mélodique disparaît et la phrase monte par degrés chromatiques pour aboutir (Mes. 16, +/- 0'30'') à un forte de tout l'orchestre sur le grondement des basses ponctué par une menaçante cellule d'octave en arpège descendante appelée par les vents
K.466_I_A2

En 15 mesures, le décor de tout le mouvement est planté.
Les bois et les cors s'engagent dans le tumulte, la tension persiste. Au passage (Mes 24 à 26,+/- 0'45'') une petit cellule gémissante aux violons relayés par les hautbois
D:Documents and SettingsrootMy DocumentsScanningAlexander S

(Mes 28, +/- 0'51'') Les grondements des triolets se muent en doubles croches aux altos, formant une ritournelle cadentielle forte soudain stoppée par un court silence.

Thème 2
(Mes. 33, +/- 0'59''). En Fa Majeur (relatif du ton principal), le second thème entre en scène, partagé par les hautbois et la flûte, soutenu par les bassons et les violons; un jeu de questions-réponses contrastant par leur rythme et montant chaque fois d'un degré, puis se brisant en une suite de courtes phrases soupirantes que se renvoient les violons sous les tenues de hautbois
K466_I_ThB

Nouvelle ritournelle dans la tonalité initiale, un flot ininterrompu d'une puissance croissante. A un nouveau motif gémissant (Mes. 49, +/- 1'32'').
K466_I_Motif-gemissant

répond la tragique arpège descendante,  forte évoquée plus haut pour nous ramener dans la tonalité initiale de ré mineur.

Après ces deux épisodes fougueux, subitement, sur une cadence interrompue, le rythme se brise, la nuance se fait piano, une paix semble venir, par une phrase conclusive (Mes. 72, +/- 2'15''). L'orchestre invite le piano à entrer.
K.466_I_Conclusion


Thème 3 (Thème 1 du piano)
(Mes. 76, +/- 2'25'').Le piano fait son entrée avec son propre thème ; un thème auquel on ne s'attendait absolument pas et qu'il va revendiquer comme étant le sien, avec sa personnalité propre, Jamais, il ne sera repris pas l'orchestre.
K.466_I_THC

Le thème s'affirme en se fermant en une brillante figuration "con bravoura" et formant une belle cadence parfaite (sol-la-la-ré à la main gauche).
L'orchestre reprend son thème bourdonnant du début (Thème 1); le piano lui rend la politesse et en enrichit la texture par l'animation de ses doubles croches et en doublant les cordes de basses par les traits de sa main gauche. Le matériau thématique est équitablement réparti entre les partenaires; puis, le piano laisse derrière lui les grondements de l'orchestre pour de brillantes figuration et abrège ensuite le discours pour atteindre la cadence qui va amener le Thème 2 (Mes. 115+/- 3'35''). Le piano prend pour lui la partie qui était réservée à la flûte dans le premier exposé et poursuit par une petite ritournelle qui va amener son second thème dans la tonalité de Fa Majeur, relatif majeur du ton principal.

Thème 4 (Thème 2 du piano)
K.466_I_Th2Piano

(Mes. 128, +/- 3'56'') L'atmosphère s'éclaircit, ce nouveau thème se distingue des autres par son caractère chantant et presqu'allègre accompagné par un rythme particulier des cordes (rythme lombard : double croche-croche pointée) qui confère à l'accompagnement une touche originale.
Le mouvement ne perd toutefois pas de sa vigueur ; le thème du piano est repris par les bois.
Ensuite le piano reprend impérativement la parole et s'engage presque seul dans un long parcours : gammes, arpèges, octaves brisées aboutissent à un premier trille (Mes. 152, +/- 4'40'') et repartent une deuxième fois, second trille (Mes. 158, +/- 4'51'') puis une troisième et finalement, 31 mesures plus tard, se tait sur un dernier trille (Mes. 172, +/- 5'15'').
Mes. 173. Après ce long silence, l'orchestre se devait de revenir en force. Tutti. Thème 1 bourdonnant, arpège descendante menaçante, petite cellule gémissante, et reprise de la phrase conclusive de l'entrée, celle qui précédait l'entrée du piano.

B. DEVELOPPEMENT
Nous voici au coeur du drame.
(Mes. 192, +/- 5'50''). Le piano entre avec son propre thème (Thème 3), en Fa Majeur (relatif Majeur) comme il se doit en début du développement. Notons que, comme il le fera dans le Concerto en ut mineur K. 491 -et plus tard, Beethoven dans son Concerto pour violon (1806)-, ce premier thème du soliste ne sera pas repris dans la Réexposition.
La lutte s'engage à parts égales entre les partenaires. Le piano jouant sa partie propre (le Thème 3, 1er Thème du piano) en Fa Majeur, un peu variée et augmentée de traits de virtuosité, tandis que l'orchestre reprend son thème menaçant du début (Thème 1).
Ce petit jeu reprend une deuxième fois (Mes. 206, +/- 6'16'')) en sol mineur puis une troisième fois en Mi bémol majeur (Mes. 220, +/- 6'41''), tonalité optimiste, pour la première fois dans ce concerto.
Cette troisième apparition se développe plus longtemps en traits d'arpèges montants du piano suivis de descentes en septièmes diminuées, clé de modulations (Mi bémol, fa mineur, sol mineur et finalement ré mineur) ; le piano abandonne son chant et plonge dans les basses sur une pédale de dominante de ré mineur pour nous conduite à la Réexposition. Sans nul doute, le piano triomphe.

C. REEXPOSITION
(Mes 254, +/- 7'40''). On revient au point de départ du premier mouvement mais l'atmosphère est différente: les luttes ont éclaté, l'angoisse s'est apaisée.
Aux cordes, le Thème 1 que le piano va bientôt accompagner de frémissantes octaves brisées à la main droite et des triolets menaçants du Thème 1 à la main gauche suivi d'une nouvelle ritournelle.
Nouvelle entrée du Thème 1 à l'orchestre dans sa forme écourtée (les triolets et la descente menaçante, la cellule gémissante).
(Mes. 278, +/- 8'22'') A partir d'ici, et contrairement à ce qui se passait dans l'exposition, le piano va accompagner l'orchestre tout au long, signe d'une meilleure entente.
(Mes. 288, +/- 8'40'') Suit le Thème 2 où, comme dans le développement, c'est le piano qui jouera la partie qui était réservée à la flûte dans l'exposition, et puis revient le Thème 4 (Thème 2 du piano) (Mes. 302, +/- 9'05'') ; son caractère chantant s'est éteint avec le retour en ré mineur et ses figurations -différentes de l'exposition- confirme le changement d'esprit qu'implique la Réexposition.
Les hautbois reprennent le thème du piano qui, pour sa part, va dominer la partie avec ses longs traits de virtuosité (40 mesures) ponctuées de 3 trilles. Le Tutti revient en force avec son Thème 1 abrégé mais pas pour longtemps.

Place à la CADENCE. Il n'existe pas de cadence de Mozart pour ce concerto, bien qu'il en soit question dans la correspondance familiale. La plus souvent jouée est la cadence de Beethoven. 

(Mes. 364, +/- 12'59'') Comme le veut l'usage, l'orchestre termine le mouvement, plus longtemps que dans la plupart de ses concertos. Plusieurs thèmes et motifs reviennent : le fougueux passage qui dans l'exposition suivait le 2e Thème, le petit motif gémissant suivi de la phrase conclusive qui invitait le piano à entrer avec son propre thème et, pour terminer, bien sûr, aux violoncelles et aux bassons, les triolets menaçants du début qui ne nous aurons jamais quittés. Les 3 accords terminaux en pp annonce la Romance.

II. ROMANZE
K.466_IIAprès l'orage, la Romance présente un contraste absolu bien que, comme nous le verrons à l'écoute du 2e couplet, l'angoisse sourd toujours.
Cette Romance est une Cantilène revêtant la forme d'un parfait Rondo, soit Refrain-Couplet ou A B A C A... Le début du refrain reviendra à 14 reprises, ce qui ne manque pas de marquer les esprits. La tonalité n'est pas dans la tonalité du relatif majeur du mouvement qui le précède comme cela se fait en général, mais à la sous-dominante de son relatif majeur, soit en Si bémol Majeur, tonalité plus sombre que Fa.

Refrain
Aa (1er sujet du refrain)
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Enoncé par le piano comme le plus souvent dans les Romances, le premier sujet du refrain (Aa) est repris par l'orchestre (Mes. 9, +/- 0'23'') avant que le piano enchaîne avec le second sujet du refrain (Ab, Mes. 17, +/- 0'45'')
Ab (2e sujet du refrain suivi de la 2e partie du premier)D:Documents and SettingsrootMy DocumentsScanningAlexander S

suivi du retour du 1er sujet suivi lui-même par l'énoncé du 2e sujet à l'orchestre suivi du 2e sujet.
(Mes. 32, +/- 1'30'') Une petite codetta conclusive à l'orchestre amène le

1er Couplet B
(Mes. 40, +/- 1'52'')D:Documents and SettingsrootMy DocumentsScanningAlexander S

qui énonce sereinement son long (28 mesures) et beau chant modulant (Si bémol, sol, Fa, fa, Si bémol) discrètement accompagné par les cordes.
(Mes. 68, +/- 3'21'') Premier sujet du refrain (Aa) au piano. L'orchestre le reprend, plus richement orchestré avec la subtile présence du cor.

(Mes. 84, +/- 4'08'') Soudain, le Second Couplet (C) va nous rappeler l'atmosphère du premier mouvement avec son thème agité, obsédant, échevelé, dans lequel l'inquiétude semble contaminer les élans du piano qui réagit par des triolets haletants. Les deux mains se croisent, les vents s'éveillent et suivent les basses du piano, les valeurs de notes sont raccourcies donnant une allure plus rapide au mouvement dans la tonalité de sol mineur (relatif du ton principal).
Comme le refrain, ce second couplet se partage en deux parties Ca (+ reprise) et Cb (+ reprise)
Ca (Mes. 84,+/- 4'08')
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Cb (Mes. 92, +/- 4'50'')
Cb

Une longue transition du piano va ramener progressivement l'atmosphère à la tranquillité et la douceur : les triolets haletants sur basses du piano vont se transformer en triolets de doubles croches aux deux mains sur un trait descendant de 4 octaves, ensuite en doubles croches que vont accompagner tranquillement les bois "comme un cavalier qui ramène sa monture du galop au trot, du trot au pas, la freinant sans la blesser et sans causer le moindre heurt dans sa marche" (Girdlestone).
(Mes. 119, +/- 6'45'') Et ceci nous ramène au Refrain dans son entièreté (Aa + Ab) au piano qui passe la main à l'orchestre pour Ab suivi de Aa, question de changer un peu.
(Mes. 142, +/- 7'56'') Ensuite vient une Coda au piano  suivi de la mélancolie du hautbois auquel répond le piano. Un au revoir à la sérénité rêvée.

III. RONDO (sur YouTube à 21'30'')
K.466_III_DEF

Le mouvement final est un Rondo-Sonate à 4 couplets, c'est-à-dire que sa déclinaison en refrain-couplets peut se mouler dans une Forme Sonate avec son exposition, développement, réexposition.
On retourne dans le ton initial de ré mineur, en mesure C barré, ce qui induit un mouvement rapide, le manuscrit ne donnant aucune autre indication de tempo.
Il s'agit d'un des plus impétueux mouvements ainsi qu'un des rares Rondos en mineur que Mozart ait écrit. Par sa fougue, il nous renvoie à l'état d'esprit du premier mouvement, mais la passion est ici plus extérieure, plus brûlante.

EXPOSITION
A Refrain
D:Documents and SettingsrootMy DocumentsScanningAlexander S

Le piano prend son élan sur une anacrouse qu'il répète avant de conclure et de le proposer à l'orchestre qui va le développer et le mener en Fa Majeur.
(Mes. 31, +/- à'19'') Sur une pédale de dominante aux cordes sourdent les bois qui entament une inquiétante montée chromatique sur une agogique de croches où prennent part également les violoncelles et contrebasses pour ajouter à l'atmosphère inquiétante ; on passe à une pédale de Tonique ; au total, 33 mesures forte qui nous ramènent dans le ton principal sur une pédale de tonique.

(Mes. 64, +/- 0,55'') B. 1er Couplet en ré mineur au piano, comme une vision fugitive du Thème du piano du premier mouvement (Thème 3), mais ici, le thème prend place sur un rythme plus abrupt.
D:Documents and SettingsrootMy DocumentsScanningAlexander S

(Mes. 74, +/- 1'03'') Retour du Refrain modifié dans sa deuxième partie et ponctué par des accords suivi trait descendant aux deux mains du pianistes assurant la modulation vers la tonalité de fa mineur dans laquelle sera donné le 2e Couplet (C)
(Mes. 93, +/- 1'19'') C. 2e Couplet en fa mineur au piano, martelé et sec.
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Il sera repris par les vents et orné par le piano qui prolongera longuement ces traits ornementaux (Mes. 112, +/- 1'36'' à 139) bientôt accompagnés par la pulsation des violons qui doublent les notes principales de la descente. Au milieu, des trilles annoncent une fin mais le piano reprend et nous mène en Fa Majeur pour un 3e Couplet.
(Mes. 140, +/- 1'59'') D. 3e Couplet,  une mélodie exquise en Fa Majeur, totalement différente des autres, est exposée par les bois. Ici, pas de lutte, pas de fougue. Le piano reprend ce thème des vents et lui ajoute quelques mesures conclusives et cadentielles de ce Couplet.D:Documents and SettingsrootMy DocumentsScanningAlexander S

Mes. 161 (+/- 2'19'') Des arpèges aboutissant à des accords forte suivis de deux grands points d'orgue où le soliste a coutume d'improviser une petite cadence.
Mes. 168 (+/-2'40'') Le piano clôture l'exposition par le Refrain en entier dans la tonalité de ré mineur.

DEVELOPPEMENT
(Mes. 181, +/- 2'49'') L'orchestre opère une transition basée sur les premières notes du Refrain.
S'ensuit un passage en Mi Majeur qui devient dominante de la, tonalité dans laquelle était donné au piano le 1er Couplet (Mes. 197, +/- 3'02'') suivi abruptement de la reprise du Refrain dont l'anacrouse et les quatre notes suivantes passent comme par contagion à la flûte et aux bassons, parcourant en hâte les tonalités les plus diverses.
(Mes. 231, +/- 3'33'') reprise du 1er Couplet dans la tonalité de sol mineur au piano puis partagé entre le soliste, les hautbois et les flûtes. Ensuite, un petit jeu s'installe entre les vents et la piano sur le dernier trait du Couplet que le piano va conclure seul, se dépêchant de revenir au ton principal (ré mineur).

REEXPOSITION
Dans la réexposition, Mozart ne se sert pas du refrain -c'est ce dernier que l'on attendait ici comme dans la plupart des Rondos. Il se contentera de l'évoquer en citant à trois reprises l'envolée de son anacrouse (Mes. 298, 299, 300).
A partir d'ici, nous resterons en ré mineur jusqu'à la Cadence du piano.
(Mes. 272, +/- 4'09'') Le piano joue le 2e couplet (C). Les vents se joignent ensuite à lui pour un développement de ce couplet durant 21 mesures durant lesquelles le piano brille de tous ses feux pour nous conduire à un trille cadentiel sur la dominante de ré.
(Mes. 303, +/- 4'37'') Suit alors, aux bois,  le magnifique 4e couplet (E) jadis ensoleillé, en Fa Majeur, qui apparaîtra ici, en ré mineur, sous un jour nuageux. Le soliste le reprend et poursuit avec un long passage de bravoure libre aboutissant à un long trille appelant l'orchestre qui, après ce long moment de silence, retrouve sa fougue du début avec son motif en notes longues et grands écarts qui avait clôturé le premier tutti de ce 3e mouvement.

Mes. 346. CADENCE

A la fin de sa cadence, le piano repart avec son refrain pour l'interrompre et le rejeter par quelques accords de colère.
Chose ici tout à fait inattendue: toute la CODA qui suit sera dans la tonalité de RE MAJEUR, un subi volteface, une allégresse retrouvée avec le fameux 4e Couplet (E) qui retrouve son allégresse aux vents à laquelle participe le piano. Quant aux cordes (Mes. 371, +/_ 6'48''), elles viendront rappeler les passages sur pédale de tonique du 1er Tutti en forte, auquel riposte le piano par de courts traits arpégés; reprise du passage des cordes en forte avec riposte du soliste.
(Mes. 396, 7'08'') Reprise encore du 4e Couplet (E) s'échappant vers l'aigu avec accompagnement du piano sur une basse d'Alberti; les cuivres complètent le parcours en fanfare de cors et de trompettes que le piano va combattre avec une succession de gammes tandis que la fanfare se répercute aux bois.
(Mes. 419, +/- 1'27'') Pédale de tonique au piano et ce magnifique concerto se termine sur cinq mesures de Tutti suivi du piano en rapide et joyeuse escalade dans la nuance forte et trois brillants accords.

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