Mots-clé : Frederick Neyrinck

L’Inconnue de la Seine et des « artistic angels »

par

i c o n, steve salembier & charlotte bouckaert

L’opéra contemporain vit ! Il inspire de jeunes créateurs talentueux. Mais -excusez la comparaison- de même que les starts-up ont besoin de business angels, ces jeunes talents ont besoin qu’on leur donne les moyens -qui ne sont pas seulement financiers- de s’épanouir. Ils ont besoin d’artistic angels !

ICON : au départ, une volonté de créer à partir d’un mythe, celui d’Orphée et de son Eurydice perdue, retrouvée, emmenée et définitivement disparue. Une image s’impose, qui peut en être une déclinaison : celle du masque mortuaire de « l’Inconnue de la Seine », réalisé à la fin du XIXe siècle à partir de la figure au sourire mystérieux d’une jeune femme tout aussi mystérieuse noyée dans la Seine. Un masque fascinant, qui a fasciné artistes et écrivains. Sabryna Pierre, la librettiste, et Frederick Neyrinck, le compositeur, lui ont redonné vie d’aujourd’hui. L’Atelier Baldraum (Charlotte Bouckaert et Steve Salembier) l’a installée dans un univers scénique qui à la fois la ressuscite et en fait un être d’interpellation quant au temps, à la vie, à la mort, à la beauté, au souvenir, aux traces laissées, aux illusions quant à celles-ci, au fleuve et au ciel… Un être d’évocation aussi dans la magnifique partie centrale de la représentation, focalisée sur « la noyée dans le bleu de la nuit/dans l’eau du rêve/à la dérive ».