Mots-clé : Georg Zeppenfeld

À Bayreuth, des Meistersinger figuratifs et bicéphales

par

Ni huées ni vrai triomphe pour la nouvelle production des Maîtres Chanteurs signée par Matthias Davids, alors que Daniele Gatti retrouve la fosse du Festpielhaus.

Une question frémissait sur les lèvres de moult habitués du Festival en ce soir de première, comment succéder au bijou de relecture qu’avait offert Barrie Kosky en 2017 ? La réponse que beaucoup pressentaient fut donc bien d’en prendre le contrepied. Si Matthias Davids compte à son pedigree plusieurs mises en scènes lyriques, le cœur de son expertise demeure toutefois la comédie musicale, genre jusqu’ici peu réputé pour ses multiples niveaux de lectures et son goût de la revisite. Ainsi que le dira l’intéressé lui-même, fournir une analyse de la vie et/ou de l’idéologie wagnérienne ne l’intéresse pas. Seul compte donc pour lui le livret comique écrit par Wagner. Avec un accent mis sur les ambivalences des personnages. Ainsi, guère de folie ici, si ce n’est une entorse notable au livret à la toute fin de l’ultime aria d’Hans Sachs, durant lequel Walther refuse finalement le titre de Meistersinger à l’initiative d’Eva avant de s’enfuir avec elle.

Quelle place donc pour la querelle entre traditionalisme et créativité individuelle ? Le premier tableau en aura certainement effrayé plus d’un avec un Walther von Stolzing en tenue moderne face à une procession intégralement vêtue à la mode calviniste sauce 19ème siècle, tout en nuances de gris. Fort heureusement le manichéisme sera par la suite moins crasse. Ce qui surprendra surtout dans la proposition visuelle de Davids est l’alternance entre des décors à mi-chemin entre l’expressionnisme allemand et les cartoons américains des années 50 -escalier menant à l’église tout en perspective forcée pour la première scène du premier acte, ville de Nuremberg avec ces maisons sens dessus dessous dans le second acte- et les tableau nettement plus figuratifs -intérieurs de l’église dans le reste du premier acte aux allures d’amphithéâtre bavarois, échoppe d’Hans Sachs durant les 4 premières scènes du troisième acte . C’est finalement le kitsch qui l’emporte in fine dans des célébrations de la Saint-Jean au raffinement bien bavarois, avec un double supplément feria basquaise et midsommar suédois ; durant lesquelles une vache gonflable géante, supposée souligner l’absurdité du concept de devoir épouser le vainqueur d’un concours de chant- trône au-dessus du plateau. Notons également une fort bonne utilisation des passages instrumentaux aux fins comiques, notamment lors de l’arrivée de Beckmesser dans l’échoppe d’Hans Sachs.

Wagner concertant à Monte Carlo

par

Ce concert lyrique avec le deuxième acte de Tristan et Isolde de Wagner et l'Adagio de la Symphonie n°10 de Mahler est organisé par l’Opéra de Monte-Carlo était un évènement attendu. Il se déroule en collaboration avec l’Orchestre Philharmonique de Monte-Carlo,  habitué de la fosse monégasque, et le  Festival du Printemps des Arts dont il est annoncé en prélude.  C’est un symbole de bonne collaboration entre les institutions monégasques. 

Philippe Jordan est invité à la tête de l’Orchestre philharmonique de Monte-Carlo. En première partie le chef s'attaque à l'adagio de la Symphonie n°10. La dissonance frappe vraiment. Il est difficile de ne pas l'associer à la prise de conscience de l'infidélité d'Alma et à la découverte de Mahler de sa maladie cardiaque. Philippe Jordan règle une interprétation parfaite de cette partition, avec la précision helvétique que l'on connaît. 

Le deuxième acte de Tristan et Isolde de Richard Wagner est impressionnant. L’essentiel de cet acte est constitué par le duo entre Tristan et Isolde, le plus long duo d’amour de l’histoire de la musique, qui dure près de 45 minutes.

La distribution proposée par l'Opéra de Monte-Carlo n'a rien à envier aux grandes scènes wagnériennes.  La soprano Anja Kampe est une Isolde radieuse et assurée. Sa voix puissante brille sans effort dans des moments comme " Die Leuchte, und wär’s meines Lebens Licht, -lachend sie zu löschen zag ich nicht! ",  ainsi que dans les notes aiguës envolées lors de ses retrouvailles extatiques avec Tristan.

Les Maîtres chanteurs des possibles avec Christian Thielemann ! 

par

Richard Wagner (1813-1883) : Die Meistersinger von Nürnberg. Georg Zeppenfeld, Hans Sachs ; Klaus Florian Vogt, Walther von Stolzing ; Jacquelyn Wagner, Eva ; Adrian Eröd, Sixtus Beckmesser ; Vitalij Kowaljow, Veit Pogner ; Günter Haumer, Konrad Nachtigall ; Rupert Grössinger, Hermann Ortel ; Sebastian Kohlhepp, David ; Iurie Ciobanu, Kune Vogelsang ; Christa Mayer, Magdalene. Salzburger Bachchor, Chor der Sächsischen Staatsoper Dresden, Staatskapelle Dresden, Christian Thielemann. 2019. Livret en allemand et anglais. 4 CD Profil. PH20059

Inattendu Requiem de Verdi par Thielemann

par

Giuseppe Verdi (1813-1901) : Messa da Requiem. Krassimira Stoyanova (soprano), Marina Prudenskaja (mezzo-soprano), Charles Castronovo (ténor), Georg Zeppenfeld (baryton-basse). Sächischer Staatsopernchor Dresden, Staatskapelle Dresden, Christian Thielemann. 2014. Livret en anglais et allemand. 1 coffret de 2 CD PROFIL. Référence : PH 16075