Mots-clé : Giya Kancheli

Dans les grands vents d’automne, Giya Kancheli s’en est allé

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À quoi mesure-t-on la grandeur d’un artiste ? À l’incompréhension dont font l’objet ses œuvres, par hypothèse en avance sur leur temps ? Que penser alors d’un Liszt ou d’un Paganini, ou encore, plus proches de nous, d’un Wolfgang Rihm, d’un John Adams ou d’un Penderecki ? À la complexité de son langage artistique ? Que penser alors du Mozart de l’Ave Verum ou du Requiem ? À son refus de jouer la carte de l’émotion ? Dans ce cas, que penser d’un Chopin ou d’un Wagner ?

Si la valeur d’un artiste se mesure davantage à sa force de caractère et à son indépendance d’esprit, à la conviction avec laquelle il colporte son message, à la sincérité de sa démarche artistique et à sa volonté de communier aux questionnements de ses semblables, alors, c’est sûr, c’est un grand homme qui vient de nous quitter.