Mots-clé : Martin Schicketanz

La Passion selon Saint Matthieu au Théâtre des Champs-Elysées

par

Le Théâtre des Champs-Elysées donna le 16 novembre dernier une représentation de la Passion selon Saint Matthieu de Bach sous la direction de Hans-Christoph Rademann avec le Chœur et l’orchestre du Gaechinger Cantorey. Cet Everest de la musique, contenant aussi bien des parties intimistes comme un solo de violoncelle, que des parties plus expressives comme son ouverture, semble déborder de ses rives, en annonçant l'opéra avec ses parties narratives et même dépasser le genre lyrique avec ses commentaires.

Offrant toutes les faces de ce monument en une version de concert, le Chœur et l’orchestre du Gaechinger Cantorey n’a pas manqué d’intérêt. Cependant ce concert avait aussi ses limites, comme de faire venir les solistes des chœurs à l’avant-scène, ce qui occasionnait des allers-retours gênants surtout sur une scène aussi petite. Mais surtout le manque d’habitation de l’orchestre en première partie -jusqu’à l’arrestation de Jésus- révélait les défauts des solistes. Ainsi le contre-ténor anglais Alex Potter sonnait mielleux et les sopranos assez sèches. De même le Jésus du baryton bas allemand Matthias Winckhler paraissant très sentencieux, y compris dans ses moments les plus humains, comme lorsqu’il reprochait à ses disciples s’être endormis au lieu de rester debout avec lui pendant une heure lui et lorsqu’il demande à son Père de lui éloigner la coupe de mort, avant de se rétracter. 

Il fallut attendre la seconde partie du concert, partie durant laquelle Jésus est jugé et que ses prophéties se réalisent, pour qu’une plus grande implication de l’orchestre donne une meilleure vie à l’œuvre et les chanteurs s’enchâssent mieux, le destin de Jesus finissant et ceux ses disciples commençants, dans la trame orchestrale. Le baryton allemand Martin Schicketanz faisant Saint Pierre, très éloigné à la première partie, en devient plus clair. On regrette cependant que le Erbarme dich chanté par le contre-ténor allemand Tobias Knaus sonne si menu voir aigrelet dans les aigus.

Concours de cantates pour le prestigieux Thomaskantorat de Leipzig en 1723 

par

598 X

Leipzig 1723. Johann Sebastian Bach (1685-1750) : Jesu nahm zu sich die Zwölfe BWV 22 ; Du wahrer Gottund Davids Sohn BWV 23. Christoph Graupner (1683-1760) : Lobet den Herrn alle Heiden GWV 113/23b ; Aus der Tiefen rufen wir GWV 1113/23a. Georg Philipp Telemann (1681-1767) : Ich muss auf den Bergen weinen und heulen TWV 1:851. Ælbgut. Isabel Schicketanz, soprano. Stefan Kunath, alto. Florian Sievers, ténor. Martin Schicketanz, basse. Yves Ytier, violon & Konzertmeister. Capella Jenensis. Livret en anglais, allemand (paroles des cantates en allemand sans traduction). Juillet 2022. TT 76’54. Accentus Music ACC30598