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Lucia di Lammermoor à l'Opéra de Nice

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L'Opéra de Nice continue sa saison avec un autre sommet du belcanto Lucia di Lammermoor de Gaetano Donizetti. 

Après La Sonnambula de Bellini, avec la révélation de l'extraordinaire Sara Blanch,  nous découvrons une Lucia exceptionnelle incarnée par la soprano américaine Kathryn Lewek. Elle se montre époustouflante dans la maîtrise de la ligne de chant autant que dans l'art des vocalises. Sa palette de nuances et ses pianissimi sont produits avec des tons magnifiques. Chaque mot est articulé au maximum. Elle a une technique, une puissance et une subtilité sans faille qu’elle combine avec un jeu scénique bouleversant.

Dans le fameux air de la folie, il y a encore plus de lumières et d'ombres fantomatiques et hallucinatoires dans sa voix. Une pure extase qui s'envole dans un tourbillon vocal. Elle chante comme le faisaient les sopranos d'autrefois. Le reste de la distribution est du plus haut niveau. Le saisissant jeune ténor calabrais Oreste Cosimo campe le rôle de l'amant Edgardo en donnant une leçon de musicalité et de perfection technique. 

 Il a une superbe voix, impeccablement dosée et raffinée, tour à tour virile et tendre. Il est également un excellent acteur, très à l'aise sur scène. Le baryton bulgare Vladimir Stoyanov remplace au pied levé Mario Cassi souffrant. Il a acquis une reconnaissance internationale et se produit sur les principales scènes d'opéra du monde. Il a déjà interprété le rôle d'Enrico au Met à N.Y. et à Berlin et son interprétation est des plus satisfaisantes. Philippe Kahn avec sa voix chaude de basse et son physique imposant est un Raimondo prodigieux.

En pleine pomme !  Guillaume Tell à Orange

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Tout le monde connaît la légende du héros suisse Guillaume Tell condamné par le terrible Gessler à tirer un carreau d’arbalète en plein centre d’une pomme posée sur la tête de son fils unique. Ça passe ou ça casse ! C’était à peu près la même chose pour les Chorégies d’Orange avant cette unique représentation de l’opéra marathon de Rossini. Pas le droit à l’erreur… 

Programmation courageuse, défi scénique, technique, vocal et financier, ce Guillaume Tell est une œuvre hors-norme à tous les niveaux. Il n’en fallait pas moins pour marquer les 150 ans des Chorégies qui aiment décidément les odyssées musicales avec bientôt la 8e de Mahler. 

Choix audacieux que nous saluons d’entrée et nous espérons qu’il en appellera d’autres à l’image du Méphistophélès de Boito l’an passé.