Yibai Chen et le BNO à Bozar

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Ce samedi 21 octobre, c’est un beau programme que nous a proposé le Belgian National Orchestra, placé sous la baguette de Hugh Wolff. En première partie, nous avons pu entendre le Divertimento for string orchestra de Grażyna Bacewicz ainsi que le Concerto pour violoncelle et orchestre n°1, op.107 de Dmitri Chostakovitch. En deuxième partie, les musiciens du BNO ont interprété la Symphonie n°3, op.55, « Eroica » de Ludwig van Beethoven.

Composé en 1965 par l’artiste polonaise Grażyna Bacewicz, le Divertimento for string orchestra fut une belle entrée en matière pour les cordes du BNO. Divisée en trois parties, cette pièce fut surtout l’occasion d’observer la direction chirurgicale du chef américain. Claire et précise, sa battue ne laisse place à aucune ambiguïté, ce qui rend le rapide dialogue entre les pupitres (leitmotiv de cette œuvre) très lisible.

Après cette mise en bouche, nous avons eu la chance d’entendre le lauréat du Concours Reine Elizabeth 2022, Yibai Chen, dans le Concerto pour violoncelle et orchestre n°1, op.107 de Chostakovitch. Avec une aisance et une virtuosité impressionnantes, le soliste du jour a survolé l’œuvre d’un bout à l’autre, bien soutenu par l’orchestre. Pour citer les moments les plus poignants, il y a eu le passage entre le corniste (particulièrement inspiré tout au long du concert) et le soliste lors de l’arrivée du 1er thème du 2e mouvement, la coda de ce mouvement avec l’entrée du célesta, la cadence du 3e mouvement ainsi que le final du 4e mouvement. Attentif au moindre geste du chef Hugh Wolff, les musiciens du BNO ont livré une prestation sans faute, si ce n’est un malheureux décalage de son et de style entre les timbales et le reste de l’orchestre.

Composée entre 1803 et 1804, la Symphonie « Eroica » de Beethoven a résonné avec brio dans la salle Henry Le Bœuf. Le premier mouvement, puissant et très contrasté, fut l’occasion d’apprécier la qualité de jeu des trois cornistes, qui se distingueront encore dans le trio magnifique du troisième mouvement. Il faut souligner le traitement des différents thèmes par le chef américain, qui a permis une lisibilité absolue de cette première partie. Le deuxième mouvement fut lui aussi très bien interprété. Tragique, plaintif mais porteur d’une note d’espoir, il faut malheureusement déplorer une fin un peu bâclée par les musiciens. Les troisième et le quatrième mouvements, plus légers et dansants, furent une très belle conclusion à ce concert. Engagés, attentifs et précis, les musiciens ont clôturé en beauté cette soirée d’une grande qualité.

Bruxelles, Bozar, le 21 octobre 2023

Alex Quitin, Reporter de l’IMEP.

Crédits photographiques : DR

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