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Yibai Chen et le BNO à Bozar

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Ce samedi 21 octobre, c’est un beau programme que nous a proposé le Belgian National Orchestra, placé sous la baguette de Hugh Wolff. En première partie, nous avons pu entendre le Divertimento for string orchestra de Grażyna Bacewicz ainsi que le Concerto pour violoncelle et orchestre n°1, op.107 de Dmitri Chostakovitch. En deuxième partie, les musiciens du BNO ont interprété la Symphonie n°3, op.55, « Eroica » de Ludwig van Beethoven.

Composé en 1965 par l’artiste polonaise Grażyna Bacewicz, le Divertimento for string orchestra fut une belle entrée en matière pour les cordes du BNO. Divisée en trois parties, cette pièce fut surtout l’occasion d’observer la direction chirurgicale du chef américain. Claire et précise, sa battue ne laisse place à aucune ambiguïté, ce qui rend le rapide dialogue entre les pupitres (leitmotiv de cette œuvre) très lisible.

Après cette mise en bouche, nous avons eu la chance d’entendre le lauréat du Concours Reine Elizabeth 2022, Yibai Chen, dans le Concerto pour violoncelle et orchestre n°1, op.107 de Chostakovitch. Avec une aisance et une virtuosité impressionnantes, le soliste du jour a survolé l’œuvre d’un bout à l’autre, bien soutenu par l’orchestre. Pour citer les moments les plus poignants, il y a eu le passage entre le corniste (particulièrement inspiré tout au long du concert) et le soliste lors de l’arrivée du 1er thème du 2e mouvement, la coda de ce mouvement avec l’entrée du célesta, la cadence du 3e mouvement ainsi que le final du 4e mouvement. Attentif au moindre geste du chef Hugh Wolff, les musiciens du BNO ont livré une prestation sans faute, si ce n’est un malheureux décalage de son et de style entre les timbales et le reste de l’orchestre.

Chostakovitch mis à l’honneur à Bozar par le Belgian National Orchestra

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Ce concert a lieu dans le cadre du Festival Chostakovitch organisé à Bozar du 25 au 27 février. C’est donc tout naturellement que les deux œuvres interprétées ce soir sont du compositeur russe. Le Belgian National Orchestra, sous la direction de Hugh Wolff, commence avec le Concerto pour piano, trompette et cordes. Le soliste du soir est l’excellent Lucas Debargue, rapidement devenu une star du piano depuis son 4e Prix du Concours Tchaïkovski en 2015. Il sera accompagné des cordes du BNO et du chef de pupitre des trompettistes Léo Wouters. Ensuite, ils interprètent la Symphonie n°13 « Babi Yar » avec l’ensemble vocal Octopus et Mikhail Petrenko.

Avant le concert, un mot concernant la situation en Ukraine : il est souligné que des musiciens d’origine russe et ukrainienne font partie de l’orchestre et jouent ensemble. Une minute de silence est observée pour rendre hommage aux victimes de ce conflit.

Le Concerto, en quatre mouvements, est une pièce humoristique qui reflète une période héroïque, animée et pleine de joie de vivre. Dans le premier mouvement, le pianiste joue de manière puissante et presque hypnotisante, et il fait résonner le piano dans salle Henry Le Boeuf. Il est accompagné par des pizzicati précis, avec un chef qui mène son orchestre à la baguette et un trompettiste qui vient ponctuer certaines phrases du piano. Le deuxième mouvement est une valse lente. Le début est assez neutre jusqu’à l’arrivée du pianiste. Un moment calme et apaisant se profile avec l’intervention du trompettiste en sourdine mais avec plusieurs fausses notes. Le troisième mouvement est un intermezzo assez court, sans trompette, qui commence avec le pianiste, rejoint par les cordes avant d'enchaîner avec le dernier mouvement, un Allegro con brio où nous pouvons apprécier une belle connexion entre le soliste, le chef et l’orchestre. La cadence est jouée dans un style assez  guilleret. Nous avons droit à un véritable récital du pianiste, accompagné par un orchestre très précis grâce à son chef et un trompettiste solennel malgré sa prestation en demi-teinte. Le Concerto est dûment applaudi par le public et le pianiste français nous gratifie d’un bis de toute beauté : le mouvement lent, à l’allure de mazurka, d’une sonatine du compositeur polonais Milosz Magin.

La sélection du mois d'Octobre de Crescendo Magazine

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On commence ce parcours avec le concert du festival Voce & Organo dont le concert du 1er octobre propose une affiche de prestige avec Bernard Foccroulle (orgue) et Reinoud van Mechelen (ténor) avec une affiche plantureuse : Frescobaldi, Monteverdi, Froberger, Sances, Schütz, Weckmann, Buxtehude, Bach. Ce concert, en co-organisation avec le festival Voix en ville animé par Clara Inglese dont vous avez pu lire des articles sur Crescendo Magazine, se déploie avec brio en ce début octobre. 

A Bruxelles, La Monnaie fait l'évènement avec deux belles affiches, les Concertos Brandebourgeois de Bach chorégraphiés par Anne Teresa De Keersmaeker (du 1/10 au 06/10), mais surtout les représentations en concert de l’opéra De Kinderen der Zee de Lodewijk Mortelmans sous la direction d’Alain Altinoglu (17/10 au 20/10). 

A Namur, le Namur Concert Hall accueillera le Belgian National Orchestra pour un concert avec le Chant de la Terre de Gustav Mahler. Le directeur musical sortant Hugh Wolff accompagnera deux grands chanteurs : la mezzo soprano Michelle DeYoung, et le ténor Ben Gulley (23/10). Ce concert du BNO est également proposé à Bozar (22 et 24 octobre).  

A Tourcoing, l’Atelier lyrique propose un concert Vivaldi / Bach avec l’Orchestre Les Ambassadeurs - La Grande Écurie sous la direction d’Alexis Kossenko avec Alex Potter en soliste (église du Sacré Coeur de Marcq-en- Baroeul le 8 octobre) et on ne manquera pas une version de concert de l'Orpheus de Telemann avec les Belges de B’ROCK Orchestra & Vocal Consort (28/10) sous la direction de René Jacobs. 

Renaud Capuçon impérial à BOZAR dans "Aufgang" de Dusapin 

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En ce jour de la Saint Valentin, les sons et les parfums -dont certains avaient abusé pour la circonstance- tournèrent dans l’air du soir. Les amoureux d’Euterpe s’étaient une nouvelle fois rassemblés, seuls ou en bonne compagnie, dans la Salle Henry le Bœuf de BOZAR à Bruxelles. Ils n’allaient pas le regretter : les sanglots longs d’un violon de printemps ravirent leur cœur d’une langueur polychrome.  

Sous-tendue par les thèmes de la lumière et du printemps, l’affiche pouvait pourtant laisser perplexe: n’était-ce ce fil conducteur somme toute assez diffus, on chercherait longtemps ce qui unit Appalachian Spring d’Aaron Copland, Aufgang de Pascal Dusapin et la Symphonie n°1 de Robert Schumann, dite « Le Printemps ». Une suite aux accents populaires d’un auteur américain du siècle dernier, un concerto atonal d’un auteur français contemporain, une symphonie gorgée de viennoiseries d’un compositeur allemand du XIXe siècle. La programmation ne s’avéra pas moins étrange au concert dont le climax fut atteint avec Aufgang avant la pause, et la seconde partie, qui nous fit faire un bond en arrière de près de deux siècles, parut dès lors pratiquement superflue. Sans doute l’excentricité de ce programme s’explique-t-elle par le fait qu’Appalachian Spring et la première symphonie de Schumann étaient à nouveau au menu deux jours plus tard, avec les mêmes interprètes, encadrant cette fois le Poème, op. 25 de Chausson et Tzigane de Ravel. 

L’Orchestre National commence bien la saison

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Pour son concert d’ouverture de la saison 2019-2020 au Palais des Beaux-Arts, le Belgian National Orchestra -après que l’intendant Hans Waege eut dans une brève allocation trilingue eut mis en avant les objectifs et les ambitions de la formation pour cette nouvelle saison, la troisième de son directeur musical Hugh Wolff- et son chef titulaire se produisirent  dans un programme intelligemment concocté et donnant aux musiciens de la formation bruxelloise de nombreuses occasions de se mettre en évidence.

Le choix de Go, Solo n° 1 pour orchestre de Pascal Dusapin -compositeur que Bozar et la Monnaie mettront particulièrement en évidence cette saison- en guise de pièce d’ouverture s’avéra particulièrement réussi. Cette oeuvre, espèce de mini-concerto pour orchestre, fait entendre une musique dense, sans concessions, et exige de tous les musiciens une virtuosité tant individuelle que collective. On pointera l’engagement de chaque pupitre (on pense aux belles interventions des cuivres ou à l’incantation du violon solo) et la qualité de son -pleine et nourrie- obtenue par le chef.

L’Orchestre National de Belgique brille au Klarafestival

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Oeuvre trop rare au concert comme au disque, la Faust-Symphonie de Liszt n’en est que plus à sa place au programme d’un festival qui se veut ambitieux. Et il faut dire que la version qu’en donnèrent dans le cadre du Klarafestival Hugh Wolff et le Belgian National Orchestra (on nous excusera de grimacer en utilisant cette appellation réputée plus porteuse) fut remarquable en tous points. Menés avec enthousiasme et lucidité par leur directeur musical -dont ceux qui l’entendirent il y a plusieurs années à la tête du même ensemble dans une mémorable Troisième de Mahler savent que les grandes fresques orchestrales ne lui font pas peur- les musiciens du National se montrèrent parfaitement à la hauteur des redoutables exigences de cette monumentale oeuvre qui exige de ses interprètes non seulement de l’endurance sur les près de 80 minutes de sa durée, mais aussi un véritable souffle épique dans ce chef-d’oeuvre dont les trois mouvements sont autant de portraits des protagonistes du Faust de Goethe.

Benoît Mernier : explorations musicales

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Benoît MERNIER (°1964) : Dickinson Songs ; Concerto pour orgue
La Choraline, dir. Benoît Giaux ; Orchestre symphonique de la Monnaie, dir. Alain Altinoglu ; Olivier Latry, orgue ; Orchestre National de Belgique, dir. Hugh Wolff
2018 DDD 51’08 Livret français, néerlandais, anglais  CD Cyprès CYP 4649