Anniversaire Beethoven chez Henle Verlag

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Anniversaire de la naissance de Beethoven (250 ans) oblige, Henle Verlag publie un florilège de Sonates pour piano du compositeur de Fidelio. Et comme toujours chez Henle, le travail sur les sources est minutieux et appréciable. Norbert Hertsch et Murray Perahia signent la direction de ces travaux en proposant ici un regard précis sur l’aspect musicologique mais aussi sur les doigtés proposés par le pianiste. 

Ludwig van Beethoven (1770-1827) : Fünf leichte Klaviersonaten, Opus 2 n°1, Opus 14 et Opus 49 – Urtext Henle Verlag – ISMN 979-0-2018-1391-2

Le premier volume regroupe cinq sonates communément appelées « faciles » bien que la difficulté de ces pièces ne soit pas à la portée de tous. Classées dans un ordre de difficulté croissant, ces sonates permettent au pianiste de jeter un premier regard sur l’étendue de ce répertoire dont l’évolution jusqu’à la dernière sonate sera sans limites. L’opus 49 date de 1805 même si composé antérieurement. Numérotées 19 et 20, elles sont en réalité les sonates n°5 et 6 dans l’ordre chronologique. Deux mouvements composent chacune des deux sonates de l’opus 49 dont un Menuet très caractéristique et prisé de nombres de compositeurs et/ou arrangeurs, dont Beethoven lui-même. L’opus 14 date de 1799 malgré des dates d’écriture encore floues aujourd’hui. Beethoven élargit la forme en dessinant pour chaque esquisse trois mouvements. Enfin, la première de toutes les sonates parut en 1796 à Vienne. Trois sonates composent ce second opus dédié à Joseph Haydn dont on rappellera le lien de professeur/élève qui se prêta à de nombreuses rumeurs erronées. L’opus 49 bénéficie également d’un tirage seul chez le même éditeur (IMSN 979-0-2018-1327-1)

Ludwig van Beethoven (1770-1827) : Klaviersonate n°8 c-moll Opus 13, Grande Sonate Pathétique – Urtext Henle Verlag – ISMN 979-0-2018-1348-6

Volume séparé pour la Sonate Pathétique qui se voit ici analysée sous toutes ses coutures. Peu d’éléments historiques sur la genèse subsistent aujourd’hui. Les rares informations existantes renvoient l’écriture de l’œuvre à l’année 1798. Parue à l’automne 1799 aux éditions Hoffmeister à Vienne, la Sonate opus 13 est l’une des deux seules sonates pour piano de Beethoven à porter un nom donné par ce dernier (Pathétique et Les Adieux). A l’image de certaines symphonies de Haydn, les titres « La Pastorale », « Clair de lune »… n’ont été attribués que bien plus tard, selon le caractère que véhiculait chacune de ces œuvres. 

Ludwig van Beethoven (1770-1827) : Fünf berühmte Klaviersonaten, Pathétique, Trauermarsch, Mondschein, Pastorale und Sturm– Urtext Henle Verlag – ISMN 979-0-2018-1392-9

Et justement, Henle Verlag réunit dans un troisième cahier les cinq grandes sonates aux titres caractéristiques. La Grande sonate Pathétique, la Sonate Marche funèbre, la Sonate Clair de lune, la Sonate Pastorale et la Sonate Tempête. En plus d’une analyse approfondie et d’un regard lucide sur la manière d’interpréter les sources, il est réjouissant de lire les notes préliminaires et personnelles de Murray Perahia. Son analyse des couleurs, des dynamiques, de l’harmonie et de bien d’autres éléments, est un élément précieux pour cette nouvelle édition. A l’image des commentaires du pianiste Alfred Cortot, ces remarques préliminaires permettent de se créer une conception très large de l’interprétation idéale selon Murray Perahia qui peut ensuite guider le lecteur dans sa propre interprétation. Les quelques esquisses de la main de Beethoven présentées ici sont tout aussi inspirantes pour le pianiste. 

Ludwig van Beethoven (1770-1827) : Diabelli-Variationen, Opus 120 – Urtext Henle Verlag – ISMN 979-0-2018-1276-2

Cette fois sous la direction de Félix Loy et Ian Fountain, on se plait à lire le contexte d’écriture de cette œuvre redoutable. Le concept de la variation a toujours été très en vogue, notamment chez Mozart mais aussi chez Beethoven qui consacre au genre une grande partie de sa vie. Les Variations Diabelli datent de 1823, soit quatre ans avant la disparition du compositeur. C’est en 1818 qu’Anton Diabelli (compositeur, arrangeur et professeur) crée une maison d’édition avec Pietro Cappi. Essentiellement tourné vers la danse et les variations, Diabelli envoie un thème de valse de sa plume à de nombreux compositeurs autrichiens avec le souhait de réunir dans un recueil diverses variations sur ce thème. Beethoven finit par en faire une œuvre à part entière. L’œuvre fut éditée, le recueil comprenant notamment une esquisse de Czerny également, et ce avec pas moins de 50 variations !

Ayrton Desimpelaere

 

 

 

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