Du Pergolèse transcrit par Bach et du Vivaldi d'origine !

par

0126_JOKERJohan Sebastian BACH
(1685-1750)
Psalm 51 : Tilge, Höchster, meine Sünden, BWV 1083 (d'après le Stabat Mater de Giovanni Battista Pergolesi) pour soprano, alto, cordes et continuo
Antonio VIVALDI (1678-1741)
Nisi Dominus, RV 6708 pour alto, cordes et continuo
Le banquet céleste, Céline Scheen, soprano, Damien Guillon, contreténor et direction
2016-DDD-56'17''-Texte de présentation en anglais, français et allemand - 1 CD GLOSSA GCD 923701

Le Schmieder, le Bach-Werke-Verzeichnis (BWV) est le catalogue de la production de Jean-Sébastien Bach classée par genre (cantates, motets, messes, passions, chorals, lieders, œuvres pour orgue, pour clavier, pour luth, musique de chambre, concertos instrumentaux, ouvertures, canons). Son édition originale se terminait par les "inclassables" offrande musicale BWV 1079 et art de la fugue BWV 1080. Mais la recherche musicologique ne s'arrête pas et les dernières révisions ont ajouté 48 nouvelles œuvres au catalogue qui se conclut aujourd'hui par le BWV 1128, une fantaisie pour orgue découverte en mars 2008 à Halle.
C'est dans ces ajouts que nous trouvons ce BWV 1083 avec un air de déjà connu puisqu'il s'agit d'une parodie au sens réel du terme (Couplet, strophe composés pour être chantés sur un air connu dixit Le petit Robert) du célèbre Stabat Mater écrit en 1736 par Pergolèse. Quatre années plus tard, en 1740, Bach l'a, en effet, adapté en allemand au texte du psaume 51. L'accompagnement orchestral est enrichi par Bach ; si chez Pergolèse, l'alto est à l'unisson avec le continuo, Bach lui donne sa propre ligne mélodique arrivant ainsi aux quatre parties harmoniques caractéristiques de son style. Il modifie aussi de nombreux détails de la ligne vocale et permute l'ordre de certaines sections ; ainsi, l'interversion de l' Inflammatus et accensus et du Quando corpus morietur permet de terminer ce motet dans une atmosphère d'espérance alors que Pergolèse conclut par la contemplation de la mort.
Le Nisi Dominus est une des œuvres chorales magnifiques de Vivaldi qui met ici en musique le chemin de montée vers un Dieu qui sublime toutes nos actions. Dans ce psaume 127 (126 dans la bible latine, la Vulgate), une de ses premières œuvres chorales dont la date précise n'est pas connue, Vivaldi a une approche très concertante, les voix tenant le rôle d'instruments solistes.
Pour ce psaume, on ne peut évidemment pas oublier la version de Marie-Nicole Lemieux et de Philippe Jaroussky ; mais Céline Scheen et Damien Guillon dont on admire l'agilité et la pureté vocales n'ont pas à pâlir de la comparaison.
Un couplage fascinant, des voix humaines et instrumentales mises en valeur par l'acoustique de l'Abbaye aux Dames de Saintes ; en bref, un enregistrement à ne pas manquer !
Jean-Marie André

Son 10 – Livret 10 –  Répertoire 9 – Interprétation 10

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