Vox Luminis à Montréal

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L’Ensemble vocal belge Vox Luminis donnait lundi soir son premier concert au Canada, à l'invitation du Festival Bach de Montréal.
Le moins que l'on puisse dire, c'est qu'ils ont (encore !)convaincu. Ainsi, dans le quotidien Le Devoir, on peut lire sous la plume de Christophe Huss qu'il faut remonter à la venue de Frieder Bernius à Lanaudière, en 2004, et du Huelgas Ensemble de Paul van Nevel à Montréal, en 2009, pour atteindre pareille ascèse chorale menant à une sorte de lévitation musicale.
Celui-ci détaille encore :
Le programme reflétait le coeur du répertoire de Vox Luminis, soit le XVIIe siècle avec le chef-d’oeuvre de Schütz, Musikalische Exequien suivi de motets des aïeux de Jean-Sébastien Bach : Johann Michael, Johann Christoph, Johann Ludwig. Le premier plaisir était donc intellectuel, par la consistance et la cohérence du menu.
Le second fut vocal. L’ensemble de douze chanteurs, un organiste et un violiste, mené par la basse Lionel Meunier, est parfaitement équilibré. Chaque voix est un soliste potentiel et l’alchimie des timbres est parfaite : des sopranos aux timbres affirmés mais pas blancs ; des altos masculins très doux ; une vraie basse profonde dans le choeur II, complétant Meunier.

On en arrive ensuite à l’incarnation des textes : intense, parfaite et jamais surjouée. Meunier est clairement le moteur qui dicte le dosage de cette éloquence. Mais la particularité de Vox Luminis est la maîtrise de la spatialisation sonore. Et, là, le fabuleux Canticum B. Simeonis, qui clôt le Musikalische Exequien de Schütz, comme toutes les oeuvres de Johann Michael Bach (1648-1694), découverte majeure de la soirée, nous montrent les musiciens belges à leur meilleur, puisque ces compositions sont écrites en deux strates vocales superposées. Les solutions acoustiques trouvées par Vox Luminis ont, en tout endroit, été aussi parfaites qu’envoûtantes.
Ce concert cérémonial ne serait pas aussi efficace sans les improvisations de l’organiste Anthony Romaniuk faisant le liant harmonique entre les pièces et permettant aux chanteurs de prendre position pour le motet suivant.

 

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