Réouverture de l’Opéra Comique avec sa Maîtrise populaire

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Le moment était très attendu. Le 24 juin dernier, l’Opéra Comique a rouvert ses portes avec un concert de la Maîtrise populaire de l’Opéra Comique, devenant l’une des premières maisons d’Opéra en France à reprendre des activités, même partiellement.
Le concert devait s’adapter aux circonstances sanitaires. Sur la scène, ce ne sont pas les cent enfants de la Maîtrise qui y sont installés, mais une quarantaine de spectateurs sur invitation, placés à un mètre de distance selon les règles appliquées. Les chanteurs, quant à eux, sont répartis dans toute la salle Favart, du parterre jusqu’au troisième balcon, eux aussi espacés.

La mise en place des dispositifs du tournage (le concert a été filmé et visible sur le site de l’Opéra Comique et sur Culturebox.fr) a causé quelques minutes de retard au cours desquelles on a annoncé la reconduction, votée le matin même au conseil d’administration du Théâtre, d’Olivier Mantei pour trois ans supplémentaires à la direction de l’établissement. Une nouvelle accueillie dans l’approbation générale.

Le concert d’environ 45 minutes est composé de deux parties, sans pause. D’abord, les maîtrisiens chantent a capella cinq chansons de styles variés. C’est d’ailleurs le fil de la représentation, on peut y entendre des pièces de tendances et époques musicales très différentes, tantôt en chœur, tantôt en solo/soli, tantôt en quatuor ou quintette avec chœur.
La première partie commence donc par On suuri sun tantas autius, une musique finlandaise belle et quelque peu mystérieuse. Puis, Goodnight my angel de Billy Joel (arrangement de Philip Lawson), Il est bel et bon de Passereau par quatre chanteurs aînés, Plaisir d’amour de Martini (arrangement de Serge Ribarsidière) et enfin, Only you de The Platters, avec des mouvements balancés de corps.
Après cette première partie centrée sur cdes variétés, la deuxième partie avec piano est essentiellement classique. Après Who is Sylvia (Lied de Schubert arrangé par Goff Richards), The Rose (de Christina Rossetti dans un arrangement d’Ola Gjeilo) et Hallelujah de Leonard Cohen, on entend If Love’s a Sweet Passion de Purcell où trois choristes montrent dans la salle leurs talents de danseurs contemporains.
Une suite d’extraits d’opéras occupe le dernier tiers du concert. Le chœur résonne particulièrement bien dans le « Terzetto de l’Orage » d’Offenbach (Geneviève de Brabant), alors que dans « Galop hop hop » (Gretel et Hansel de Henri-Alexis Baatsch et Sergio Menozzi d’après Humperdinck), on tape le sol des pieds pour imiter le galop. Pour terminer, trois « numéros » de Carmen de Bizet : « La garde montante » avec des mouvements de bras et de mains, « Habanera » en solo de mezzo-soprano (et langue des signes) rejointe par le chœur en langue de signes également, et « la quadrille » pour la conclusion générale.
Dirigés par Sarah Koné et Clara Brenier, les choristes étaient visiblement très heureux de chanter à nouveau et de se revoir. On apprend après le concert qu’ils ne se sont retrouvés que le matin même pour répéter, après plus de trois mois d’absence. Un concert monté donc en très peu de temps, et si la voix n’était peut-être pas au mieux, la joie était bien là. Nous aussi, nous étions si heureux de sentir vibrer les murs de ce théâtre si beau et si mythique… Et c’est là, l’essentiel.
Le 11 juin, l’Opéra Comique a annoncé par communiqué la création, avec la Fondation de France et grâce au legs de Madame Malvina Menda, de bourses pour de jeunes chanteurs lyriques : chaque année à partir de 2020, et durant une quinzaine d’années, cinq bourses « Malvina et Denise Menda » d’une valeur de 9500 euros seront remises à de jeunes chanteurs solistes en devenir. Parmi eux, une à deux bourses seront attribuées à des élèves du troisième cycle de la Maîtrise Populaire de l’Opéra Comique. Les dossiers de candidatures sont à envoyer avant le 6 septembre 2020 à minuit. Informations sur le site de l’Opéra Comique.

Crédits photos : Stefan Brion

Victoria Okada

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