Après La musique éveille le temps paru chez le même éditeur, Daniel Barenboim prend à nouveau la plume en trois volets. Dans le premier intitulé "Circonstances", il reprend, non sans redites, le propos sur l'éthique et l'esthétique, avec, en toile de fond, le "West-Eastern Divan", le "Divan occidental-oriental", orchestre composé de jeunes musiciens originaires d'Israël et des différents pays environants qui fête cette année ses dix ans. Sa réflexion, d'ordre philosophique, se retrouvera aussi dans les discours qu'il prononça lors de la remise du prix Willy Brandt et celui de la ville de Salzbourg. Le second volet intitulé "Conversations" reprend une interview qu'il a réalisée avec le musicologue et critique musical italien, Enrico Girardi lors de la projection de larges extraits de la vidéo sur l'histoire de l'orchestre arabo-israélien et le concert qu'il donna à Ramallah le 21 août 2005 ; cette conversation ayant lieu dans le grand auditorium de l'Université catholique de Milan, les étudiants eurent l'occasion de poser leurs propres questions. C'était aussi l'occasion pour Barenboim de livrer ses points de vue sur Carmen, Don Giovanni et La Walkyrie, la puissance et le pouvoir de la musique étant à même de dépasser le statut temporel de son auteur. Le troisième volet, un hommage à Dietrich Fischer-Dieskau et à Giuseppe Verdi sert d'épilogue à l'ouvrage. Ceux qui ont lu le premier ouvrage trouveront surtout leur plaisir dans les passages où l'auteur exprime des détails significatifs de partitions ou encore des moments importants de sa vie.
Bernadette Beyne
2014, Editions Fayard, 173 pages, 15 €