Ça fait du bien : The Pajama Game  

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Un musical en ces temps aléatoires et anxiogènes, « ça fait du bien », s’exclamait une spectatrice représentative de tous les autres à la fin de la représentation d’un Pajama Game prestement enlevé.

Quelque part dans une Amérique profonde, une usine de pyjamas. Une usine en crise : comment continuer à fabriquer des pyjamas-une-pièce-indémodables quand la mode justement a changé et que les jeunes ont opté pour d’autres tenues nocturnes. D’autant plus que le personnel a des revendications salariales : il réclame une augmentation de 7 ½ cents que lui refuse une direction intraitable. Tel est le contexte. Mais on l’aura compris, The Pajama Game n’est pas une œuvre engagée militante.

Dans cette usine en difficulté arrive un nouveau directeur exécutif, le jeune et beau Sid Sorokin. Immédiatement confronté à la « représentante du comité social et économique », la jeune et belle Babe Williams. Ils sont donc catégoriellement adversaires. Mais que croyez-vous donc qu’il arrive ? Ils vont s’aimer bien sûr, et la contradiction entre les intérêts sectoriels et les aspirations personnelles va compliquer les choses, jusqu’au « Happy End » inévitable. Et cela de façon drolatique. 

Un musical ? L’intrigue sentimentalo-sociale se décline en un patchwork de dialogues, chansons, pas de danse, immergés dans une atmosphère musicale multipliant les atmosphères.

The Pajama Game est une comédie musicale réjouissante de George Abbott, Richard Adler et Jerry Ross, inspirée du roman « 7 ½ cents » de Richard Bissell. Un immense succès à New-York lors de sa création en 1954. Jean Lacornerie, Raphaël Cottin et Gérard Lecointe en ont réalisé l’adaptation scénique, chorégraphique et musicale.

Ce qui est remarquable dans cette proposition, c’est qu’elle a été confiée à des « interprètes à tout faire » : c’est un réel plaisir de les voir se faire tour à tour chanteurs, musiciens et danseurs. De plus, comme il y a un parti-pris d’adopter un espiègle et délicieux second degré par rapport au genre, tout est souligné, surligné. Les interprètes surjouent avec bonheur. Les personnages sont hauts en couleur, dans leurs réalités humaines tout autant que dans leurs apparences scéniques : c’est flashy, c’est vintage, c’est rigolo.

On comprend que les spectateurs, qui ont également un petit rôle à jouer, manifestent leur bonheur à la fin de la représentation. Oui, elle avait raison, la dame : « Ça fait du bien ».

Lyon, Théâtre Renaissance Oullins/Opéra de Lyon, le 17 décembre 2021

Stéphane Gilbert

Crédits photographiques :  Michel Cavalca

 

 

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