CMIREB : Michael Jarell, l'élu du concerto imposé en finales

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Avant que la Finale ne commence officiellement, le compositeur suisse Michael Jarell présentait, au cours d’une conférence de presse, le concerto qui lui a été commandé comme œuvre imposée : … aussi peu que les nuages… Pour la première fois depuis 25 ans, le Concours Reine Elisabeth a choisi de confier la commande du concerto imposé à un compositeur déjà reconnu au lieu du lauréat du concours de composition précédent. L’exercice d’écrire un concerto pour violon, en effet, est particulièrement périlleux pour un compositeur et la plupart d’entre eux ne s’y sont pas risqués avant un âge avancé, craignant de produire une partition injouable. Michael Jarell n’en est pas à son premier essai en la matière, puisque c’est à l’occasion de la création de son premier concerto pour violon qu’il fit la connaissance d’Ilya Gringolts pour qui… aussi peu que les nuages… fut composée. L’idée de nuage s’est imposée au compositeur : un forme mouvante qui passe avant de disparaître. Pas de traces en revanche d’un caractère brumeux : la pièce entière est dense et fourmillante ! Le soliste commence en même temps que l’orchestre, avec des guirlandes de triples croches qui se poursuivront presque sans interruption pendant les dix minutes de musique. L’orchestration éclatée rappelle Dutilleux pour la finesse des timbres ainsi que pour le rapport soliste-orchestre basé sur une fusion plutôt que sur un jeu d’oppositions. De l’aveu du compositeur lui-même, le matériau orchestral est tiré de la partie du soliste dont il constitue une sorte de prolongement. Remplie de trilles et de notes répétées pour les cordes, la partition use également de la percussion avec ingéniosité. Il se dit qu’en découvrant la partition qu’ils s’apprêtaient à travailler jour et nuit pendant une semaine, les douze finalistes furent d’abord effrayés par une telle avalanche de notes : cependant, l’écriture est bien adaptée pour qu’ils en tirent finalement une musique évocatrice. Quentin Mourier Palais des Beaux-Arts, le 25 mai 2015  

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