Deuxième soirée Tchaïkovski au Luxembourg

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Quand on a la chance d’entendre un orchestre de grande qualité, une soirée n’est jamais suffisante. Cela, la Philharmonie du Luxembourg l’a très bien compris. Comme ce sera le cas pour le London Symphony Orchestra et Sir Simon Rattle dans quelques jours, l’Orchestre du Gewandhaus de Leipzig et Andris Nelsons nous ont proposé deux soirées d'exception avec deux programmes différents. Désireux de rendre hommage au génie de Piotr Ilitch Tchaïkovski, l’orchestre allemand lui a consacré l'entièreté des deux soirées. 

Vous pouvez retrouver le commentaire de Thimothée Grandjean sur le premier soir ici. En guise d’ouverture, nous avons pu entendre la ballade symphonique Le Voiévode. Composée en 1890, l'œuvre déçut le compositeur russe qui détruisit la partition. Heureusement, le matériel d’orchestre lui a survécu. Bien qu’incomparable aux plus grandes pages du maître, l'œuvre est très agréable et fut une belle entrée en matière pour l’orchestre allemand. Malgré quelques légers balbutiements dans l’harmonie, les musiciens ont tout de suite fait montre de leur immense talent. Du pianissimo le plus doux et léger au fortissimo le plus ample et majestueux, la palette des nuances explorées par Andris Nelsons et son orchestre semble infinie. Pour preuve, le diminuendo final tout bonnement exceptionnel réalisé par l’orchestre. Nous en venons à sentir le son plus qu'à l'entendre. Pour compléter cette première partie extraordinaire, l’orchestre allemand a interprété l’Ouverture Hamlet, fantaisie d’après Shakespeare composée en 1888. Quand résonne le dernier roulement de timbales, une pensée s’impose : l’orchestre n’est qu’un seul instrument manié avec brio par le chef letton. Les timbres se mélangent parfaitement, la balance est un équilibre parfait, la précision est à toute épreuve. 

En deuxième partie, nous avons eu le bonheur d’entendre la Symphonie No.6 “Pathétique”. Les musiciens ont livré une prestation époustouflante. Des sonneries écrasantes des cuivres dans le premier mouvement à la précision chirurgicale des pupitres de cordes dans le troisième, en passant par les contrastes poussés à l'extrême du deuxième mouvement, nous sommes arrivés au diminuendo final de la quatrième et dernière partie de l'œuvre. La dernière note des violoncelles résonne durant de longues secondes, le temps semble être suspendu tandis que le public retient son souffle, le moment est magique. Andris Nelsons baisse le bras, et la salle explose. Le public a réservé une longue et méritée standing ovation aux musiciens du Gewandhaus de Leipzig qui ont livré deux prestations de très haut vol. 

Philharmonie du Luxembourg, le 29 février 2024. 

Alex Quitin, Reporter de l’IMEP. 

Crédits photographiques : Sébastien Grébille

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