Haydn en fratrie avec Enrico Onofri

par

Joseph & Michael Haydn “Miracles Brothers”. Michael Haydn (1737-1806) : Symphonie n°39 en Ut majeur ; Der büßende Sünder (ouverture) ; Joseph Haydn (1732-1809) : Philemon und Baucis (Prélude), Symphonie n°96 “Miracle” en Ré majeur. Österreichisch-Ungarische Haydn Philharmonie, direction : Enrico Onofri. 2023. Livret en allemand, anglais et français. 50’39’’. MDG 901 2292-6. 

L’Österreichisch-Ungarische Haydn Philharmonie est un orchestre bien connu des admirateurs de l'œuvre de Haydn. Fondée en 1987 par l’excellent Ádám Fischer, la phalange s’est illustrée par l’intégrale des symphonies gravées pour le label Nimbus, somme qui reste un pilier de notre connaissance de ces partitions. L’orchestre s’est ensuite éloigné de son fondateur pour se rapprocher du violoncelliste Nicolas Altstaedt qui en fut le directeur artistique de 2017 à 2021 avant de passer le relais à Enrico Onofri depuis 2023. Le chef italien amorce donc une collaboration au disque pour le label MDG. 

Le thème de cet album est la mise en avant éditoriale des frères Michael et Joseph Haydn représentés chacun par une ouverture et une symphonie. La notice de présentation nous retrace le parcours de ces deux hommes, parcours à la fois proches mais différents avec au final une renommée de Joseph Haydn qui éclipse largement celle de son frère. Malgré un respect mutuel, les 2 frères ne se croisèrent plus beaucoup une fois rentrés dans la carrière et si Joseph, malgré son travail à Esthézary, voyagea à travers l’Europe, Michael fut plus casanier, s’éloignant assez peu de Salzbourg où il était en poste.  

De Michael Haydn, on découvre la belle Symphonie n°39, composée en 1788, qui séduit par la richesse de ses timbres et la finesse du dialogue des vents dans son “andante”. La Symphonie n°96 de Joseph Haydn (1791) est plus développée mais aussi plus connue. Dans ces deux partitions, Enrico Onofri souligne parfaitement la rythmique et sa direction est attentive aux nuances et aux dynamiques. Les tempi sont vifs mais jamais brutaux et précipités. L’oreille peut savourer  les timbres fruités des pupitres de l'orchestre. Deux ouvertures sont proposées en bonus :  Der büßende Sünder, un oratorio de Michael Haydn et l’opéra Philemon und Baucis de Joseph Haydn. L’interprétation de ces deux courtes partitions est au même niveau : savoureuse, contrastée, dynamique avec sens du théâtre.  

Pour son premier album au titre de chef de l’Österreichisch-Ungarische Haydn Philharmonie, Enrico Onofri réussit une quadrature du cercle stylistique tout en permettant de fignoler notre connaissance de l'œuvre du trop négligé Michael Haydn. La prise de son MDG est en prime un autre motif de satisfaction par son grand réalisme et sa justesse dans la restitution des timbres. 

Son : 10  Notice : 10  Répertoire : 9/10  Interprétation : 10

Pierre-Jean Tribot

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