Jerzy Maksymiuk fête ses 80 ans en musique !

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CD 1 : Claude Debussy (1862-1918) : Prélude à l’après-midi d’un faune – Sergei Prokofiev (1891-1953) : Symphonie en ré majeur, Op. 25 « Classique » - Tadeusz Baird (1928-1981) : Elegeai – Igor Stravinsky (1882-1971) : Suite de l’Oiseau de feu – Jerzy Maksymiuk (°1936) : Vers per archi

CD 2 : Adam Jarzebski (1590-1648) : Tamburetta – Grazyna Bacewicz (1909-1969) : Concerto pour orchestre à cordes – Johann Sebastian Bach (1685-1750) : Concerto Brandebourgeois n°3 en sol majeur, BWV 1048 – Gioacchino Rossini (1792-1868) Sonate pour cordes n°3 en do majeur – Wolfgang Amadeus Mozart (1756-1791) : Divertimento en ré majeur, KV 136 – Béla Bartok (1881-1945) : Divertimento pour orchestre à cordes, Sz. 113
2016-DDD-CD 1 : 57’25 CD 2 : 78’08-Textes de présentation en anglais et polonais-Warner Classics-0825646039357

C’est à l’occasion du 80ème anniversaire du chef polonais Jerzy Maksymiuk que Warner Classics édite un double disque au programme intéressant, interpellant, roboratif, tantôt apaisé, tantôt nerveux, et qui offre un large panorama de musiques symphoniques et de musiques pour orchestre à cordes. Si le premier cd est le fruit d’une collaboration récente avec le Sinfonia Varsovia, le second est entièrement dédié à des enregistrements des années 70, et ce à la tête du Polish Chamber Orchestra. On y retrouve ainsi Bach, Mozart, Rossini, Bartók mais aussi et surtout Bacewicz et Jarzebski dont la pièce, Tamburetta est devenue au fil des concerts de l’ensemble une carte de visite, pétillante de virtuosité. Composé en 1948, le Concerto pour orchestre à cordes de Bacewicz permettra à l’auditeur de découvrir une large palette de couleurs et de contrastes dans un langage néoclassique massif pour les mouvements rapides, et énigmatique pour le mouvement lent. Le premier disque est quant à lui consacré à quelques grandes pages du répertoire symphonique, de l’Oiseau de feu (version de 1919) de Stravinsky au Prélude à l’après-midi d’un faune de Debussy en passant par des pages moins connues de Tadeusz Baird dont on apprend que l’Elegeai a été commandée en 1973 par le Centre National des Arts du Canada à l’occasion du 500ème anniversaire de la mort de Nicolas Copernic, et Vers per archi de Maksymiuk lui même, pièce écrite en 2014 sur le poème d’Anna Kubaczynska, « Wrazliwosc ».
C’est sans nul doute que Maksymiuk détient la faculté à saisir et comprendre la construction interne d’une œuvre. Et sans surprise, on retrouve dans ce double disque toute l’étendue de son savoir à travers sa baguette fluide et lucide : un Debussy léger dans une atmosphère chimérique où le solo de flûte émerge du discours avec délicatesse ; une Symphonie classique envolée dont le choix des tempi témoigne de l’incroyable virtuosité des cordes ; une suite de l’Oiseau de feu aux multiples couleurs et dynamiques et enfin, une vision clairvoyante du langage contemporain et des masses orchestrales chez Baird. Tout sonne à la perfection, de « La ronde des princesses » où dialoguent de manière très habile les instruments solistes, à la puissance démoniaque de la « Danse infernale du Roi Kastcheï ». On notera pour le second volet une excellente prise de son et à nouveau la capacité de Jerzy Maksymiuk, associée à son inventivité, à cerner en quelques secondes la caractéristiques principales de chaque œuvre, le tout grâce à un orchestre à cordes particulièrement attentif et soigné. Une belle leçon de musique accompagnée d’un très beau cadeau d’anniversaire.
Ayrton Desimpelaere

Son 10 - Livret 10 - Répertoire 10 - Interprétation 9

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