9e Symphonie "Grande" de Franz Schubert, 185 ans
La Symphonie no 9 en ut majeur, D. 944, connue sous le nom de « Grande Symphonie », est la dernière à avoir été achevée.
Le compositeur l'avait d'abord surnommée « Grande ut majeur » afin de la distinguer de son autre symphonie en ut majeur, la Sixième ou « Petite Symphonie », mais ce surnom est aujourd'hui souvent considéré comme le reflet de l’œuvre, de par sa longueur et sa majesté. Son exécution dure environ de 55 à 65 minutes.
Cette symphonie ne put être exécutée du vivant de Schubert, les orchestres du conservatoire de Vienne la trouvaient trop longue et n'arrivaient pas à surmonter des difficultés techniques. Les musiciens de la Gesellschaft der Musikfreunde la jugèrent « difficile et pompeuse » (« schwierig und schwülstig »), au point que lors du concert posthume du 14 décembre 1828, elle fut remplacée par la « Petite ».
En 1838, dix ans après la mort de Schubert, Robert Schumann se rendit sur la tombe du compositeur puis rencontra son frère aîné Ferdinand Schubert, qui disposait d'une copie de la symphonie que Schumann ramena à Leipzig où il la fit exécuter (dans une version écourtée) par l'Orchestre du Gewandhaus de Leipzig sous la direction de Felix Mendelssohn lors du concert du 21 mars 1839. Schumann en rendit compte dans sa gazette Neue Zeitschrift für Musik à travers un article élogieux, admiratif de la « longueur divine » de cette symphonie.
La pièce ne reçut pas un bon accueil à Londres, où la répétition dirigée par François-Antoine Habeneck fut ponctuée de rires des violonistes lors du dernier mouvement qui est techniquement difficile. La pièce fut finalement donnée aux États-Unis avant Paris, où elle ne fut jouée qu'en 1851.
Souvent considérée comme la meilleure pièce symphonique de Schubert, la Grande Symphonie en ut majeur est aussi l'une de ses œuvres les plus novatrices. Si l'on retrouve encore le style de Beethoven dans le développement thématique de l'œuvre, le soin apporté à la mélodie est très personnel, ce qui, de la part d'un maître du lied, ne saurait surprendre. Ce nouveau style a incité Schumann à poursuivre ses propres ambitions symphoniques.