Covid : déclaration directeurs la Monnaie, Bozar, ONB, TNWB, KVS

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Alors qu’une nouvelle réunion des autorités (CODECO) est planifiée pour demain matin en vue de décider de nouvelles restrictions sanitaires, la situation se tend en Belgique. En effet le rapport du groupe d’experts aux sommets qui alimente les discussions des autorités avec des propositions à clairement énoncé qu’il fallait de nouvelles restrictions dont la limitation des jauges à 200 personnes en intérieur et d'interdire les évènements au-delà de ce chiffre. Cette nouvelle séance d'emballement, très mal gérée par les autorités, intervient alors que les CODECO se sont succédés accouchant depuis 15 jours de mesure de plus en plus restrictives. 

Cette perspective qui a fuitée dans la presse a fait réagir les directeurs des grandes institutions culturelles de Bruxelles dont La Monnaie, le Bozar, le Belgian National Orchestra mais aussi le Théâtre national (TNWB) et le Théâtre royal Flamand (KVS). Dans un communiqué co-signé, les directeurs énoncent : 

Le secteur culturel est parfaitement conscient que des mesures sont nécessaires pour contenir la quatrième vague. Nous contribuons depuis plus de 18 mois à trouver des solutions constructives et à assurer la sécurité de notre personnel, de nos artistes et de notre public. En ce sens également, nous restons un secteur créatif et toujours flexible. Nous trouvons incompréhensibles les nouvelles voix qui demandent l'interdiction de tous les événements en salle. Depuis plus d'un an, notre secteur a recours à des protocoles stricts, le port du masque est obligatoire, nous travaillons en bulles, nous faisons passer des tests à notre personnel plusieurs fois par semaine, etc. De plus, nous travaillons désormais avec le CST dans une pièce bien ventilée - grâce à un système de ventilation contrôlé par des virologues - face à un public assis et masqué, qui regarde droit devant lui.

Nous trouvons que la demande de fermer les théâtres et les musées est inconcevable et nous avons une sensation désagréable de "déjà-vu", face à cette proposition qui ne repose vraisemblablement sur aucune preuve scientifique. Refuser maintenant au public l'accès à la culture alors qu'il est clair pour tout le monde que les sources de contamination les plus dangereuses ne s'y trouvent pas, semble terriblement arbitraire. 

Nous regrettons également que de telles mesures soient prises sans consultation avec le secteur concerné, sans explication et sans vérifier dans quelles mesures les protocoles déjà stricts pourraient être améliorés. Cela donne l'impression que les responsables politiques ne prennent pas le secteur culturel au sérieux, qu'il ne vaut pas la peine d'appliquer à ce secteur la même logique de consultation et de mesures minutieuses que celle appliquée aux autres secteurs.

Nous demandons donc avec insistance qu'en cette période de fin d'année difficile et dangereuse, le secteur culturel ne soit pas privé de la possibilité d'exercer sa raison d'être : donner du sens, émouvoir, remettre en question, donner de la profondeur, soulager la solitude, offrir du réconfort. 

La pandémie s'attaque à notre corps, mais également à notre esprit. Pour le premier, nous avons pris des mesures sanitaires et de sécurité. Pour le deuxième, nous avons un remède. Laissez la culture ouverte : la société a besoin d'elle.

 

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