Joseph Haas, 145 ans

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Joseph Haas, né le  à Maihingen (près de Nördlingen) et mort le  à Munich, est un compositeur et un pédagogue allemand, dont l'œuvre traduit un romantisme tardif.

Joseph Haas était le fils du second mariage du professeur Alban Haas. Son demi-frère aîné qui portait le même nom que le père (Alban Haas) était un prêtre catholique et un historien, qui a vécu principalement à Neustadt an der Weinstraße, situé dans le diocèse de Spire. Par l'intermédiaire de ce frère, Joseph Haas a ultérieurement eu des relations avec la cathédrale de Spire.

Joseph Haas a été d'abord professeur comme son père et a travaillé de 1897 à 1904 au Collège d'éducation à Lauingen sur le Danube.

Pour pouvoir approfondir son goût pour la musique, Joseph Haas a fait la connaissance en 1904 de Max Reger et l'a suivi en 1907 pour étudier la musique à Leipzig. Haas a obtenu son diplôme en 1909 et, en 1911, est entré pour enseigner la composition au Conservatoire de Stuttgart où il a été nommé professeur en 1916.
De 1919 à 1921, il était directeur musical de la Singakademie à Glogau. Il a ensuite enseigné à l'Académie de Musique de Munich (aujourd'hui : Université de Musique et des Arts de Munich) entre 1924 et 1950 en tant que professeur titulaire.
En 1921, il a fondé avec Paul Hindemith et Heinrich Burkard les Donaueschinger internationalen Kammermusikfeste für Neue Musik.

À l'époque du national-socialisme, Haas a été exposé à certaines représailles parce qu'il tolérait publiquement la Nouvelle musique "dégénérée" et parce qu'il pratiquait aussi sa foi catholique. Après la Seconde Guerre mondiale, il est devenu président de l'Université de Musique et des Arts de Munich (jusqu'à sa retraite en 1950) et a entamé sa reconstruction. Sa dernière œuvre a été l'hymne pour le Congrès eucharistique international de Munich en 1960. Il est décédé alors qu'il était en train de la copier.

Le sens de sa musique et les intentions de son œuvre ont été formulés par le compositeur comme suit:

« La musique doit réjouir et non blesser; elle doit émouvoir et non écraser; elle doit faire progresser et non banaliser.  »

— Joseph Haas, Cité sur le site de la Bibliothèque d'État de Württemberg

Pour le 900e anniversaire de la consécration de la cathédrale de Spire, Joseph Haas a écrit en 1930 la « Speyerer Domfest-Messe », qu'il a dédiée à Ludwig Sebastian, l'Evêque diocésain de son frère. Jusque dans les années 1950, cette messe faisait partie du répertoire général des églises du diocèse, puis est tombée temporairement dans l'oubli. Des années plus tard, elle a retrouvé une place dans le nouveau diocèse de Spire. Elle est présente dans le livre de cantiques Gotteslob.

L'œuvre de Haas est entièrement basée sur la tonalité. Elle a d'abord été fortement influencée par son maître Max Reger, dont le langage musical, riche en polyphonie harmonique, caractérise aussi les œuvres de Haas. Leur style, cependant, s'attache à la compréhension plus facile de la part le public qui souvent reste étranger aux musiques contemporaines. Par conséquent ce style possède un ton populaire, humoristique et s'attache à demeurer clair et concis. Les compositions de Haas sont des ouvrages de haute qualité. L'essentiel de son œuvre réside dans la musique vocale, sous forme de lieder, de musique chorale sacrée et profane. En outre, il a aussi laissé de la musique de chambre, de la musique orchestrale, de la musique pour piano et pour orgue. Comme points forts de sa production, on notera les deux opéras Tobias Wunderlich et Die Hochzeit des Jobs.

Durant sa vie, Haas a été un compositeur très apprécié et respecté. Pour son 75e anniversaire en 1954, de nombreuses festivités ont eu lieu dans les deux anciens États allemands. Depuis la mort de Haas, la présence de ses compositions dans les concerts a été considérablement réduite. Pour perpétuer le souvenir du compositeur et faire vivre sa musique, l'association Joseph-Haas-Gesellschaft a été créée en 1949 par son ami, le pédagogue Rupert Egenberger.

Haas a eu aussi une importante activité comme professeur de musique. Parmi ses nombreux étudiants, on trouve des compositeurs et des chefs d'orchestre tels que Otto Jochum (1898-1969), Karl Gustav Fellerer (1902-1984), Eugen Jochum (1902-1987), Heinrich Simbriger (1903-1976), Karl Amadeus Hartmann (1905-1963), Karl Höller (1907-1987), Philipp Mohler (1908-1982), Cesar Bresgen (1913-1988), Ernst Kutzer (1918-2008), Rudolf Mors (1920-1988), Wolfgang Sawallisch (1923-2013) et Hans Walter Kämpfel (1924).

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