La norvégienne Bjørg Lewis vigoureuse dans Bach
Johann Sebastian BACH (1685-1750) : Suite pour violoncelle no. 3 en do majeur, Suite pour violoncelle no. 2 en ré mineur, Suite pour violoncelle no. 5 en do mineur. Bjørg Lewis (violoncelle) – 62’53 – Textes de présentation en norvégien et en anglais – Lawo Classics LWC1154
Depuis Pablo Casals, chaque violoncelliste classique se confronte aux Suites pour violoncelle seul de Bach. Alors comment se frayer un passage à travers le vaste catalogue discographique de ces sommets de la littérature musicale ? Certains leur juxtaposent des œuvres contemporaines (le Suisse Thomas Demenga chez ECM) alors que d’autres font dialoguer les autres arts avec la musique (le 2e enregistrement des Suites par Yo-Yo Ma), mais la toute grande majorité opte pour un enregistrement consacré à la musique du cantor uniquement. Tel est le cas avec la norvégienne Bjørg Lewis qui nous propose ici une interprétation romantique des 3e, 2e et 5e Suite de Johann Sebastian Bach.
Son jeu vigoureux et rebondissant n’est peut-être pas révolutionnaire mais il ne démérite certainement pas étant donné son énergie et son intensité d’expression. Chacune des trois Suites est clairement caractérisée dès les premières notes du prélude. La 3e Suite en Do Majeur est triomphante, la 2e en ré mineur se lamente, et la 5e en do mineur clôt l’enregistrement dans le drame et le recueillement religieux (beaucoup voient dans la sarabande de cette 5e Suite une représentation musicale de la crucifixion du Christ).
Si l’on apprécie particulièrement les mouvements de danses rapides, joués avec un certain panache, leur stabilité rythmique vacille par instants, tandis que les mouvements lents manquent, hélas, d’une plus large palette dynamique.
La prise de son assez rapprochée capte, certes, toutes les nuances de jeu de la violoncelliste, mais aussi ses respirations, et certaines d’entre elles sont particulièrement gênantes.
Pierre Fontenelle, Reporter de l’IMEP