La promenade des dames, compositrices françaises pour harpe

par

Compositrices françaises pour harpe. Louise Charpentier (1902 – 1964) Germaine Tailleferre (1892 – 1983) Renée Hansen-Hamet (1900 -1985).  Alessandra Ziveri, harpe
Da Vinci Classics C00168


La Rhapsodie de Louise Charpentier (1902-1964) -compositrice inconnue au « New Groove » et à peine chez Google malgré son excellente écriture- débute le disque et nous permet d'apprécier d'emblée les qualités du cantabile et de sonorité de la harpiste Alessandra Ziveri ainsi que la clarté et la fluidité de son discours : ce n'est pas pour rien qu'elle est née au pays de l'opéra...

Germaine Tailleferre (1892-1983), une de ces auteures dont le nom est bien mieux connu que sa musique, occupe ensuite la plupart du disque. Elle fait partie d'un groupe de compositeurs qui, au tournant du XXe siècle et avec différents crédos esthétiques, ont gravité autour des astres majeurs dits Fauré, Debussy, Ravel, Messiaen ou Poulenc : Séverac, Paladilhe, Auber, d'Indy, Canteloube et, dans la génération suivante, Dutilleux, Sancan, Caplet, Ibert, Roussel, Auric ou tant d'autres. Constituant ainsi un corpus musical impressionnant par le nombre d'oeuvres de grande valeur qui, en définitive, trouvent peu d'écho auprès du public de par leur abondance même. Tailleferre est inventive, délicate, puissante parfois, jonglant avec des regards amusés sur le passé (Sonatine « alla Scarlatti ») ou sur l'avenir de l'art musical avec des explorations harmoniques bien originales et du plus bel effet. Sa Sonate de 1957 est une œuvre fondamentale. Ziveri nous donne ici encore un trait de son talent : elle reste toujours en deçà de l'auteure, mettant au premier plan la construction et l'expression musicale et laissant derrière la performance technique, dont elle nous fait oublier la science. Il me semble qu'on atteint ainsi un idéal esthétique. Moins convaincantes, par contre, les Variations sur un thème mineur de Renée Hansen-Hamet (1900-1985). Là, où la virtuose bêta aurait choisi de jeter des feux d'artifice, notre harpiste nous donne une honnête vision d'une pièce dont le discours semble décousu, pour ne pas dire anodin, malgré l'exposition des possibilités sonores de son instrument. Chapeau-bas, Mesdames !

Son 8  -Livret 6 - Répertoire 8 - Interprétation  9

Xavier Rivera

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