Le Corsaire : ballet classique en grande pompe pour conclure la saison à l’Opéra de Bordeaux

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Le lundi 7 juillet se presse une foule de tout âge place de la Comédie à Bordeaux pour voir la dernière (mais pas des moindres) production chorégraphique de la saison : Le Corsaire. 

Ballet d’une autre époque certes (créé en 1856 inspiré par les poèmes de Lord Byron datant de 1814 avec son lot d’orientalisme, d’esclaves, d’enlèvements et de ventes de femmes…) mais revisité avec talent par José Martinez, donnant à danser aux superbes danseurs de la compagnie. 

L'orchestre national de Bordeaux Aquitaine dirigé par Maria Seletskaja interprète la partition d’Adolphe Adam et Léo Delibes. On y retrouve de nombreux extraits d’autres ballets ce qui provoque parfois un effet de superposition où l’on pense inconsciemment aux autres chorégraphies proposées sur cette musique. 

La version du Corsaire créé par José Martinez en 2020 s’inspire de celle du maître Marius Petipa. Les 3 actes et 5 tableaux initiaux sont transformés en 2 actes, 4 tableaux et 1 épilogue. Si le programme de salle vante une “dramaturgie simplifiée et une version épurée du livret” on se demande ce que c’était avant ! Il reste dans cette version de nombreux personnages, pas toujours très clairement identifiés. Si les décors (parfois avec l’aide de la vidéo) et les costumes aident à soutenir l’histoire, celle-ci reste un peu datée. 

Mais ne boudons pas notre plaisir, nous sommes là pour la danse et nous sommes comblés ! Les moments de virtuosité sont nombreux. Si les danseuses du corps de ballet s’illustrent par leur légèreté dans leur costume bleu vaporeux, les hommes pirates rivalisent d'énergie. 

La chorégraphie met également en valeur les solistes. 

Akane Ichii éblouit dans ses fouettés à l’italienne, et le chef des pirates est impressionnant par sa prestance époustouflante. Le couple principal composé de Oleg Rogachev et Diane Le Floc’h récolte les applaudissements les plus fournis. Les variations exigeantes remplies de portés difficiles et de prouesses techniques (fouetté, tour seconde, manège….) sont parfaitement exécutées par les deux premiers danseurs. 

L’Opéra de Bordeaux fait le pari réussi de moderniser des grands ballets classiques du répertoire. La saison prochaine ce sera Don Quichotte également revu par José Martinez. Si l’on apprécie ces nouvelles versions, on se demande pourquoi ne pas investir dans une création à part entière avec une nouvelle histoire à raconter au public ? 

Bordeaux, Opéra National de Bordeaux, 7 Juillet 2025

Maïa Koubi

Crédits photographiques : Eric Bouloumie

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