Le Journal

Décès d'Alexander Vedernikov

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Le chef d'orchestre russe Alexander Vedernikov est décédé à Moscou il y a quelques jours, victime de la pandémie. Il avait 56 ans.

Alexander Vedernikov est né à Moscou en 1964 dans une famille de musiciens : son père était bassiste au Bolchoï et sa mère, professeur d'orgue au Conservatoire de Moscou.
Après ses études au Conservatoire de Moscou avec Leonid Nikolaev et Mark Ermler, il dirige l'orchestre du Théâtre de musique académique de Moscou Stanislavski et Nemirovich-Danchenko de 1988 à 1990.
De 1988 à 1995, il est aussi l'assistant de Vladimir Fedeseyev à l'Orchestre Symphonique Tchaïkovski puis, de 1995 à 2004, il dirige l'Orchestre symphonique de la Philharmonie russe.
A partir 2001, il est au Bolchoï et y reste jusqu'en 2009, quand il est nommé à la tête de l'Odense Symphony Orchestra avant de prendre en 2018 la tête l'orchestre de l'Opéra royal du Danemark. En 2019, il est aussi choisi pour diriger le Théâtre Mikhailovsky à Saint-Pétersbourg.
Invité, Vedernikov a dirigé à l'Opéra de Zurich, au Metropolitan Opera de New York, à Covent Garden, au Komische Oper Berlin et à l'Opéra de Paris.

L'exception à Vaduz !

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A contre-courant du "reste du monde", le Liechtenstein n'impose pas de nouvelles mesures  : la jauge reste à 1000 personnes, dans le respect des mesures sanitaires.
Pour le bonheur de Drazen Domjanic, le directeur artistique et directeur général de l'Orchestre Symphonique du Liechtenstein (SOL), la série de concerts "SOL im SAL" est sauvée, et elle sera en plus diffusée sur Internet, une première dans l'histoire de l'orchestre.

L'Orchestre Symphonique du Liechtenstein a été fondé à Eschen en 1988.
Avec ses 80 musiciens, il est devenu un orchestre professionnel en 2012.
Sans chef attitré, il se produit depuis 2018 avec des chefs invités : Sebastian Lang-Lessing, Yaron Traub, Kevin Griffiths, Lawrence Foster, Wayne Marshall, Frank Dupree, Guerassim Voronkov ou Vladimir Ashkenazy.

Concours d'Orléans, le palmarès

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Le Concours International de piano d'Orléans a communiqué son palmarès 2020.
Le 1er Prix va au Russe Mikhail Bouzine qui remporte également le Prix Polska Music et le prix Samson François.
Le 2e Prix revient à un autre Russe, Dmitri Batalov qui lui aussi se voit attribuer des prix spéciaux : le Prix Claude Helffer, lePrix Edison Denisov et le Prix Ricardo Vignes.
Et le 3e Prix va à la Coréenne Chae-um Kim, de même que le Prix spécial des étudiants du Conservatoire d'Orléans.

Fondé en 1994 par Françoise Thinat, le Concours international de piano d'Orléans s'est défini pour mission de repérer de nouveaux talents et de diffuser des œuvres pianistiques contemporaines.

Paul-Baudouin Michel s'en est allé

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Nous avons appris le décès, hier, du compositeur belge Paul-Baudouin Michel qui avait fêté ses 90 ans en septembre dernier.

Après des Humanités anciennes et un début de carrière littéraire, Paul-Baudouin Michel étudie au Conservatoire Royal de Mons avant de se former à la composition auprès de Jean Absil à la Chapelle Musicale Reine Elisabeth, et d'aborder la direction d'orchestre à l'Académie d'été de Nice.
Directeur de l'Académie de musique de Woluwe-St-Lambert (Bruxelles), il enseigne la composition aux Conservatoires de Mons et de Bruxelles et l'analyse musicale à la Chapelle Musicale Reine Elisabeth. Il était membre de l'Académie Royale des sciences et des Arts de Belgique depuis 1997.

Les oeuvres de Paul-Baudouin Michel ont été honorées à maintes reprises. Outre le Prix de Composition du Concours Reine Elisabeth remporté à quatre reprises (1967, 1972, 1991 et 1993), il a reçu entre autres le Prix international radiophonique Paul Gilson pour Rex Pacificus, le Prix Ernest Bloch de Lugano pour Résurgence et le Prix spécial de la Ville de Genève pour son opéra de chambre vidéo Orphée abymé.

Jusqu'au début des années '60, ses œuvres sont qualifiées de non-tonales ou de post-tonales, mais d'un thématisme serré. C'est ensuite Darmstadt, ses rencontres et l'approche de la musique sérielle, avant d'aboutir à des formes ouvertes dont l'exécution varie selon les procédés et l'interprète, sans que l'on puisse parler de musique aléatoire.
L'univers des sons retient aussi toute son attention : Le Graal gras marie ainsi électroacoustique et voix retimbrée.
Son engagement humaniste traverse toute son oeuvre (y compris dans des pièces à vocation didactique) et son esprit curieux emprunte les voies philosophiques, spiritualistes et sociétales, générant des oeuvres telles que Le Feu et le monde, La Crétinisation, Jeanne la Folle, Ecce Homo,... et deux opéras, Le Robinson Crusoë du disque dur et Le Cri d'Érasme, dont il écrit lui-même les livrets.

Epris de littérature depuis sa jeunesse, il y met aussi la main et on lui connaît trois ouvrages : Il faut détruire les villes de plus de 200 000 habitants, sous-titré Le Point vert et l'Amas globulaire (une civilisation extraterrestre vient visiter la terre en proie à la pollution et à la guerre totale), La Lévitation et les prostituées sacrées (théologie fiction) et Le Commencement des incertitudes (essai épique où Dieu aurait créé l'univers et la société à partir du 6e jour).

 

Nouvelle tête à Venise

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C'est la compositrice Lucia Ronchetti qui prendra la direction artistique de la Biennale Musica de Venise de 2021 à 2024, succèdant à Ivan Fedele en poste depuis 2012.

Les oeuvres de Lucia Ronchetti concernent essentiellement le théâtre musical.
Publiée par Rai Trade, Durand, Ricordi et Lemoine, elle font l'objet de commandes et productions d'importantes maisons : Bayerisch StaatsoperKonzerthaus Berlin, Rai Radio Tre, Deutschland Radio Kultur, Ensemble Modern, Teatro La FeniceRadio France,... 
Son opéra Esame di mezzanotte a été créé en 2015 au Nationaltheater Mannheim.
En 2017, le Staatsoper Unter den Linden de Berlin programmait Rivale, l'opéra de chambre qu'il lui avait commandé et, opéra de chambre encore, The Pirate Who Does Not Know the Value of Pi a connu sa première à la Biennale Musica 2019.

Lucia Ronchetti est aussi professeur d'harmonie, de contrepoint, de fugue et de composition au Conservatoire de Salerne.

Jun Märkl à Taiwan

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L'Orchestre Symphonique National de Taiwan a nommé son nouveau chef : il s'agit de Jun Märkl (61 ans).
Avant de diriger jusqu'en 2017 l'Orchestre du Pays Basque, basé à San Sebastian, il avait occupé le même poste au
Nationaltheater Mannheim (1994-2000), à l'Orchestre National de Lyon (2005-11) et à l'Orchestre Symphonique du MDR de Leipzig (2007-2012).

Duncan Ward à la Philharmonie Zuidnederland

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À partir de septembre 2021, c'est le chef britannique Duncan Ward qui dirigera la Philharmonie Zuidnederland.

A 31 ans, Duncan Ward travaille régulièrement avec des orchestres tels que l'Orchestre de Paris, la Staatskapelle Dresden ou le London Symphony Orchestra. Et au début de cette saison, il a assuré la première allemande d'Hamlet de Brett Dean à l'Opéra de Cologne.
En janvier dernier, il a été nommé directeur artistique de l'Orchestre des jeunes de la Méditerranée pour 3 ans.

A l'aise dans un répertoire très large, il est aussi un fervent défenseur des projets de musique sociale : travail avec des musiciens sans abri, dans des écoles et des orphelinats en Inde,...

Il est aussi compositeur (Peters Edition) et ses œuvres ont été "adoptées" par plusieurs formations comme l'Orchestre de la radio suédoise ou les BBC Singers.

Duncan Ward avait fait ses débuts avec la Philharmonie Zuidnederland il y a quelques mois, au Concertgebouw d'Amsterdam.

 

Prix Fanny Mendelssohn 2021

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Le lauréat du Prix Fanny Mendelssohn 2021 est l'altiste franco-néerlandais Sào Soulez Larivière.
Né à Paris en 1998, Sào Soulez Larivière commence le violon très jeune et reçoit à 8 ans une bourse pour rejoindre l'école Yehudi Menuhin où il choisit l'alto.
Il a travaillé avec Gérard Caussé, Nobuko Imai, Steven Isserlis et Gabor Tacacs-Nagy, participé aux Académies des Festivals du Schleswig Holstein, Menuhin à Gstaad et à l'Académie internationale d'été de l'Université de musique et des arts du spectacle de Vienne.
Il poursuit actuellement sa formation avec Tabea Zimmermann à la Hochschule für Musik Hanns Eisler à Berlin.

 

Une carrière courte mais riche

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La soprano italienne Rosanna Carteri est décédée hier à Monaco à l'âge de 89 ans.
Née à Vérone en 1930, sa carrière a prend son envol quand Furtwängler la choisit pour Desdémone (Otello) à Salzbourg en 1952. Elle n'a alors que 21 ans et elle avait fait ses débuts à la Scala l'année précédente.
Elle fréquente alors les grandes scènes du moment : Lyric Opera de Chicago, Opéra de Paris, Covent Garden, Opéra de San Francisco, Arènes de Vérone,... où elle est  Susanna, Mathilde, Violetta, Mimi, Tosca, Angelica, Marguerite, Manon, Suzel, ou Magda.
Elle participe aussi à plusieurs productions télévisées (Le nozze di FigaroLa TraviataOtello, Falstaff) et à la création d'œuvres contemporaines : Ifigenia de Ildebrando Pizzetti en 1950, Proserpine e lo straniero de Juan José Castro en 1952, Calzare d'argento de Pizzetti en 1961, Il mercante di Venezia de Mario Castelnuovo-Tedesco en 1961 et le Gloria de Francis Poulenc, lors de sa création à Paris la même année.

En 1971, elle décidait de mettre fin à sa carrière pour se consacrer à sa famille.

Le "Charles Reade" pour Akiko Sawanai

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La violoniste japonaise Akiko Suwanai jouera désormais le Guarneri del Gesu "Charles Reade" (1732) qui lui est prêté "à long terme" par le collectionneur et philanthrope américano-japonais Ryuji Ueno.
Née à Tokyo en 1972, Akiko Suwanai a laissé aux mélomanes belges le souvenir des prestations qui lui valurent le 2e Prix au Concours Reine Elisabeth en 1989, derrière Vadim Repin. Il se souviennent peut-être aussi que, l'année suivante, elle remportait le Concours Tchaïkovski à Moscou.

Ces dernières années, on a pu l'entendre avec le Rundfunk-Sinfonieorchester Berlin, l'Orchestre Philharmonique d' Oslo, la Staatskapelle de Dresde, le Detroit Symphony Orchestra, l'Orchestre de Paris, l'Orchestre Mariinsky, le Gürzenich-Orchester Köln, l'Helsinki Philharmonic ou l'Orchestre Philharmonique d'Israël.
En 2007, elle créait au Festival de Lucerne, sous la direction de Pierre Boulez, le Concerto Seven de Peter Eötvös qu'elle reprend l'année suivante aux BBC Proms sous la direction de Susanna Mälkki. Elle a aussi assuré les premières asiatiques des concertos pour violon de James MacMillan, Esa-Pekka Salonen et Krzysztof Penderecki.

En 2012, elle a fondé à Tokyo le Festival international de musique NIPPON qui propose un vaste éventail de concerts, commande des oeuvres et assure des premières mondiales de compositeurs japonais et internationaux.

Akiko Suwanai joue actuellement le Dolphin, un Stradivarius de 1714, ayant appartenu à Jascha Heifetz et prêté par Nippon Music Foundation.En , elle crée à Yokohama, avec le Deutsche Kammerphilharmonie Bremen dirigé par Paavo Järvi, le deuxième concerto pour violon de Karol BeffaA Floating World, hommage au roman de Kazuo Ishiguro An Artist of the Floating World.