Le Journal

Operalia 2022, le palmarès

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La soprano arménienne Juliana Grigoryan et le ténor américain Antony Leon ont remporté le Premier Prix du Concours Operalia.

La soprano arménienne Juliana Grigoryan est la dernière lauréate du Grand Prix du Concours vocal international Stanislaw Moniuszko. Elle a également reçu le prix Marcella Sembrich-Kochańska pour le plus jeune finaliste et le prix de l'institution culturelle Katowice City Of Gardens - Krystyna Bochenek.

Antony Leon Most a chanté avec succès aux États-Unis et en Europe. Il a remporté le concours Laffont du Metropolitan Opera dans le district de Los Angeles en 2022 et a reçu une bourse de développement de carrière de la Fondation Sullivan.

2e prix
Serena Sáenz, soprano, Espagne
Duke Kim, ténor, USA
Nils Wanderer, contreténor, Allemagne

3e prix
Maire Therese Carmack, mezzo-soprano, USA
Youngjun Park, baryton, Corée du Sud
Jongwon Han, baryton basse, Corée du Sud

Prix Birgit Nilsson
Serena Sáenz, soprano, Espagne

Prix Pepita Embil de la Zarzuela
Serena Sáenz, soprano, Espagne

Prix Don Plácido Domingo Ferrer de la Zarzuela
Anthony León, ténor, USA

Prix Rolex du public
Juliana Grigoryan, soprano, Arménie
Youngjun Park, baryton, Corée du Sud

Prix CulturArte
Anthony Ciaramitaro, ténor, USA

Le 76e Concours de Genève annonce les finalistes du Concours de Piano 2022

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Quatre finalistes ont été retenu·es pour participer à la finale de Piano du 76e Concours de
Genève :

Sergey Belyavsky (28 ans, Russie).  Programme finale : S. Prokofiev: Concerto n°3 in C
Major, Op.26
Kevin Chen (17 ans, Canada).  Programme finale : F. Chopin: Concerto n°1 in E minor
Kaoruko Igarashi (27 ans, Japon). Programme finale : S. Prokofiev: Concerto n°3 in C
Major, Op.26
Zijian Wei (23 ans, Chine). Programme finale : F. Liszt: Concerto n°1 in E-flat Major

La Finale aura lieu ce jeudi 3 novembre au Victoria Hallde Genève. Les concertos interprétés par les finalistes seront accompagnés par l'Orchestre de la Suisse Romande sous la direction de Maržena Diakun.

Le Concours International Olivier Messiaen (orgue), 2e édition

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Après une première édition en 2019, AIDA (Arts en Isère Dauphiné Alpes) et L’AO s’associent de nouveau pour organiser le Concours International Olivier Messiaen, Prix d'interprétation à l'orgue.
Sous la présidence de notre compatriote Benoît Mernier, cette édition 2022 du Concours réunira un jury de huit spécialistes internationaux de l'orgue et de Messiaen.
Outre des œuvres du compositeur titre, la création occupe une place importante puisqu'une nouvelle pièce est imposée aux candidats lors de l'épreuve finale, commandée cette année à François Meïmoun.

Sept candidats sont retenus.

Les épreuves publiques :
1re épreuve : mardi 1er novembre à 10h
2e épreuve : jeudi 3 novembre à 10h
Finale : samedi 5 novembre à 15h

 

 

La Flûte interrompue à Paris

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Après Monet, Van Gogh et Vermeer, cette fois, c'est au tour de Mozart.
Vendredi soir, à l'Opéra Bastille, un écologiste de Dernière Rénovation est monté sur scène pendant le deuxième acte de la Flûte enchantée et s'est enchaîné à une échelle avec un cadenas, vêtu d'un T-shirt blanc avec les mots "il ne nous reste que 879 jours", puis il a été submergé par les huées et les cris du public.
La représentation a été suspendue pendant douze minutes, le jeune homme a été libéré et relâché, et la pièce a repris.

Un pianiste ukrainien remporte le Concours Honens

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Le pianiste ukrainien Illia Ovcharenko (21 ans) est le lauréat du Concours International de piano Honens 2022. Il remporte l'un des plus grands prix au monde pour le piano : 100 000 $ (CAD) et un programme de développement artistique d'une valeur d'un demi-million de dollars.

Les finalistes Rachel Breen (États-Unis, 26 ans) et Sasha Kasman Laude (États-Unis, 27 ans) ont reçu chacune un prix de finaliste de 10 000 $ (CAD). Des prix supplémentaires sont attribués à Ádám Balogh pour la meilleure interprétation d'une œuvre commandée (2500 $ CAD), et à Angie Zhang pour la meilleure interprétation d'une sonate pour violon de Beethoven (2500 $ CAD) et le Prix du Public (2500 $ CAD).

Le jury de cette 10e édition du Concours était composé de Michel Béroff (France), Earl Blackburn (États-Unis), Katherine Chi (Canada/États-Unis), Imogen Cooper (Royaume-Uni), Stewart Goodyear (Canada), Ick-Choo Moon (Corée) et Orli Shaham (Israël-États-Unis).

(d'après pizzicato.lu)

Archives numérisées à Barcelone

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Le Gran Teatre del Liceu a achevé le projet des Annales et, à partir d'aujourd'hui, tous les documents et archives depuis son inauguration en 1847 peuvent être consultés. L'élargissement de la base de données historiques, culturelles et artistiques du Teatre a commencé en janvier 2020, et la dernière étape du projet, qui couvre la période entre l'inauguration du Teatre (1847) et le premier incendie qui a détruit la Sala Gran et la scène, est désormais disponible. À partir de maintenant, les utilisateurs pourront consulter des centaines d'archives contenant des informations artistiques sur les opéras, les ballets et les concerts, des photographies et des programmes de toute l'histoire du Gran Teatre del Liceu, depuis son premier jour en 1847.

Au total, les Annales du Liceu comprennent près de 24 000 représentations enregistrées, environ 21 000 personnes (artistes, compositeurs, auteurs) classées et plus de 1 200 programmes manuels qui sont disponibles.

Les Annales sont le résultat des recherches de Jaume Tribó, maître souffleur du Teatre depuis 1975, qui a collaboré avec les Archives de la Fundació del Gran Teatre del Liceu pour rendre publique l'histoire artistique du colisée de Barcelone.

Concours International de Guitare Classique, 1e édition au Luxembourg

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Le 1er Concours International de Guitare Classique du Luxembourg a annoncé les lauréats.

Le 1er Prix a été attribué à Marko Topchii (Ukraine).
2e Prix : Io Yamada (Japon)
3e Prix : Nikica Polegubić (Croatie)
4e Prix : Francisco Luis (Portugal)
5e Prix : Luis Alejandro Garcia (Espagne),

Le festival incluant ce Concours a également proposé des récitals et une masterclass avec Zoran Dukić.
La prochaine édition du Luxembourg Guitar Festival aura lieu du 12 au 14 mai 2023.

Decca prépare un coffret d'inédits de Jessye Norman.

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Le label Decca annonce, pour le 23 janvier 2023, la sortie d'un coffret d'enregistrements inédits de Jessye Norman. Intitulé Jessye Norman - The Unreleased Masters, le coffret de trois disques s'ouvrira sur une sélection rare de Tristan et Isolde dans laquelle, grâce à la technique du son, la soprano américaine interprète les deux rôles d'Isolde et de Brangäne. Cette sélection de Tristan et Isolde a été enregistrée en 1998 sous la baguette de Kurt Masur à la tête de l'Orchestre du Gewandhaus de Leipzig, avec Thomas Moser dans le rôle de Tristan et le jeune Ian Bostridge dans celui de Brangäne.

Les Quatre Derniers Lieder de Richard Strauss (dont Norman a signé un enregistrement légendaire en 1982, toujours avec Masur à la baguette) peuvent être entendus ici dans un enregistrement alternatif de 1989, avec James Levine et le Berliner Philharmoniker, ainsi qu'un enregistrement de 1992 des Wesendonck Lieder de Wagner.
Le coffret est complété par un programme de cantates tiré d'un concert live de 1994 avec Seiji Ozawa et l'Orchestre Symphonique de Boston, et comprend la Scena di Berenice de Haydn, Cléopâtre de Berlioz et Phaedra de Britten.

Edition de compositeurs victimes du nazisme

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La maison d'édition américaine de musique classique, G. Schirmer (qui fait partie de Wise Music Group), a conclu un accord avec le Exilarte Center for Banned Music de Vienne pour restaurer la musique de compositeurs interdits sous le régime nazi.

La production initiale de Schirmer et d'Exilarte comprendra 300 oeuvres vocales, 100 œuvres de musique de chambre, 50 œuvres orchestrales, plusieurs opéras et de nombreuses musiques de films.
Robert Thompson, président de G. Schirmer/Wise Music, a déclaré : Exilarte est un phare depuis 2006 en tant qu'institution leader dans la localisation, la restauration et la mise à disposition d'œuvres musicales de compositeurs disparus pendant l'Holocauste. Leur travail est vital, précieux et honorable, et permet de s'assurer que ces compositeurs réduits au silence pendant la Seconde Guerre mondiale ne sont pas oubliés.

Actuellement, Exilarte représente les successions de 30 compositeurs et musiciens. Parmi eux figurent le compositeur hollywoodien Erich Wolfgang Korngold, la prolifique star viennoise Walter Bricht, le parolier Wilhellm Grosz et l'auteur de lieder allemand Gustav Lewj.

Voici une liste complète :
Ferdinand Adler
Walter Arlen
Anita Bild
Walter Bricht
Theo Buchwald
Julius Bürger
Marta Eggerth
Robert Freistadtl (Frey)
Richard Fuch
Hans Gál
Robert Fürstensaal
Wilhellm Grosz
David Grünschlag
Richard Hoffmann
Hugo Kauder
Jan Kiepura
Erich Wolfgang Korngold
Gustav Lewis
Egon Lustgarten
Maria Piscator
Erwin Piscator
Eric Sander
André Singer
Walter Susskind
Richard Tauber/Mary Losseff
Georg Tintner
Jan Urban
Eduard Van Clef
Hans Winterberg (photo)
Walter Wurzburger

Don Giovanni, 235 ans

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Don Giovanni, K. 527 (titre complet : Il dissoluto punito ossia il Don Giovanni ; titre français : Don Juan), opéra en deux actes et en langue italienne du genre « dramma giocoso » (« drame joyeux ») de Wolfgang Amadeus Mozart, est créé à Prague le , sur un livret de Lorenzo da Ponte inspiré du mythe de « don Juan ».

Don Giovanni est, avec La Flûte enchantée, l'opéra qui eut le plus d'influence sur les compositeurs romantiques par son mélange d'éléments comiques (buffa) et tragiques (seria). L'ouvrage est aujourd'hui considéré comme l'un des opéras majeurs de Mozart, avec Les Noces de Figaro et La Flûte enchantée, mais aussi de tout l'art lyrique. Richard Wagner le qualifiait d'« opéra des opéras ».

Deuxième collaboration entre Mozart et da Ponte après Les Noces de Figaro, le sujet est proposé par le librettiste (selon ses Mémoires) au compositeur à la fin du printemps 1787, pour répondre à une commande du Théâtre National de Prague passée en janvier 1787, après le succès de leur ouvrage précédent (une avance de cent ducats ayant été versée).

L'histoire de Don Juan, popularisée par la pièce de Tirso de Molina El Burlador de Sevilla (1630), venait de faire l'objet d'un opéra composé par Giuseppe Gazzaniga sur un livret de Giovanni Bertati et créé avec succès en 1787 à Venise : Don Giovanni Tenorio (en). Da Ponte se permettra de faire quelques emprunts au livret de son confrère.

Mozart travaille à la composition du mois de juillet à la veille de la création (sa célèbre ouverture aurait été ainsi écrite durant la nuit précédant la répétition générale), le  au théâtre Nostitz de Prague, par la troupe qui y avait repris Les Noces de Figaro et sous la direction du compositeur. Selon certaines sources, Giacomo Casanova, présent dans la salle, aurait servi pour partie de modèle, voire aurait apporté une contribution au livret7.

L'œuvre rencontre un immense succès, contrairement à la création viennoise, le  au Burgtheater, qui se heurte au goût conservateur du public local (« La musique de Mozart est beaucoup trop difficile pour le chant » écrit le 16 mai le Comte Orsini-Rosenberg, intendant du Théâtre impérials. Modifications effectuées par Mozart : des airs supplémentaires pour le ténor Francesco Morella, interprète de Don Ottavio (« Dalla sua pace », K 540a, composé le 24 avril 1788) et la soprano Catarina Cavalieri (« In quali eccessi … Mi tradì quell'alma ingrata », K 540c, composé le 30 avril) ainsi qu'un duo entre Zerlina et Leporello (« Per queste tue manine » K 540b, composé le 30 avril), la modification du final de l'acte I (fin de l'acte au milieu du quatuor "Non ti fidar o misera") et la suppression de la scène finale de l'acte II, qui voit revenir tous les protagonistes après la mort de Don Giovanni. Il y eut néanmoins quatorze représentations.

Après sa redécouverte au milieu du 19e siècle, le succès de cet opéra n'a fait que s'accroître. Le philosophe danois Søren Kierkegaard lui consacra un long passage dans son livre Ou bien... ou bien (1843), parlant d'« une œuvre sans défaut, d'une perfection ininterrompue ». Le Finale dans lequel Don Giovanni refuse de se repentir a été repris par de nombreux philosophes et artistes, dont George Bernard Shaw, qui le parodie dans sa pièce Homme et surhomme (1903).

Lors du centenaire de sa création, l'œuvre aura été jouée 532 fois à Prague, 491 fois à Berlin et 472 fois à Vienne. Au répertoire de la plupart des maisons d'opéras à travers le monde, il était neuvième dans le classement des opéras les plus joués en Amérique du Nord en 2009-2010 selon l'association Opera America, totalisant 269 productions différentes entre 1991 et 2014.

Le manuscrit original, pour sa part, connut une histoire étonnante puisqu'il est aujourd'hui propriété de l’État français. Constance Mozart l'avait cédé en 1800 à l'éditeur de son mari, Johann André. En 1854, le gendre d'André, Streicher, un facteur de pianos, essaya sans succès de le vendre à différents musées avant d'entrer en relation avec Pauline Viardot par l'intermédiaire du pianiste Ernst Pauer. La célèbre cantatrice, qui avait chanté le rôle de Zerline à Saint-Pétersbourg, acquit ainsi le précieux manuscrit pour la somme, considérable à l'époque, de 150 livres. Elle fit confectionner un coffret en bois de thuya et le conserva plus de 50 ans avant de le léguer en 1903 au Conservatoire de Musique de Paris. À la suite du transfert, en 1942, des collections de la bibliothèque du Conservatoire au Département de la Musique de la Bibliothèque Nationale de France, la partition constitue à ce jour l'un des trésors de cette dernière.