Le Journal

Johann André, 225 ans

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Johann André, né à Offenbach-sur-le-Main le 28 mars 1741 et mort dans la même ville le 18 juin 1799, est un compositeur, éditeur de musique, chef d'orchestre et librettiste allemand.

Ses ancêtres huguenots sont originaires de Provence, fixés à Francfort depuis 1688. Il fut d'abord destiné au commerce par ses parents qui étaient fabricants de soierie à Offenbach. En conséquence, ils ne lui font pas étudier la musique et le jeune Johann, que son goût entraînait vers cet art, n'eut pour tout secours que les avis d'un camarade qui allait à Francfort prendre des leçons de violon qu'il lui transmettait à son tour. Il apprit aussi, sans maître, à jouer du clavecin et le livre choral de Koenich lui servit à étudier l'art de l'accompagnement.

Jusqu'à l'âge de vingt ans, il n'avait composé que des pièces fugitives de chant ou de musique instrumentale. Se trouvant à Francfort vers 1760 (occupé par les armées françaises entre 1756 et 1763), il entendit, par la troupe de théâtre de Theobald Marchand (1741–1800), des opéras-comiques français (de Philidor) et des opéras-bouffes italiens qui lui donnent l'idée de travailler pour la scène. Son premier ouvrage du genre Singspiel, est donné à Francfort et plaît par sa gaieté et son naturel ; suivent de nombreux autres, notamment Der Töpfer en 1773, dédié à Marchand et l'un des premiers opéras à être publiés en partition d'orchestre. Son succès détermine Goethe à lui confier la composition de son opérette Erwin et Elmire.

Fort de son succès, il fonde une imprimerie musicale dédiée avant tout à ses propres œuvres en vendant sa fabrique de soierie. Il s'installe à Berlin où il est nommé directeur du grand théâtre. Il se forme à l'harmonie et au contrepoint avec Marpurg. Lors de son séjour berlinois, il compose un assez grand nombre d'ouvrages pour le théâtre, notamment : Die Schadenfreude (1778), Der Alchymist (1778), Alter schützt vor Thorheit nicht (1779), Die Entführung aus dem Serail (1781).

En 1784, il décide de concentrer son énergie sur sa maison d'édition qu'il avait fondée dix ans plus tôt et laissée à l'administration de son oncle J.B. Pfaltz. Il retourne à Offenbach, Bien que déficitaire en son absence, il considérait l'entreprise comme plus avantageuse que la direction d'un théâtre et, selon Gerber, peut-être en pensant à son fils. Certaines de ses idées lui assurent de nouveaux marchés : destiner une publication à un type de public, notamment les jeunes femmes pianistes. Avec son Journal de musique pour les dames créé en 1787 notamment, uniquement par souscription et composé de transcriptions ou de morceaux déjà publiés. Puis les Étrennes pour les dames, de forts volumes, conçus comme cadeau de nouvel-an, composés uniquement de pièces pour piano originales ou arrangées. S'il arrête la composition originale dès 1784, sauf quelques lieder tardifs (Der Bräutigam in der Klemme), il effectue lui-même les arrangements qu'il publie (en outre, les arrangements ne tombent pas sous le coût des privilèges de l'époque).

Son imprimerie deviendra la plus considérable d'Europe, publiant Pleyel (226 œuvres), Mozart (118), Haydn (82), Hoffmeister (70), Gyrowetz (65), Wranitzky (54), Clementi (25), Devienne (25). De son vivant la maison d'édition qui porte son nom avait publié 1 300 œuvres. Il meurt d'une attaque d'apoplexie le 18 juin 1799.

En 1799, Johann Anton André (le fils de Johann André), négocie avec la veuve de Mozart, Constance, l'achat des manuscrits du musicien. Quelque 270 partitions sont ainsi conservées dans les archives de la société. La maison publie, pour la première fois, les années suivantes une cinquantaine d'œuvres parmi les plus connues de nos jours.

Décès de Jodie Devos

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La soprano belge Jodie Devos est décédée, entourée de sa famille et de ses proches, ce 16 juin 2024 à Paris à l’âge de 35 ans des suites d’un cancer du sein qui l’avait contrainte à annuler plusieurs engagements récents. Elle était considérée comme l’une des artistes lyriques les plus talentueuses de sa génération.

Après avoir étudié à l’Institut de Musique et de Pédagogie de Namur et à la Royal Academy of Music de Londres, elle remporte en 2014 le Deuxième Prix et le Prix du public du prestigieux Concours Reine Elisabeth de Belgique.

Elle s’est produite sur les plus grandes scènes internationales et a collaboré avec des chefs d'orchestre et des metteurs en scène de renom.

Parmi les productions marquantes de sa carrière : Die Zauberflöte et On purge bébé au Théâtre royal de La Monnaie, Il Barbiere di Siviglia, Le Nozze di Figaro, Rigoletto et Hamlet à l’Opéra royal de Wallonie-Liège, Les Contes d’Hoffmann et Les Indes galantes à l’Opéra National de Paris, Fantasio à l’Opéra Comique, Dialogues des Carmélites à l’Opéra National du Capitole de Toulouse, La Vie Parisienne et L’Elisir d’amore au Théâtre des Champs-Elysées, Guillaume Tell aux Chorégies d’Orange, Lakmé à l’Opéra de Tours, Lucie de Lammermoor à l’Opéra de Québec, Hamlet à Cincinnati et au Festival Radio France Occitanie-Montpellier…

Elle était régulièrement invitée par de nombreux orchestres et ensembles : l’Orchestre Philharmonique Royal de Liège, l’Orchestre National de Belgique, le Brussels Philharmonic, l’Orchestre National de France, l’Orchestre Philharmonique de Radio-France, l’Orchestre National de Lille, le Münchner Philharmoniker, le Cincinnati Symphony Orchestra, Cappella Mediterranea, Le Concert de la Loge, Les Talens lyriques, Les Ambassadeurs-La Grand Écurie, Le Cercle de l’Harmonie, Insula orchestra…

Jodie Devos a enregistré de nombreux CD sous le label Alpha Classics. Son premier album « Offenbach colorature » en collaboration avec le Palazzetto Bru-Zane a été unanimement salué par la critique et récompensé par de nombreux prix.

En 2015, elle était "Young Artist of the Year" des International Classical Music Awards (ICMA).
Elle était Citoyenne d’honneur de la ville de Namur.

Amandine Beyer et Raquel García-Tomás, résidentes à la Real Filharmonía de Galicia

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La Philharmonie Royale de Galice a présenté sa prochaine saison avec la violoniste et chef d'orchestre Amandine Beyer, et la compositrice Raquel García-Tomás, comme artistes résidents.

Trois œuvres  de la compositrice catalane seront entendues : Les étoiles qui brillent le plus, Blind Contours nº2 et une nouvelle commande, Ceci n'est pas une valse.
De son côté, Amandine Beyer sera en charge de trois programmes, avec des musiques de Rebel, Leclair, Rameau, Von Martinez, Richter, Purcell, Bach et Eötvös, entre autres.

 

 

Johann Adam Hiller, 220 ans

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Johann Adam Hillernote (né à Wendisch-Ossig, dans l'électorat de Saxe, le 25 décembre 1728 - mort à Leipzig le 16 juin 1804) est un compositeur, chef d'orchestre et écrivain allemand. Il est considéré comme le créateur du Singspiel, une première forme de l'opéra allemand. Dans nombre de ces opéras, il collabore avec le poète Christian Felix Weisse.
De plus, Hiller est un professeur qui encourage l'éducation musicale pour les femmes, ses élèves incluant Elisabeth Mara et Corona Schröter.

Hiller apprend les bases de la musique d'un maître d'école dans sa ville natale. De 1740 à 1745 il est élève au gymnasium de Görlitz et en 1746 il va étudier à la Kreuzschule de Dresde. Là il prend des leçons de clavier et de basse continue avec Gottfried August Homilius.

En 1751, il s'installe à Leipzig où il s'inscrit à l'Université pour étudier le Droit. Hiller s'immerge lui-même dans la riche vie musicale de la ville. Durant cette époque il compose plusieurs symphonies, des cantates d'église et des arias, ainsi qu'un fragmentaire Singspiel intitulé Das Orackle (L'Oracle). Hiller publie aussi un essai, « Dissertation sur l'imitation de la Nature dans la Musique » (Abhandlung über die Nachahmung der Natur in der Musik) en 1754, l'année où il entre au service du Comte Brühl à Dresde. Il demeure à son service jusqu'en 1760 lorsque des problèmes de santé (dépression) le forcent à démissionner.

Revenant à Leipzig, Hiller devient le directeur du Grosse Concert, un poste qu'il tient jusqu'en 1771. Quatre ans plus tard, Hiller fonde sa propre société de concert, la Société pour la pratique de la musique (Musikübende Gesellschaft). À Leipzig il fonde aussi une école dans laquelle il forme de jeunes musiciens au chant et à l'interprétation instrumentale. Deux de ses plus fameuses étudiantes seront Corona Schröter et Gertrud Elisabeth Mara née Schmeling, toutes deux vocalistes renommées. En 1778, Hiller est nommé directeur musical à la Paulinerkirche (l'église des Pauliniens), l'église qui appartient à l'Université de Leipzig. Durant cette époque il organise aussi des concerts spirituels.

Dans les années 1780, il obtient de nouvelles fonctions avec un empressement accru. En 1781 il devient chef d'orchestre des Gewandhaus concerts. Durant la même année, il se rend à la Cour du Duc de Courlande à Mitau, un séjour qui aboutit à son engagement comme maître de chapelle (Kapellmeister) en ce lieu quatre ans plus tard. En plus de ses fonctions au Gewandhaus et à la Paulinerkirche, en 1783 il devient aussi directeur musical de la Neukirche (Nouvelle Église) qui lui confère toute autorité sur la musique à Leipzig. Cependant en prenant ses nouvelles fonctions à Mitau en 1785 il démissionne de tous ses postes à Leipzig. En raison de l'instable situation politique à la Cour de Courlande, il démissionne de sa fonction après seulement une année. Puisqu'il n'a plus aucune fonction à Leipzig, il doit organiser des concerts pour gagner sa vie, mais heureusement il obtient le poste de directeur musical de la ville de Breslau en 1787. Il passe deux ans à Breslau et revint à Leipzig en 1789 pour devenir Thomaskantor à l'église Saint-Thomas de Leipzig, une fonction occupée auparavant par Jean-Sébastien Bach. Hiller la conserve jusqu'en 1800 quand il démissionne en raison de son âge.

Concours International de chant Mirjam Helin

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Le Concours International de chant Mirjam Helin à Helsinki a été remporté par la mezzo-soprano chinoise Jingjing Xu qui reçoit  50,000 Euros.

The jury comportanit Soile Isokoski, Dawn Upshaw, Bo Skovhus, Randi Stene, Luca Pisaroni et Keval Shah.

Alfred Bruneau, 90 ans

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Le compositeur et chef d'orchestre français Louis Charles Bonaventure Alfred Bruneau est né à Paris le 3 mars 1857 et mort le 15 juin 1934. Il joua un rôle déterminant pour introduire le réalisme sur la scène lyrique française, adaptant le naturalisme d'Émile Zola à la musique.

Il entre au Conservatoire de Paris en 1873, où il étudie le violoncelle avec Auguste-Joseph Franchomme, l'harmonie avec Augustin Savard et la composition avec Jules Massenet. Il joue pour les concerts Pasdeloup et commence bientôt à composer, écrivant une cantate, Geneviève de Paris, qui lui a permis de remporter le second prix de Rome en 1881.

Alors domicilié chez son père, il se marie le 18 mai 1886 avec Philippine Isabelle Cheilley (née à Neuilly le 16 septembre 1863).

Il mène une carrière de critique musical au Gil Blas (1892-1895), puis au Figaro et au Matin.

En 1903 et 1904 il est le premier chef à l'Opéra-Comique.

En 1900 il est nommé membre du Conseil supérieur du Conservatoire de Paris, et en 1909 devient inspecteur de l'instruction musicale à la place d'Ernest Reyer.

Il fait des tournées en Russie, en Angleterre, en Espagne et aux Pays-Bas, au cours desquelles il dirige ses œuvres.

En 1884, il fit jouer son Ouverture héroïque, suivie par la symphonie chorale Léda (1884) et le poème symphonique La Belle au bois dormant (1886) puis, en 1887, par son premier opéra, Kérim.

L'année suivante, Bruneau fit la connaissance d'Émile Zola ; les deux hommes entamèrent une amitié et une collaboration qui allaient durer près de quinze ans, jusqu'à la mort de l'écrivain. En 1891, Bruneau compose un opéra intitulé Le Rêve, inspiré du roman de Zola « Le Rêve ». Dans les années suivantes, Zola lui fournit le sujet de plusieurs ouvrages tels que L'Attaque du moulin (1893), et écrira lui-même le livret de Messidor (1897) et de L'Ouragan (1901) ainsi que de L'Enfant roi (1905).

Parmi d'autres opéras influencés par Zola on peut citer le drame lyrique en un acte Lazare (1903, sur le poème éponyme représenté en 1896 à Londres puis en 1907 à Amsterdam, recréé en 1994 par Jacques Mercier) ; La faute de l'abbé Mouret, d'après Zola, "avec une importante musique de scène", donné pour la réouverture du Théâtre de l'Odéon en 19063 ; Naïs Micoulin (1907) ; Les Quatre Journées (1916).

Dans ses opéras, Bruneau s'est également inspiré d'Andersen (Le Jardin de Paris, 1923) et de Victor Hugo (Angelo, tyran de Padoue, 1928). Ses pièces pour orchestre révèlent l'influence de Richard Wagner.

Ses autres œuvres comprennent un Requiem (1888), des pièces instrumentales ainsi que de nombreuses mélodies dont les Lieds de France et Chansons à danser sur des poèmes de Catulle Mendès.

Son livre de souvenirs, « À l'ombre d'un grand cœur » (1931), évoque son amitié et sa collaboration fructueuse avec Émile Zola.

En 1911 Bruneau hérita de sa tante, Palmyre Leblois, des domaine et logis de Villermat à Beaussais-Vitré (Deux-Sèvres), acquis en 1835 par sa belle-famille, où il aurait composé en buvant les infusions des feuilles d'un vieux tilleul ; il échangea ce bien en 1923 avec Alexandre Sabourin et Alcide Gilbert, fermiers de la famille depuis trois siècles.

Amanda Maier-Röntgen, 130 ans

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Amanda Röntgen-Maier, née le  à Landskrona et morte le  à Amsterdam, est une violoniste et compositrice suédoise, épouse du compositeur Julius Röntgen. Elle a été la première femme diplômée en direction musicale de l'École royale supérieure de musique de Stockholm en 1872.

Amanda Maier est née dans un foyer musical et a découvert son talent très tôt. C'est son père qui lui donne ses premières leçons de violon et de piano. À l'âge de seize ans, Maier a commencé à étudier à l'École royale supérieure de musique de Stockholm, où elle a étudié le violon, l'orgue, le piano, le violoncelle, la composition et l'harmonie.

Amanda Maier a donné des concerts de violon en Suède et à l'étranger. Elle a continué à étudier la composition avec les professeurs du conservatoire Reinecke et Richter à Leipzig et le violon avec Engelbert Röntgen, maître de concert de l'Orchestre du Gewandhaus dans la même ville. Pendant cette période, elle a composé une sonate pour violon, un trio pour piano et un concerto pour violon pour orchestre. Son concerto pour violon a été créé en 1875 avec Maier comme soliste et a reçu de bonnes critiques.

À Leipzig, elle rencontre le pianiste et compositeur germano-néerlandais Julius Röntgen (1855-1932), le fils de son professeur de violon. Le couple se marie en 1880 à Landskrona et s'installe à Amsterdam. Le mariage a mis fin aux apparitions publiques d'Amanda, mais elle a continué à composer, et le couple a organisé des salons musicaux et des représentations en Europe de Rubinstein, Joachim et Brahms. À la fin des années 1870, Maier rencontre également Ethel Smyth, qui étudie à Leipzig. Elles sont devenues amies et ont continué à correspondre jusqu'à la mort d'Amanda Maier.

En 1887, Amanda Maier attrape la tuberculose. Pendant sa maladie, le couple séjourne à Nice et à Davos. Sa dernière grande composition est le quatuor pour piano en mi mineur, écrit lors d'un voyage en Norvège en 1891. Elle meurt en 1894 à Amsterdam, aux Pays-Bas4.

Guy Ropartz, 160 ans

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Le compositeur français Guy Ropartz est né à Guingamp (Côtes-du-Nord) le 15 juin 1864 et mort à Lanloup (Côtes-du-Nord) le 22 novembre 1955.

Joseph Guy-Marie Ropartz suit la même voie que son père, Sigismond Ropartz, un avocat de Guingamp, en étudiant d'abord le droit à Rennes. Mais en parallèle de ses études au barreau de Paris, il entre en 1885 au Conservatoire de Paris dans la classe de composition de Dubois, puis de Massenet où il se lie, entre autres, avec le jeune Georges Enesco, mais qu'il délaisse dès 1886 pour celle d'orgue de César Franck. Le Chant de la cloche de Vincent d'Indy est pour lui une révélation. Ses poèmes et nouvelles inspirent les musiciens parmi lesquels Edvard Grieg.

Il est directeur du Conservatoire de Nancy (à l'époque École nationale succursale du Conservatoire de Paris) de 1894 à 1919, où il crée les classes d'alto en 1894, de trompette en 1895, de harpe et d'orgue en 1897, puis de trombone en 1900. Il instaure également la saison de concerts symphoniques avec le tout jeune Orchestre du Conservatoire, ancêtre de l'Orchestre symphonique et lyrique de Nancy.
Il devient membre de l'Union régionaliste bretonne en 1898.

En 1909, il est lauréat du Prix Chartier de l'Académie des Beaux-Arts pour ses compositions de musique de chambre.

Après le décès tragique de son ami Albéric Magnard en 1914 et la perte de plusieurs manuscrits, Ropartz reconstitue de mémoire l'orchestration de son opéra Guercœur.

Il est ensuite directeur du Conservatoire de Strasbourg de 1919 à 1929, assure parallèlement la direction de l'Orchestre Philharmonique de Strasbourg et influence considérablement de jeunes étudiants comme Charles Munch.
Élu en 1949 membre de l'Académie des Beaux-Arts, 5e section (composition musicale), il succède à Georges Hüe au fauteuil V.

Il prend sa retraite en 1929 et se retire dans son château de Lanloup (Côtes-d'Armor), où il continue de composer.

Le 7 juillet 1951, ses amis rassemblés au château assistent à la remise de son épée d'académicien. En 1953, atteint de cécité, il bénéficie du soutien de sa fille Gaud.

Celtique dans l'âme, Ropartz était bien le fils de ce pays « où les korrigans peuplent la lande et dansent, par les nuits lunaires autour des menhirs où les fées et les enchanteurs -Viviane et Merlin- ont pour domaine la forêt de Brocéliande, où les âmes des morts restés sans sépulture apparaissent toutes blanches au-dessus des flots de la baie des Trépassés ». Ces mots poétiques empruntés à l'auteur lui-même pour définir sa Bretagne natale définissent aussi parfaitement ses œuvres, dont l'une a précisément pour titre Le Pays. Au lendemain de la mort de Ropartz, René Dumesnil écrivait dans Le Monde : « Il y a chez Ropartz une science du folklore et de son utilisation juste qu'on admire ; mais plus souvent que l'emploi direct de motifs populaires c'est une inspiration puisée dans le terroir même qui nourrit l'œuvre, comme la sève les arbres. »

« La pensée de Ropartz a une triple source : la Bretagne, la mer, la foi religieuse. Rarement grand artiste incarna de façon plus intense l'âme de sa terre et de sa race. Toute une partie de ce qu'il a écrit pourrait porter en épigraphe le beau vers de Francis Jammes : "Tout est vain qui n'est pas le grand calme de Dieu". » Louis Kornprobs

Johann Ernst Altenburg, 290 ans

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Johann Ernst Altenburg, né le  à Weißenfels et mort le  à Bitterfeld, est un compositeur, organiste et trompettiste allemand.

Son père Johann Kaspar Altenburg (1688–1761), a travaillé à partir de 1709 comme trompettiste auprès du Duc Jean-Adolphe II de Saxe-Weissenfels et de 1711 à sa mort auprès du frère du Duc, Christian de Saxe-Weissenfels à sa résidence, le château Neu-Augustusburg à Weissenfels. C'est là qu'est né Johann Ernst Altenburg le . À l'âge de deux ans, il a commencé à recevoir des leçons de son père. À l'âge de 18 ans, le jeune Altenburg était un trompettiste accompli. Mais il n'a pu trouver de poste. Après avoir étudié l'orgue pendant deux ans avec Johann Theodor Roemhildt et Johann Christoph Altnikol, il a voyagé pendant neuf années à l'étranger.

Pendant cette période, il a probablement été embauché comme trompette durant la guerre de Sept Ans. En 1766 il retourne à Weissenfels. Pendant une courte période, il a été organiste à Mersebourg et Landsberg près de Halle, puis s'est installé à Bitterfeld en 1767 où il a tenu le poste d'organiste. Il a l'occupé jusqu'à son décès le , bien que ce poste soit faiblement rémunéré. Durant cette période, il a acquis une mauvaise réputation d'« organiste sauvage » (« wilde Organist »), pour un comportement peu scrupuleux qui lui a valu des poursuites répétées, qui ont culminé avec une accusation de haute trahison en 1792. Toutes ces accusations ont été abandonnées par la suite.

Comme compositeur, il est surtout connu pour ses six sonates pour clavecin.

Altenburg occupe une place importante en musicologie pour son traité Versuch einer Anleitung zur heroisch-musikalischen Trompeter- und Paukerkunst (Recherche d'une méthode pour la trompette héroïque et musicale et art du timbalier) (Halle, 1795). Cet ouvrage peut être considéré comme le plus ancien traité imprimé de trompette en langue allemande et est une source essentielle pour l'histoire de la technique de la trompette ancienne. Au moment de l'impression, la plus grande partie du texte avait fait l'objet de recherches depuis 25 ans. L'annonce de la publication était apparue en 1770 dans le Musikalischen Nachrichten de Johann Adam Hiller. La plus ancienne mention connue du manuscrit se trouve dans une lettre d'Altenburg datée de .

Altenburg expose tout le savoir-faire de l'art de la trompette de cette époque. Il utilise au moins 108 œuvres dont au moins 104 d'auteurs très connus, ainsi que de nouvelles compositions d'auteurs anonymes. De plus, la littérature qu'il cite couvre les domaines de la musique ancienne, officielle, et religieuse. Il expose également la technique instrumentale de son époque. Les exemples couvrent un large champ de l'histoire de la trompette, et traduisent la réflexion approfondie d'Altenburg sur la pratique de la trompette dans sa société. Altenburg décrit la tradition ininterrompue de la pratique de trompette depuis l'Ancien Testament (le fils d'Aaron) jusqu'à son propre temps et réclame de ce fait la nécessité d'élever le statut social du trompettiste dans la société.

Dans ce traité, quelques petites compositions d'auteurs la plupart du temps inconnus sont proposées. Par exemple, on trouve un petit duo pour deux clairons, une bourrée pour deux clairons, un trio en forme de polonaise, et un choral pour trois clairons, trompette principale, et tambour. De plus, on trouve en addendum contenant un concerto pour sept clairons avec tambours. Une petite fugue pour deux clairons écrite près d'un siècle plus tôt est tirée des œuvres d'Heinrich Ignaz Franz Biber.

Andras Schiff honoré à Vienne

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Le pianiste et chef d'orchestre Sir András Schiff a été honoré ce mardi après son concert au Musikverein. La secrétaire d'État à l'Art et à la Culture, Andrea Mayer, lui a remis la Croix d'honneur autrichienne pour la science et l'art, 1re classe.
Andras Schiff, 70 ans, titulaire des nationalités hongroise, autrichienne et britannique, a reçu la bague des mains de la directrice générale de Bösendorfer, Sabine Grubmüller.