Live de grand luxe audiophile à Wuppertal

par

Richard Wagner (1813-1883) : Tannhäuser-Ouverture et musique du Venusberg, version de 1874 ; Hector Berlioz (1803-1869) : Symphonie fantastique, Op.14. Sinfonieorchester Wuppertal, Julia Jones. 2018.DSD/SACD-3D Binaural-Stereo-Livret en allemand et anglais. 74:56-HD-Klassik/ 3D-801702. Ernő Dohnányi (1877-1960) : Minutes symphoniques, Op;36 ; Concerto n°2 pour piano et orchestre ; Johannes Brahms (1833-1897) : Symphonie n°3 en fa majeur, Op.90. Sofja Gülbadamova, Sinfonieorchester Wuppertal, Dimitri Jurowski. 2018.DSD/SACD-3D Binaural-Stereo-Livret en allemand et anglais. 94:26-HD-Klassik/ 3D-801701.

Le label allemand Cybele Classics lance une collection “live” en partenariat avec l’Orchestre symphonique de Wuppertal. La plus-value réside dans un produit ultra haut de gamme en matière audio, avec une restitution via le procédé 3D Binaural qui propose une captation au plus proche de l’esprit du concert. Enregistrée dans l’acoustique réputée de la Stadthalle de Wuppertal, ces prises de son sont un régal audiophile.

Au programme de cette première fournée, on retrouve la maestra Julia Jones, directrice musicale de l’orchestre rhénan depuis 2016. Brillante cheffe, excellente dans le répertoire lyrique, Julia Jones propose une affiche Wagner-Berlioz de démonstration. On tient deux belles interprétations, avec un orchestre rigoureux et concentré à défaut d’être transcendant dans ses individualités et sa finesse des traits instrumentaux. C’est un beau concert, mais qui vient se perdre dans une discographie pléthorique.

L’autre parution est plus intéressante au niveau éditorial car elle propose deux raretés d’Ernő Dohnányi : les Minutes symphoniques et le Concerto pour piano n°2. Composées en 1933 et 1947, ces deux oeuvres présentent les caractéristiques des oeuvres de ce compositeur : un grand sens rythmique et un talent d'orchestration enchanteur. Certes sa musique sonne plus vers le XIXe siècle que vers celle de son contemporain Bartók, mais elle séduit l’oreille par son brio et ses couleurs enjôleuses. Au pupitre, Julia Jones cède sa place à Dimitri Jurowski que l’on a bien connu à l’Opéra des Flandres au poste de directeur musical. Sa direction donne dans le “gros symphonique qui tâche”, ce n’est pas la fête à la finesse, mais c’est efficace et cela fait danser avec paillardise les rythmes et les mélodies. Dans le Concerto n°2, la pianiste Sofja Gülbadamova est au diapason du chef pour une vision toute en puissance de cette partition ! On passera rapidement sur la solide Symphonie n°3 de Brahms donnée en complément car le chef s’écoute un peu trop diriger, en particulier dans “Poco allegretto”, assez narcissique avec ses ralentis sur le mode “tics” de chef.

Dès lors, le collectionneur émérite et audiophile privilégiera surtout le volume avec les belles pièces d’Ernő Dohnányi. Cette double parution permet également de découvrir la solidité de l’orchestre de Wuppertal, montrant la haute qualité de la vie musicale dans des villes peu associées, de prime abord, à la musique.

Son 10 – Livret 7 – Répertoire 9 – Interprétation 8

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