L'Orchestre Philharmonique d'Israël est en tournée européenne

par

Lahav Shani Conductor Photo: Marco Borggreve

Événement au Grimaldi Forum de Monte-Carlo avec une escale de la tournée européenne du Philharmonique d’Israël sous la direction de Lahav Shani, son Directeur musical depuis 2020 quand le jeune musicien a pris la succession du légendaire Zubin Mehta. C'est grâce à l'invitation des Amis de l'Orchestre Philharmonique de Monte-Carlo et le patronage de S.A.S. le Prince Albert II, que le public monégasque a pu apprécier cette phalange hors pair. 

Les cordes de l'orchestre sont parmi les plus belles au monde avec une sonorité chaude et onctueuse. Zubin Mehta les a sublimés pendant un demi-siècle et c'est un bonheur de constater que Lahav Shani maintient ces qualités uniques. Le concert commence avec la Symphonie n°104  de Joseph Haydn. C'est la dernière symphonie de Haydn, un chef-d'œuvre où l'élégance, l'harmonie et la grâce sont étonnantes. Le compositeur est le père de la symphonie, le précurseur de Beethoven. Sa musique est sublime et divine. Shani capture tout l'humour, le dynamisme et la passion qui font la particularité de Haydn. La symphonie est jouée avec ardeur, énergie et sensibilité.

Après l'entracte Lahav Shani poursuit avec la monumentale Symphonie n°1 de Brahms. Une interprétation magique, pleine de fougue, de feu et d'émotion. La direction de Shani est sobre et efficace. Pas de mouvements inutiles, il va droit à l'essentiel et l'orchestre le suit comme un homme. Tous les pupitres sont en cohésion, la virtuosité et la fusion sont absolues. Le battement de cœur des timbales et la mélodie dramatique, grave et austère des cordes avec laquelle Brahms ouvre sa première symphonie laissent une forte impression. Shani insuffle à tout le premier mouvement une terrifiante grandeur. Le mouvement lent est chaleureux et raffiné, le chant élégiaque du hautbois et du violon solo, un des plus beaux thèmes de Brahms, est joué tout en nuances. Le troisième mouvement avec le solo de clarinette est empreint d'une poésie lumineuse, les cordes et les bois se répondent gaiement. Le finale est un prodigieux exemple de l'art de Shani : les contrastes sont exacerbés puis intégrés d'une même main de fer. Notre respect va à son profond talent et à sa recherche constante de moyens de communiquer le pouvoir mystique de la grande musique. 

Après une ovation triomphale, Lahav Shani et l'Orchestre Philharmonique d'Israël offrent en bis une friandise viennoise la Pizzicato Polka des frères Johann et Josef Strauss. Un moment de grâce…

Monte-Carlo, Grimaldi Forum le 13 septembre 2023.

Carlo Schreiber

Crédits photographiques : Marco Borggreve

Vos commentaires

Vous devriez utiliser le HTML:
<a href="" title=""> <abbr title=""> <acronym title=""> <b> <blockquote cite=""> <cite> <code> <del datetime=""> <em> <i> <q cite=""> <s> <strike> <strong>

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.