Réédition d’un portrait vocal et instrumental de Johann Rosenmüller autour de l’ensemble I Fedeli à ses débuts

par

Johann Rosenmüller (1619-1684) : Estote fortes in bello ; Sonata quarta a 3 ; Surgamus ad laudes ; O dives omnium bonarum : Ego te laudo ; In te Domine speravi ; Sonata duodecima a 5 ; Laudate pueri Dominum ; Salve Regina. Lorenza Donadini, soprano. Javier Robledano Cabrera, contreténor. Daniel Issa, ténor. Lisandro Abadie, Ismael González Arróniz, basses. I Fedeli. Josué Meléndez Peláez, cornet, direction. Mars 2010, réédition 2021. Livret en allemand, anglais ; texte des paroles en latin non traduit. TT 62’12. Christophorus CHE 0222-2

Réédition en série économique, sous étiquette Christophorus, d’un enregistrement paru il y a dix ans chez le label Pan Classics, sous le titre « Lo Zuane Tedesco ». Qu’on pourrait traduire par « le Zuane allemand », Zuane, sorte d’italianisation de Johann, désignant un prénom particulièrement donné en Vénétie au début du XVIIe siècle. Ce qui nous rappelle que Rosenmüller exerça à Venise (1658-1674) où il réussit à s’enfuir après avoir été interpellé à Leipzig pour une affaire de mœurs. Son style cultive une double influence, celle de la cité sérénissime (Giovanni Legrenzi notamment) et celle d’Heinrich Schütz. Le programme répond à un large spectre chronologique : O dives omnium bonarum tiré du recueil Andere Kernsprüche qui date d’avant son exil, jusqu’aux deux Sonates instrumentales extraites d’un lot édité à Nuremberg en 1682, alors que le compositeur avait regagné le Saint Empire pour se placer à la tête de la chapelle de la cour du prince de Brunswick-Wolfenbüttel. On y trouve aussi une peinture allégorique du combat entre le serpent diabolique et la promesse du Royaume de Dieu (Estote fortes in bello), ainsi que le large Laudate pueri Dominum pour soprano, contreténor, basse et sept instruments.

Cet album marquait au disque les débuts de l’ensemble I Fedeli, spécialisé dans le répertoire de la Renaissance et du premier Baroque, cofondé par le cornettiste costaricain Josué Meléndez Peláez, et primé à Anvers en 2009, l’année qui précéda cet enregistrement réalisé à l’Alte Kirche de Boswil. Les chanteurs et l’équipe instrumentale (cornets, trombones, cordes, orgue positif) nous livraient là un récital homogène dont l’interprétation agréable et appliquée (Ego te laudo, In te Domine speravi, d’une touchante simplicité) ne laisserait désirer qu’un surcroît de brio, d’ardeur rythmique et d’exubérance dans les coloraturas virtuoses.

Son : 8 – Livret : 8 – Répertoire : 9 – Interprétation : 8,5

Christophe Steyne

 

 

 

 

 

 

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