Mots-clé : André Heyboer

Tosca fortissimo à l’Opéra de Paris 

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La mise en scène de Pierre Audi a traversé les années avec une vaillance qui n’en a supprimé ni les qualités, ni les défauts : parfaite lisibilité de l’intrigue, premier acte confiné dans un soubassement, second acte dramatiquement efficace, dernier acte fantomatique et costumes fidèles à l’époque. Le thème de la croix est traité de façon austère, aussi loin de la piété mariale démonstrative de l’héroïne que des traditions latines. 

Le succès de cette série de représentations données à guichet fermé s’explique par de prestigieuses distributions. Si Roberto Alagna, au tournant de la soixantaine, a déjà fait applaudir le peintre rebelle, la seconde distribution avec le baryton Ludovic Tézier (Scarpia), le ténor Jonas Kaufmann (Mario Cavaradossi) et la soprano Saioa Hernandez (Floria Tosca) était très attendue.  

Le baryton français au sommet de ses moyens prête sa stature massive au tyran ; il y ajoute une noirceur et une brutalité dans l’abjection qui lui valent une ovation finale méritée. De la même génération que Roberto Alagna, le ténor bavarois Jonas Kaufmann, a su conquérir depuis plus de trente ans les scènes lyriques du monde entier grâce à un art de la demi-teinte porté par une admirable musicalité. Si ses premières interventions traduisent plutôt la bravoure ironique du héros de Puccini, le troisième acte avec le fameux « Lucivan le stelle » puis, surtout, « A dolci mani » libère des accents de la plus caressante douceur. Hélas, vents et cordes se décalent tandis que la direction d’ Oksana Lyniv, en défaut d’empathie, laisse couvrir le chanteur. 

Résurrection d'un opéra gothique ?

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Michael Spyres (Rodolphe), Marion Lebègue (la Nonne), Chœur Accentus © Pierre Grosbois

La Nonne sanglante de Charles Gounod
Un opéra gothique ? Courant littéraire né à la seconde moitié du XVIIIème siècle en Angleterre (Le Château d'Otrante, de Walpole, Les Mystères d'Udolphe, de Radcliffe), le roman gothique (ou frénétique) influença fortement le romantisme naissant, en littérature bien sûr (Mary Shelley, Hugo, Poe, Maturin), en peinture (Friedrich, Füssli) mais aussi en musique : Der Freischütz, de Weber (1821) ou Robert le Diable, de Meyerbeer (1831) en ressortent de manière indéniable.

Comment défendre à la perfection un opéra méconnu d'un grand maître

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JOKERCharles GOUNOD   
(1818 - 1893)
Cinq-Mars
M. Vidal (Cinq-Mars), V. Gens (Marie de Gonzague), T. Christoyannis (le Conseiller de Thou), A. Foster-Williams (le Père Joseph), A. Heyboer (le Vicomte de Fontrailles, J. Greg Belobo (Louis XIII), N. Nahoun (Marion Delorme), M. Lenormand (Ninon de l'Enclos), solistes, choeurs de la Radio Bavaroise, Münchner Rundfunkorchester, dir.: Ulf SCHIRMER
2016-live- 2 CD 76' 49'' et 61' 28''-textes de présentation et livret en français et anglais-chanté en français-Ediciones Singulares ED 1024