Mots-clé : Christoph Koncz

Un cabinet des curiosités à l’Opéra National du Rhin 

par

Alors que les fêtes approchent à grands pas, le public strasbourgeois aura peut-être eu l’idée d’amener ses enfants aux représentations d’Hansel et Gretel, cet opéra d’Engelbert Humperdinck, inspiré du conte des frères Grimm. Bien mal leur en a pris, la mise en scène de Pierre-Emmanuel Rousseau s’approchant plus de la cruauté du conte original que de la version édulcorée d’Humperdinck. “Certaines scènes peuvent heurter la sensibilité des plus jeunes.” indiquait la maison d’opéra sur son site internet, et comment ! 

Dans cette mise en scène filmée durant le covid et reprise en ce mois de décembre 2025, nous ne trouvons ni forêt, ni maison en pain d’épice. L’action se déroule plutôt successivement dans une caravane au milieu d’une décharge, dans un terrain vague, et dans un parc d’attraction, le Witch Palace, peuplé de monstres en tout genre. La sorcière, représentée en meneuse de revue décadente, inspirée de Marlene Dietrich, ne tente pas de manger les enfants, mais bien de les violenter de manière très explicite. Envisager avec une telle cruauté, une vision si crue ce conte de Noël présente des risques, mais force est de constater que cela fonctionne ! Si l’envie de Pierre-Emmanuel Rousseau était de secouer son public, c’est une mission accomplie. 

Caractère et énergie au Festival International de Colmar

par

Au Festival International de Colmar, il est de coutume de programmer trois concerts par jour. Le premier, à 12h30, promeut de jeunes talents en leur offrant la possibilité de se produire au Koïfhus, le deuxième à 18h au Théâtre municipal de Colmar met en avant la musique de chambre tandis que le dernier, à 20h30 en l’église Saint Matthieu, est réservé aux grands solistes et orchestres internationaux.

En ce mardi 11 juillet, la journée a débuté par un récital de piano de Nicolas Bourdoncle. Diplômé en 2015 du CNSM de Paris, le jeune Français de seulement 25 ans se produit régulièrement à l’international. Pour cette prestation au Festival de Colmar, il a décidé de s’attaquer aux sonates de Beethoven. Avec beaucoup de caractère et une personnalité très forte, il a interprété les Sonates No.6, No.23 et No.30 du compositeur allemand. Très précis et énergique, il vit totalement les œuvres qu’il joue. Parfois même trop au vu de la taille relativement petite du Koïfhus. Certains passages furent interprétés avec un peu trop d’agressivité et de lourdeur, surtout dans les basses. Abstraction faite de ces passages, ce fut un beau récital et le public semblait ravi. Nicolas Bourdoncle a joliment proposé un Nocturne de Chopin en bis.

Sur le coup de 18h, nous avons eu le plaisir d’entendre le Quatuor Ardeo, composé de la violoncelliste Joëlle Martinez, de l’altiste Yuko Hara et des violonistes Carole Petitdemange et Mi-sa Yang. Elles ont interprété le Quatuor à cordes Op.44 No.1 en ré majeur de Felix Mendelssohn et le Quatuor à cordes No.12 en fa majeur Op.96 dit « l’Américain » d’Antonín Dvorák. Rares sont les quatuors avec une telle cohésion. Les quatre musiciennes mettent leur personnalité au service de l’ensemble et ne forme plus qu’une seule entité. Cela se ressent, d’une part, sur le plan sonore, avec une balance qui frôle la perfection et un jeu d’une précision absolue, mais aussi et surtout sur le plan visuel. Quel plaisir de les voir vivre la musique de manière si homogène ! Les mouvements sont coordonnés, les nuances exacerbées, l’énergie dégagée est démesurée. Définitivement l’un des coups de cœur de ce festival. En bis, tel un écho du récital de Grigory Sokolov du soir précédent, le Quatuor Ardeo nous a proposé une très jolie Chaconne de Henry Purcell.

A l’OSR, Christoph Koncz : un chef à suivre

par

Le mercredi 18 novembre, le Victoria Hall de Genève accueillait le Concert d’automne des amis de l’OSR. Donnée à huis clos mais avec une quinzaine d’invités (dont votre serviteur) dans les loges latérales et diffusée simultanément en streaming, la manifestation sollicitait le concours de la pianiste Khatia Buniatishvili et d’un maestro autrichien de trente-et-un ans, Christoph Koncz, encore actuellement chef de pupitre des seconds violons des Wiener Philharmoniker mais qui, depuis le Festival de Salzbourg 2013, consacre la plus grande part de son activité à la direction.