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Hélène Grimaud, triomphale  à Monte-Carlo 

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L'Auditorium Rainier III de Monte-Carlo est comble pour la venue de la superstar Hélène Grimaud. Sa présence en Europe coïncide avec la promotion de son ouvrage Renaître pour lequel la pianiste est omniprésente dans les médias. 

Pour ce concert monégasque, elle propose l’un de ses chevaux de bataille, le Concerto n°1 de Brahms, une partition qui l’accompagne depuis des années et dont elle connaît les moindres recoins à la perfection.  Sa lecture convoque la beauté, la perfection et le sublime. Les dissonances du piano sonnent comme des pleurs, comme un gémissement de ne pas avoir d'être cher. Son âme est ici exposée. Intense création musicale romantique d'une artiste unique aux multiples facettes, qui continue de repousser les frontières créatives. 

Hélène Grimaud est l'une des rares artistes à conquérir les dimensions monumentales de l'épopée pianistique. Ferme, ouvragé, sculpté avec un souci du détail qui ne sacrifie jamais la grande ligne. Impossible d'être plus fidèle à l'esprit de Brahms, et au génie de sa musique.  Elle excelle de bout en bout avec un engagement, un souffle et une technique sans faille qui ne heurte jamais le piano, ou ne l'effleure avec délicatesse et, aux passages exigeant la force, elle utilise suffisamment de puissance lâchée et déchaînée pour maintenir ses mélodies et ses harmonies dominantes.

Fin de saison spectaculaire avec l'OPMC

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L'Orchestre Philharmonique de Monte-Carlo est à nouveau à l'affiche pour un des derniers concerts symphoniques de la saison, sous la direction du Norvégien Eivind Gullberg Jensen. On retrouve les musiciens en pleine forme après le marathon du Concours Svetlanov, où ils ont accompagné 18 jeunes chefs d'orchestre en quatre jours. Les membres du jury du Concours Svetlanov suivaient les candidats filmés de face, le tout projeté sur un grand écran. Cet outil technologique a été utilisé pour ce concert, ce qui permet au public de suivre toutes les indications du chef. On vit la musique avec Eivind Gullberg Jensen, c'est une expérience unique et très enrichissante et on voit également les mains de la pianiste Hélène Grimaud.

Ouvertures des saisons symphoniques à Monte-Carlo et Nice 

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Dimanche dernier à Monte-Carlo, l'Orchestre Philharmonique de Monte-Carlo, son directeur musical et artistique Kazuki Yamada et la merveilleuse contralto Marie-Nicole Lemieux -1er Prix du Concours Reine Elisabeth en 2000- ont inauguré leur saison. Marie-Nicole Lemieux est l'artiste en résidence cette année : elle donnera encore deux concerts dans des répertoires très différents. Pour son premier concert, elle a interprété les Sea Pictures d'Edward Elgar avec maestria. Kazuki Yamada avait programmé en ouverture Juventus, une oeuvre de Victor de Sabata, le chef permanent de l’Orchestre de l’Opéra de Monte-Carlo de 1918 à 1930. L’œuvre rappelle les opéras italiens de la même époque. La Symphonie n°3 avec orgue de Saint-Saëns semble être inspirée des poèmes symphoniques de Liszt à qui elle est dédiée. L’effectif orchestral est très important, toutes les parties de l'orchestre sont représentées. Kazuki Yamada excelle dans ce répertoire et il fait briller l'orchestre de tous les feux des pupitres. Une belle introduction de saison alors que l’orchestre part en tournée pour deux semaines à Oman.

Ce jeudi, c’est au tour des voisins de l’Orchestre Philharmonique de Nice d’entamer leur saison de concerts. Le Théâtre de l'Opéra de Nice (1000 places) est comble du Parterre au Paradis. Deux « enfants du pays », la pianiste Hélène Grimaud, née à Aix-en-Provence et le chef Lionel Bringuier, né à Nice, se retrouvent devant un public qui les vénère.

L’artiste du XXIe siècle peut-il être hors connexion ?

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Les réseaux sociaux ont pris dans le monde de la musique classique une part non négligeable pour soutenir une visibilité et entretenir une notoriété. Mais un cas particulier est intéressant car complètement à rebours des pratiques en vogue : Kirill Petrenko, directeur musical désigné de l’Orchestre Philharmonique de Berlin. En effet, le chef russe est arrivé au pupitre de la philharmonie par des chemins détournés. Loin des Karajan ou Abbado, rois des marchés du disque et stars mondiales de la musique classique ou d’un Simon Rattle parangon des projets communautaires et pédagogiques, Petrenko a fait une carrière prestigieuse à l’ancienne mais sans les attributs de la star de la musique classique. Il a gravi pas à pas les marches du métier en se concentrant sur l’opéra, parvenant jusqu’à la direction de l’Opéra de Bavière à Munich. Son legs discographique officiel (on trouve sur Youtube une belle quantité d’enregistrements de concerts piratés sans vergogne !) se limite à un coffret d’oeuvres de Josef Suk enregistrées lors de son passage au pupitre de l’Orchestre du Komische Oper Berlin pour le valeureux mais modeste label allemand CPO. De plus, il fuit toutes les interviews et il est volontairement absent des réseaux sociaux !