Mots-clé : Jean-François Vinciguerra

Une Table Ronde désopilante  

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Pour sa cinquième édition depuis 2010, l’Opéra de Lausanne part en tournée avec la Route Lyrique qui lui fait donner vingt représentations en dix-neuf villes différentes. Cette politique d’ouverture permet ainsi aux publics les plus divers de découvrir l’activité du théâtre vaudois.

Judicieusement a donc été choisi l’opéra-bouffe de Florimond Hervé dit Roger, Les Chevaliers de la Table Ronde, créé aux Bouffes-Parisiens le 17 novembre 1866, remanié et présenté aux Folies-Dramatiques le 2 mars 1872. Cet ouvrage déjanté en trois actes se gausse irrévérencieusement des preux Amadis, Ogier, Renaud, Lancelot et Roland s’emberlificotant dans leur quête amoureuse plutôt que dans la recherche du Saint Graal, alors que les enchanteurs Mélusine et Merlin se préoccupent davantage d’intrigues que de magie. Et c’est justement à l’interprète du rôle de Merlin, Jean-François Vinciguerra, qu’a été confiée la mise en scène de cette bouffonnerie irrésistible. Dominique Pichou conçoit un décor unique, facilement transportable, consistant en une muraille de château médiéval avec tourelles et mâchicoulis que les lumières de Denis Foucart peuvent creuser afin de nous livrer la salle du trône avec écran TV branché sur la chaîne Melusina’s Shopping, puis le harem où se prélassent l’enchanteresse devenue sirène et sa suite. Et les costumes d’Amélie Reymond jouent la carte d’un Moyen-Age d’Epinal où le toc des cuirasses dorées frôle hennins et pourpoints à collerette. Et Jean-Philippe Guilois, qui campe aussi le personnage anecdotique de Fleur de Neige, seconde le metteur en scène en agençant les mouvements chorégraphiques de ce spectacle hilarant.