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Le printemps des Arts de Monte-Carlo 2021

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L’an passé, le traditionnel Festival du Printemps des Arts de Monaco avait été annulé à la dernière minute en raison de la crise sanitaire. Mais comme vous pouvez le lire régulièrement dans ces colonnes, la principauté monégasque est l’un des rares lieux à ne pas avoir fermé les portes de ses salles de concerts ! Le compositeur Marc Monnet, dont c’est la dernière édition à la tête du Printemps des Arts, a surmonté toutes les difficultés, y compris la tardive annulation de la venue de l'Orchestre National de France sous la direction de Daniele Gatti pour le concert d’ouverture.  Dès lors, la programmation est modifiée et les horaires des concerts permettent aux proches voisins de Monaco, les seuls à même de respecter les limites géographiques imposées par le confinement hexagonal, de rentrer chez eux avant le désormais traditionnel couvre-feu !  

Pour ce second week-end du festival, l’affiche mettait à l’honneur le pianiste Bertrand Chamayou pour une intégrale  en trois récitals sur la même journée (11h30, 14h15 et 16h) : les Années de pèlerinage de Franz Liszt.  Il y a de nombreux enregistrements de ce chef-d'oeuvre retraçant la vie de Liszt et de ses voyages en Suisse et en Italie avec Marie d'Agoult, mais il est rarement joué dans son intégralité en concert. Bertrand Chamayou l'a enregistré en 2011 (Naïve).  Si on était impressionné par l'interprétation magistrale au disque de Chamayou , on est époustouflé par sa performance en concert.  Son jeu est un mélange de sensibilité et de puissance. Le son cristallin de Chamayou dans les aigus est absolument unique. Ainsi dans “Les Jeux d'eau à la d'Este" on entend l'eau couler du piano. Et dans les morceaux forts il est brillant, virtuose et éclatant.  La palette sonore qu’il extrait du piano puise sa force dans cet élan romantique où l’âme de Liszt transparaît. 

Le troisième weekend du Festival Printemps des Arts est consacré à des compositeurs de la seconde école de Vienne : Arnold Schoenberg, Alban Berg et Anton Webern. L’Orchestre Philharmonique de Monte-Carlo est un partenaire du festival et ce concert symphonique sous la direction de Kazuki Yamada, son directeur musical et artistique, mettait à l’honneur  Berg et Schoenberg.