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A Genève, Lorenzo Viotti embrase l’OSR

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20250604

Pour achever la saison 2024-2025, l’Orchestre de la Suisse Romande invite au pupitre pour la première fois le chef Lorenzo Viotti. L’on a beaucoup parlé de la carrière météorique de ce Lausannois de 35 ans, fils du regretté Marcello Viotti et frère de la mezzo Marina Viotti, qui, après des études à Lyon et à Vienne, est devenu à la fois chef principal de l’Orchestre Philharmonique et de l’Orchestre de Chambre des Pays-Bas ainsi que de l’Opéra National Néerlandais. 

Pour deux concerts donnés à Genève le 4 juin, à Lausanne le lendemain, Lorenzo Viotti opte pour un programme Brahms – Dvořák en commençant par la Troisième Symphonie en fa majeur op.90 du premier cité. Il en aborde l’Allegro con brio avec une indomptable énergie qui suscite un discours ample que l’acoustique si particulière du Victoria Hall rend broussailleux. Mais il utilise habilement les contrastes de phrasé pour laisser se répandre le flux sonore en profitant du dialogue des bois pour contrebalancer les élans fougueux du tutti. L’Andante est empreint d’une ferveur méditative que les cordes graves innerveront de tendresse, alors que le Poco Allegretto successif développe sous un suave legato le cantabile des violoncelles que les bois agrémenteront de touches badines. Par contre, le Final laisse sourdre l’angoisse de la fluidité des cordes bousculée par d’incisifs tutti. Le développement est emporté par un souffle tragique que finira par apaiser le choral des vents s’appuyant sur un canevas de cordes en pianissimo particulièrement saisissant.

Le Feest Concert du Netherlands Philharmonic au Concertgebouw d’Amsterdam

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Le Feestconcert a lieu chaque année, juste avant Noël. C’est une tradition du Netherlands Philharmonic Orchestra (NedPhO) instituée par le regretté Yakov Kreizberg, qui en a été le directeur musical de 2003 à 2011.

Décorée de fleurs rouges de la même couleur que ses sièges, la splendide Grande Salle du Concertgebouw d'Amsterdam brille de tous ses feux. Dans les tenues de certaines musiciennes, il n’y a pas seulement le noir (et éventuellement le blanc) de rigueur, mais aussi de l’or et de l’argent. La fête peut commencer.

Dans cette salle mythique, le chef d'orchestre arrive par le haut de la salle, derrière l’orchestre et face au plus gros du public, et il a une quinzaine de marches à descendre, entre l’imposant Grand Orgue et cette petite partie du public qui est installée ici, avant d’atteindre les dernières rangées de musiciens, et de traverser l’orchestre pour rejoindre son pupitre. C’est assez théâtral.

Bien que sans entracte, ce concert était en deux parties distinctes : une première consacrée à l’opéra français et italien, et une deuxième sous le signe de la musique latine.

Pour commencer, l’exubérante ouverture de Rouslan et Ludmila du Russe Michail Glinka (1804-1857). Malgré un tempo très rapide, la précision et le velouté des cordes demeurent, et les musiciens semblent s’enivrer de cette virtuosité.

Lorenzo Viotti prend la parole, pour dire sa joie de diriger ce concert. Il propose au public de pleurer, de rire, de danser. « C'est la liberté totale ce soir ! ». Et il présente la soprano française Julie Fuchs qui est, avec le ténor mexico-américain Joshua Guerrero, l’une des deux têtes d’affiches de la soirée.

Elle fait son entrée, par le même chemin. Sa première intervention sera pour l’air Je veux vivre extrait du Roméo et Juliette du compositeur français Charles Gounod (1818-1893). Son aisance vocale est remarquable, et son timbre d’une richesse irradiante. Le cor anglais trouve une sonorité qui s’accorde bien avec la voix de Julie Fuchs. Son contre-ut de la fin déchaîne l’enthousiasme du public. Il faut dire que c’est là une valse tellement bien écrite pour la voix !

 A Amsterdam, Robert Carsen inverse l’ordre habituel de Pagliacci et Cavalleria rusticana

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Ruggero Leoncavallo  (1857-1919) : Pagliacci, opéra en un prologue et deux actes (1). Pietro Mascagni (1863-1945) : Cavalleria rusticana, opéra en un acte (2). Roman Burdenko (Prologue/Tonio) ; Ailyn Pérez (Nedda) ; Brandon Jovanovich (Canio) ; Marco Ciaponi (Peppe) ; Mattia Olivieri (Silvio). (1). Anita Rachvelishvili (Santuzza), Rihab Chaieb (Lola) ; Brian Jagde (Turiddu), Roman Burdenko (Alfio), Elena Zilio (Lucia). (2). Chœurs du Nederlandse Opera ; Nieuw Amsterdams Kinderchoor ; Netherlands Philharmonic Orchestra, direction Lorenzo Viotti. 2019. Notice en anglais, avec très brefs synopsis. Sous-titres en italien, anglais, français, allemand, japonais et coréen. 157.00. Un DVD Naxos 2.110670. Aussi disponible en Blu Ray.