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Tchaïkovski et le ballet

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Il est impossible aujourd'hui de penser au ballet classique sans penser à Tchaïkovski. La popularité permanente de ses trois grands ballets, Le Lac des Cygnes, La Belle au Bois Dormant et Casse Noisette est due avant tout à la haute qualité de sa musique, dans une mesure bien plus grande que pour tout autre ballet du dix-neuvième siècle.

Grâce aux vertus dramatiques et lyriques de cette musique, chorégraphes et danseurs purent s'épanouir dans des conditions sans précédent (comparables seulement à celles de l'ère de Diaghilev par la suite), fixant pour les générations à venir de nouvelles normes de qualité artistique et technique dans le domaine du ballet classique.

Pour apprécier à quel point ces normes ont été enrichies par la musique de Tchaïkovski, il n'est que de remonter en arrière et d'imaginer ce qu'était la musique de ballet au dix-neuvième siècle avant son arrivée. Bien que la danse ait occupé une place importante dans l'Opéra de cette époque, elle ne servait généralement pas à faire avancer l'action. Considérés comme une interruption au milieu du drame, les divertissements tenaient un peu la place des sorbets glacés entre les plats copieux, voire indigestes, d'un long banquet.

La musique de ballet, même des compositeurs les plus prestigieux, comme Berlioz, Wagner ou Verdi, n'atteint jamais au niveau de qualité du reste de leurs opéras. Comme l'écrivait un critique à propos de Delibes, il est "... très difficile d'écrire pour la danse avec un peu de goût artistique ou de style... M. Delibes a réussi à éviter la banalité."