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Début de saison à la folie de Orchestre National de Cannes

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Le premier concert de la saison de l'Orchestre National de Cannes s'intitule"A la Folie"et il propose, sous la direction de Benjamin Lévy, deux merveilleuses artistes : la pianiste Nino Gvetadze et la violoncelliste Anastasia Kobekina. Le programme nous fait voyager autour de Vienne à travers les siècles et les styles. Le concert commence avec la Symphonie en mi mineur Wq178  de Carl Philipp Emanuel Bach. C’est une partition très inventive, enjouée et pleine de surprises. L’interprétation  reflète le bonheur, euphorique, énergétique, à la limite de la folie.

Beethoven se qualifiait de poète des sons. Sa musique témoigne à maints égards d'une énergie poussée jusqu'à la frénésie. Le concerto n°4 de Beethoven est à la fois symphonie pour orchestre et fantaisie pour piano. Nino Gvetadze nous offre une superbe prestation. Elle exprime l'élégance, la passion et la beauté. On sent l'énergie, l'émotion, l'excellent équilibre entre légèreté et puissance, la joie, l'anticipation et la brillance de la mélodie. C'est une cascade écrasante de clarté, d'intensité vibrante, de musicalité riche et brillante. Nino Gvetadze, Benjamin Lévy et l'orchestre sont en parfaite harmonie. Après des applaudissements nourris, Nino Gvetadze donne en bis le Prélude en si mineur de Bach dans la transcription de Siloti.

Changement de ton avec le Concerto pour violoncelle de Friedrich Gulda, une œuvre qui semble avoir le vent en poupe des programmations. Véritable pied de nez musical, le Concerto pour violoncelle de Gulda se caractérise par un humour grinçant et une liberté extravagante, allant de la fanfare bavaroise au rock’n’roll. Sur scène un socle surélevé pour la violoncelliste, à gauche une douzaine de pupitres pour les instrumentistes à vent et à droite un "band" avec guitare, contrebasse et percussions amplifiés.

Anastasia Kobekina, bien connue du public de la Côté d'Azur depuis un concert remarqué au Festival de Menton 2021, s’amuse des difficultés et des contrastes de cette œuvre. Elle est engagée, énergique et fougueuse. Son interprétation est spectaculaire, même si son superbe Stradivarius semble surdimensionné pour cette partition ou le violoncelle est amplifié.  Le public est séduit et l'ovationne. Elle donne un bis composé par son père Vladimir Kobekin pour violoncelle et banjo. Benjamin Lévy qui est également percussionniste l'accompagne. Un moment de détente absolu ! 

Cannes, Palais des FEstivals, 21 octobre 2022.

Carlo Schreiber

Crédits photographiques : Yannick Perrin

Schumann par Nino Gvetadze

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Robert Schumann (1810-1856) : "Einsam"Arabeske op. 18 - Kinderszenen op. 15 - Kreisleriana op. 16 - Waldszenen op. 18 nr. 7 (Vogel als Prophet) - 3 Romanzen op. 28 nr. 2 (Einfach). Nino Gvetadze,  2020, livret en anglais, 67' . Challenge Classics CC2855