Alain Altinoglu fait triompher Beethoven
Avec ce concert, Alain Altinoglu terminait son intégrale des Symphonies de Beethoven au pupitre de son Orchestre symphonique de La Monnaie, une intégrale commencée en juin dernier avec la Symphonie n°9 et menée sur toute cette saison. La particularité de cette série de concerts était d’adjoindre des oeuvres concertantes aux symphonies du Grand sourd, Ces oeuvres concertantes, commandées pour l’occasion, mettaient en avant les solistes de l’Orchestre.
Ce concert avait également force de symbole car l’oeuvre était un concerto pour violoncelle de Bernard Foccroulle, ancien directeur de ce même Théâtre Royal de La Monnaie, avec Sébastien Walnier, chef de pupitre des violoncelles en soliste. Climbing-Dancing est dédié à la mémoire de la chorégraphe Trisha Brown. Dans le programme du concert, Bernard Foccroulle explique que la Symphonie n°7 de Beethoven lui a spontanément évoqué la figure de la célèbre chorégraphe, elle aussi liée à l’Histoire de La Monnaie par ses mises en scène de l’Orfeo de Monteverdi ou de Luci mie traditrici de Sciarrino. En deux mouvements, Climbing-Dancing est une oeuvre poétique et subtile. Le premier mouvement explore l’aigu du violoncelle presque dans un geste opératique d’une voix mélodieuse alors que le second mouvement est une séquence plus rapide et virtuose. On sent poindre l’écriture de l’organiste et l’immense culture musicale de Foccroulle avec quelques touches délicates en hommage à Messiaen. Dans tous les cas, Climbing-Dancing est une exceptionnelle partition et on lui souhaite de s’affirmer au répertoire.