Mots-clé : Sergio Morabito

A Genève, Un chef et quel chef pour des HUGUENOTS ridiculisés !

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Depuis 1927, le Grand-Théâtre de Genève n’a jamais remis à l’affiche Les Huguenots de Meyerbeer, le prototype du grand opéra en cinq actes créé à l’Opéra de Paris de la rue Le Peletier le 28 février 1836. Une œuvre aussi monumentale que celle-ci, s’étirant sur plus de quatre heures, doit vous tenir en haleine de bout en bout. Et celui qui en a le mieux perçu la problématique, c’est Marc Minkowski qui empoigne cette partition avec l’énergie du passionné qui ferait n’importe quoi pour révéler au spectateur la véritable grandeur de cette musique. Quitte à bousculer les tempi, il la rend incandescente en extirpant de l’Orchestre de la Suisse Romande un flux bouillonnant comme la lave, tout en sachant éviter le piège de la boursouflure ; il ménage aussi des moments de sérénité lorsque, sur scène, paraissent une altiste accompagnant de sa viole d’amour la romance de Raoul « Plus blanche que la blanche hermine » ou un flûtiste ornementant de volutes virtuoses l’air d’entrée de Marguerite de Valois « Ô beau pays de la Touraine ». Et le Chœur du Grand-Théâtre à l’effectif renforcé, magnifiquement préparé par Alan Woodbridge, produit cette ampleur de son de la masse populaire déchirée entre deux factions rivales. 

Un drone satanique : Der Freischütz à Strasbourg

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Une première sans doute à l’opéra : un drone y a un rôle à jouer. Et cela dans « Der Freischütz », un opéra romantique allemand créé en 1821 !

De quoi s’agit-il ? C’est l’histoire de Max, un jeune homme qui, s’il ne remporte pas un concours de tir, risque à la fois de perdre une promotion enviable – devenir le garde-chasse du Prince – et la main d’Agathe, la fille du garde-chasse en place, qui « fait valoir ses droits à la retraite ». Inquiétude : lors d’un concours préparatoire, le pauvre Max a eu la main tremblante et s’est même fait battre par un simple paysan. Mais voilà que surgit son ami Kaspar, un forestier, aux abois : il a vendu son âme au diabolique Samiel. Une solution pour lui, trouver un « remplaçant ». Ce sera Max. Dans la terrible Gorge-au-Loup, Kaspar lui prépare sept balles magiques. Ce que Max ignore, c’est que la septième sera guidée par Samiel. Il l’emploie pour tirer sur une colombe, Agathe s’écroule… Morte ? Miraculeusement non. Un moine survenant fort à propos a détourné le projectile, qui a abattu Kaspar. Tout est bien qui finit bien ? Presque. Le Prince accorde Agathe à Max, mais avec un sursis d’un an.

Voilà qui justifie – avec les développements de sa partition évidemment - que l’on considère cet opéra de von Weber comme l’un des premiers opéras romantiques allemands.