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 Turandot à La Monnaie

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A La Monnaie, la représentation de Turandot de Puccini s’est conclue sur les applaudissements nourris d’un public conquis, remerciant ainsi chaleureusement les solistes aussi bien que le metteur en scène et son équipe. Ce qui n’est pas toujours le cas, on le sait, le bonheur visuel n’étant pas nécessairement à la mesure du bonheur vocal. Je n’ai pas éprouvé le même enthousiasme sans partage pour le concept de mise en scène de Christophe Coppens. 

Le rideau s’ouvre sur la démesure d’un appartement plus que luxueux. Une fête aux multiples convives bat son plein. Un personnel nombreux s’affaire. Une porte là-haut s’ouvre sur l’espace rougeoyant de ce qui semble d’abord être une discothèque.

Dans cet appartement, une histoire terrible, cruelle, va se jouer. Un appartement qui prendra même par la suite une dimension « fantastique », psychanalytique peut-être : un tableau suspendu au mur, aux apparences de sexe féminin, accouchera d’un personnage ensanglanté.

L’histoire terrible, c’est celle du livret de l’opéra. Comme l’écrit Reinder Pols, le dramaturge, « du romantisme à l’état pur ! Au temps des contes, une ravissante princesse chinoise tente d’échapper au mariage en posant trois énigmes difficiles à ses prétendants et en condamnant à mort ceux qui ne parviennent pas à les résoudre. Mais évidemment, un beau prince se présente, élucide ces énigmes et, d’un baiser, éveille la jeune femme à l’amour ». L’intrigue est évidemment un peu plus compliquée et densifiée (sinon, ce ne serait pas un opéra !), avec un père roi vaincu qui doit se cacher, une esclave amoureuse qui se sacrifie, une tragédie familiale ancienne et « déterminante ». Tout cela étant donc transposé non pas dans une cité impériale chinoise stéréotypée, mais chez les ultra-riches. 

L'heure des opéras de Rimsky serait-elle venue ?

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Le Coq d'Or. P. Hunka (Tzar Dodon), A. Dolgov (Tzarevich Guidon), K. Shushakov (Tzarevich Afron) © Baus:Munt-Monnaie

Le Coq d'or à La Monnaie
En 1981, la Belgique avait découvert le dernier opéra de Rimsky-Korsakov, à Liège, en version française, avec un éblouissant Jules Bastin en tsar Dodon. Revoici ce chef-d'oeuvre, en russe cette fois. Si la mise en scène de l'époque (Laco Adamik) soulignait l'imparable côté comique du livret, Laurent Pelly prend la chose beaucoup plus au sérieux.