Arnold Schönberg à l’honneur chez Universal Edition et Henle

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Arnold Schönberg (1874-1951) : Verklärte Nacht Opus 4 - Universal Edition UE 36 530- ISMN 979-0-008-09096-7 / Drei Klavierstücke Opus 11 - G. Henle Verlag HN 1546 - ISMN 979-0-2018-1546-6 / Sechs kleine Klavierstücke Opus 19 - G. Henle Verlag HN 1547 - ISMN 979-0-2018-1547-3

On ne sait pas si, à l’instar de Mahler, Schönberg pensait que son temps viendrait. Mais à en juger par la tiédeur à son égard des programmateurs, des maisons de disques et des interprètes, le compositeur viennois semble incapable de se débarrasser d’une réputation -assez similaire à celle d’un Pierre Boulez- de compositeur intimidant, cérébral et difficile dont le seul nom agit comme un épouvantail sur le mélomane moyen qui préfère prudemment passer son chemin.

Raison de plus pour saluer trois belles parutions récentes. 

La première est une partition (ne comprenant cependant pas les parties instrumentales) parue chez Universal Edition de la version originale pour sextuor à cordes de Verklärte Nacht, certainement le morceau le plus populaire de son auteur. L’enivrante beauté post-romantique de l’œuvre en a fait l’œuvre certainement la plus populaire de l’auteur. Plutôt qu’à l’exécution, cette partition semble donc destinée à l’étude de l’oeuvre ou à en apprécier les nombreuses subtilités lors de l’écoute d’une exécution au concert ou pour apprécier davantage un enregistrement dans le confort du domicile.

Mais ce sont les deux recueils d’oeuvres pour piano éditées chez Henle qui font l’événement.

Editées avec le soin typique de la grande maison munichoise (intéressantes introductions et remarques musicologiques des éditeurs responsables, très bonnes suggestions de doigtés dues à Emanuel Ax, traduction des indications d’exécution et de tempo allemandes en anglais et français adjointe au commentaire, impeccable gravure claire et lisible, beau et solide papier), on peut espérer que ces importantes publications encourageront les pianistes curieux à explorer l’univers expressionniste et atonal des Trois pièces, Op. 11 comme celui des fulgurants aphorismes des Six petites pièces pour piano, Op. 19 qui annoncent si clairement ce que fera plus tard Webern. 

Patrice Lieberman

 

 

 

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