Eivind Gullberg Jensen, retour gagnant à l'OPMC

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C'est avec plaisir que l'on retrouve le chef d'orchestre norvégien Eivind Gullberg Jensen à la tête de l'Orchestre Philharmonique de Monte-Carlo., dans un programme transfrontalier dynamique et coloré qui nous mène au fil des courants de la mer baltique.  Eivind Gullberg Jensen nous avait laissé un souvenir impérissable de la Symphonie n°1 "Titan" de Mahler. 

L'ouverture Hélios du compositeur danois Carl Nielsen est un petit bijou symphonique impressionniste, décrivant le mouvement du soleil dans le ciel. "Silence et ténèbres. Le soleil se lève avec un joyeux chant de louange. Il avance sur son chemin doré et s'enfonce doucement dans la mer." Eivind Gullberg dépeint toutes les subtilités, comme un tableau vibrant de lumière et de couleur. 

Le violoniste  Valeriy Sokolov est également un invité régulier de l'OPMC. Avec puissance et démonstration de virtuose, il incarne le style en vigueur de la grande école russe.

Il nous avait fasciné par ses interprétations du Concerto n°2 de Prokofiev et du Concerto de Khatchaturian. Il se présente ce dimanche avec le célèbre Concerto de Sibelius, une œuvre très exigeante pour le violoniste. Sibelius était lui-même violoniste et il déploie toutes les possibilités de l'instrument. Le premier mouvement rhapsodique est dense. Il n'y a aucun moment de répit. Sokolov nous entraîne avec violence et passion pendant une quinzaine de minutes explosives et impressionnantes, où il surpasse toutes les difficultés techniques avec une facilité naturelle, qui donne l'impression de ne causer aucun effort. Il lance son archet en l'air à la fin du mouvement, ce qui provoque une pluie d'applaudissements, le public croyant que le concerto est terminé. Il aurait pu l'être. Sokolov déçoit dans le mouvement lent car il manque d'inspiration. Le soliste donne des signes de fatigue dans le dernier mouvement. Ce n'est pas son meilleur jour. Au point que, après de nombreux rappels, il ne donne pas le bis espéré.

Eivind Gullberg est un habile coordinateur de la musique. Ce n'est pas un chef d'orchestre à l'ancienne, il est plutôt le lien entre le soliste et l'orchestre. Avec son attitude humble envers le soliste et ce merveilleux orchestre, il façonne la compréhension qui donne à cette musique son plein épanouissement.

Après l'entracte c'est la Symphonie n°2 de Rachmaninov, qui prolonge la célébration du 150e anniversaire de la naissance du compositeur. Près d'une heure de musique truffée de superbes mélodies, que le chef d'orchestre dirige sans partition. Tout est merveilleusement synchronisé, l'harmonie est nette et claire, une utilisation magistrale du tempo, l'esprit et l'émotion sont omniprésents. Marie‑B. Barrière-Bilote enchante le public avec un superbe solo de clarinette dans le troisième mouvement. 

Monte-Carlo, Auditorium Rainier III, 21 janvier 2023

Carlo Scheiber

Crédits photographiques : J-L Neveu

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