Haydn à la parisienne avec les Arts florissants 

par

Joseph Haydn (1732-1809) : Symphonie nᵒ 84 en mi bémol majeur, Hob. I: 84 ; Symphonie n°85 en si bémol majeur “La Reine” Hob I:85 ; Concerto pour violon n°1 en Ut majeur ; Symphonie n°86 en Ré majeur ; Symphonie n°87 en La majeur. Les Arts Florissants, Théotime Langlois de Swarte, violon et direction ; William Christie. 2020 et 2022. Livret en : français, anglais et allemand. Durée 126’’. HAF 8995371.72. 

Cette parution met à l’honneur les Arts Florissants dans Haydn à travers 2 captations réalisées à la Cité de la musique à Paris. On commence avec un fabuleux Concerto n°1 avec le violoniste Théotime Langlois de Swarte qui assure la partie soliste et la direction de la phalange. D’emblée, le musicien trouve le ton parfait pour cette œuvre à la fois baroque dans sa fantaisie créatrice et classique dans certains choix musicaux.  Théotime Langlois de Swarte transcende l’esprit de ce concerto avec une inventivité de chaque note portée par une élégance racée et une énergie qu’il communique aux pupitres des Arts Florissants.  Ce Concerto est une œuvre assez hybride, ce qui en fait une partition délicate à cerner et on ne sera pas surpris qu’elle reste à la marge des programmations.  Cette interprétation est une pierre angulaire de la discographie. 

Pour le reste de coffret, William Christie est au pupitre de ses musiciens pour 4 symphonies parisiennes de Haydn. Jusqu’à présent, l'œuvre de Haydn est peu présente dans la discographie du chef. On ne pointe qu’un enregistrement de l’oratorio La Création, gravé il y a près de 15 ans pour Virgin. Dans ce quatuor de symphonies, la direction de William Christie est très prudente et son geste vise à la fluidité mais sans verticalité. Du coup, tout paraît plutôt uniforme dans cette approche. Certes, les mouvements médians, aux tempi rapides, sont bien cernés avec une progression allante et fruitée. Mais les mouvements  ‘“Menuet’ sont peu dansants et assez linéaires. Les mouvements lents manquent également de contrastes avec cette direction plutôt droite. C’est un Haydn de châtelain, mais un Haydn qui fait fi de ses racines populaires et des contrastes de son génie créatif. Ce n’est certes pas hors style ou raté, William Christie est un artiste bien trop cultivé et exigeant pour passer à côté, mais l’esprit s’ennuie un peu au fil de ces symphonies, d'autant plus qu'il s'agit de captations de concerts !  Sur le versant des interprétations sur instruments d’époque, Harnoncourt (DHM/BMG) et Frans Brüggen (Philips) sont encore indémodables. 

Son : 9  Notice : 9  Répertoire : 10  Interprétation : 10 (Concerto) / 8 (Symphonies)

Pierre-Jean Tribot

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